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Svein se dressa sur ses bras et ouvrit le lit en écartant les peaux et les couvertures de laine. Il fit glisser la jeune fille inerte, qui se contentait de sangloter.

Il se tourna, le temps d'ôter sa chemise et garda sa culotte de laine pour une fois. Il avait l'habitude de dormir nu mais il ferait une exception pour cette nuit.

Il l'avait fait monter non pas pour partager son lit mais pour qu'il lui donne des couvertures pour dormir près du feu, mais maintenant qu'elle était dans son lit, il lui sembla que la place était bien meilleure.
Il se coucha près d'elle et se contenta d'enrouler un bras autour de son ventre. Elle se raidit mais ne bougea pas.

Le lendemain, il fut réveillé par les rayons du soleil qui filtraient à travers les volets en bois du bas de sa maison.
Une délicieuse chaleur le retenait au lit.

Il jeta un regard au petit corps endormi contre son torse.

Les cheveux noirs s'étaient échappés de la tresse et contrastaient sur la peau de son torse.

Le petit visage était assoupi sur son muscle pectoral et ombré de longs cils noirs, comme les ailes d'un corbeau. Il observa longuement son petit nez retroussé et marque par quelques tâches de rousseur, sa bouche rouge comme un fruit bien mûr. Elle n'avait pas le moindre défaut.

Ses longs cils se mirent à battre doucement sur ses joues. En rencontrant son regard froid, la jeune femme sursauta et se redressa sur le lit.

"Qu'est ce que...!?"
"Bonjour femme" la jeune femme rampa hors du lit et tourna sur elle même, paniquée.

"Va à la cuisine préparer le dagmal" ordonna svein et la jeune femme sauta sur l'occasion pour quitter la chambre, atrocement gênée.

Elle tourna sur elle même encore et trouva une petite casserole. Il n'y avait pas de restes de la veille alors il fallait préparer autre chose. Elle remua les braises du grand âtre et y déposa la casserole. Elle y déposa un peu de lait et des céréales pour les faire gonfler. En furetant, elle trouva des fruits secs qu'elle prépara pour les ajouter par dessus et une grosse cuiller de miel.

Allait-il aimer ça?

L'homme descendit de la chambre, torse nu et s'attabla ainsi. Elle apporta le pain, un morceau de fromage et la bouillie de céréales qu'elle avait réalisée.

L'homme coupa le fromage et engloutit un beau morceau sur son pain. Il fit glisser le plat de porridge vers lui et y plongea sa cuiller. Il mangea sans un mot pendant de longues minutes tandis que la jeune femme l'observait, angoissée.

N'y tenant plus, elle demanda: "est ce..." Un regard glacial la fit taire immédiatement.

"Que cherches tu? Tu es là pour travailler. Pas pour discuter avec ton maître. Active toi"

"Que dois je faire ?"

"Il y a les animaux à côté, dont tu dois t'occuper, la maison a entretenir, le repas de ce soir a préparer, le linge... Tout ce que tu vois qui est a faire... Est a faire"

"Bien" murmura-t-elle. Elle grimpa l'échelle et se mit à fureter dans les malles.

Svein décida de ne plus inter-agir et de s'habiller chaudement pour aller s'entraîner avec ses hommes. Le temps refroidissait depuis quelques temps. Les terres allaient bientôt se couvrir de neige et les hommes iraient rapiner aux alentours, pour nourrir femmes et enfants, qui resteraient au chaud et feraient tourner les fermes en attendant le retour des frères, des pères, des époux.

Svein songea qu'avec une esclave dans sa maison, il n'aurait pas a surcharger les esclaves du commun avec sa propre ferme. Oh, elle ne pourrait pas tout faire seule mais ça permettrait de mieux répartir les tâches.

Au moment où il allait quitter la pièce, un tas de linges tomba a ses pieds depuis l'étage.

"Que fais tu, femme?" Interrogea t il, surpris.

Elle passa la tête par dessus la balustrade et répondit vivement:
"La lessive. Ça sent le bouc ici"

"Surveille ta langue, vipère!" Gronda svein, avant de passer la porte tandis que la jeune femme descendait l'echelle.

***

Le jeune femme se retrouva seule. Elle commença par faire bouillir de l'eau et fureta pour trouver une barre de savon.
Elle fit bouillir les draps et les frotta longuement, noyant ses jupes.

Elle les essora longuement et les accrocha devant la cheminee pour pouvoir les remettre dans la chambre ce soir là. Elle nettoya ensuite les vêtements du jarl qui traînaient dans une panière. Elle grimpa ensuite avec un balais et nettoya la chambre de fonds en combles.

Elle partit voir les animaux ensuite. Le jarl avait relié les deux bâtiments par un espace couvert, ce qui permettait de ne pas mettre les pieds dehors si il faisait trop mauvais temps. Elle nourrit les moutons et les vaches avec un peu de foin, amena des seaux d'eau à chacun tout en repensant à sa vie d'avant.

Si son maître ne la maltraitait pas et si il ne se permettait pas des gestes déplacés, sa vie ne serait pas plus mal qu'avant.

Sa mère avait vécue en marginale et l'avait -sans le vouloir- marginalisée. Beaucoup pensaient que c'était une sorcière et avaient considéré que sa fille l'était aussi.

Ici, elle ne serait plus la fille de la sorcière mais serait une esclave. Pas franchement une promotion sociale mais une vie marginale pour une autre...

La maison du jarl où elle logeait était spacieuse, lumineuse et agréable. Elle était chauffée et il y avait manifestement de la nourriture à foison. Peut être que le maître la nourrirait correctement si elle travaillait assez dur?

Pour l'instant, ce n'était pas si terrible...

Série HISTORIQUE. Tome 1. Prisonnière Du VikingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant