Série HISTORIQUE. Tome 1. Prisonnière Du Viking

17

Le jarl s'était occupé des animaux tandis qu'elle préparait un repas à emporter et il l'emmena dans les bois. Les vikings s'étaient donné rendez vous dans les bois afin d'abattre plusieurs arbres et pour récupérer un maximum de bois.
C'était le meilleur moment pour le faire, les arbres étant dépourvus de sève et les insectes étant au repos.

Svein lui confia de la corde et lui recommanda de faire des fagots. Il ne voulait pas voir la jeune femme s'épuiser à fendre des troncs ou porter des bûches.

En peu de temps, elle avait fait suffisamment de fagots pour tenir la moitié de l'hiver. Sans un mot, elle commença a ramasser quelques bûches et les amena sur le tas de bois installé entre deux arbres pour le séchage. Elle rangea avec soin et après quelques minutes, personne ne s'étonna plus de voir la jeune femme porter d'énormes bûches.

Le jarl venait de finir d'abattre un énorme chêne. Il s'appuya sur le tronc pour essuyer la transpiration qui coulait sur son front et jeta un coup d'oeil par dessus son épaule.

La jeune femme transportait des charges bien trop lourdes pour elle, il en était certain... Mais pouvait il, devant tous ses hommes rassemblés et devant les autres esclaves, recommander à Astrid de se ménager?

La jeune femme transporta son tas de bois jusqu'au lieu où allait être stocké les bûches pendant deux ou trois ans. Elle déposa sa charge et repartit les bûches efficacement. Elle ne perdit pas un instant et se rendit sur le lieu de découpe des troncs pour se charger à nouveau, deux fois. Trois fois. La septième fois, la jeune femme lâcha la buche pour porter son doigt à ses lèvres.

Svein n'y tint plus et s'approcha de la jeune femme, la démarche énergique, et saisit les bûches qu'elle venait de prendre.

La jeune femme lui jeta un regard vexé et tenta de reprendre ses bûches.

"Rendez moi ça!"

"Oublies tu qui je suis, femme?"

La jeune femme soupira, exaspérée.

"Laissez moi faire mon travail. Maîîîître." Dit elle en insistant lourdement sur le dernier mot. Elle était plantée face à lui, le menton levé et le regard moqueur.

Svein balança les bûches au sol et saisit la jeune femme par le bras pour l'emmener à l'écart.

"Je n'ai pas le temps de te ramener au hof et je n'ai pas l'intention de te laisser rentrer seule, tu vas donc rester ici"

"Je ne vois pas où vous voulez en venir? Qu'est ce que j'ai fait de mal? Je travaille en silence, je n'ennuie personne, vous n'avez même pas a m'ordonner quoi que ce soit, je suis autonome!"

Svein souffla puis posa son front contre celui de la jeune femme qui eut une moue de surprise.

"Je ne veux pas que tu t'épuises, femme. C'est un travail d'homme!"

"Je ne savais pas qu'il fallait un..." La jeune femme s'interrompt, pas certaine de vouloir prononcer le mot "pour ramasser du bois... Il aurait fini par me pousser parce que je fais ça depuis que je suis enfant! Je n'ai pas eu de père alors si on voulait avoir chaud, il fallait bien s'occuper soi même de ramasser du bois!"

"Ne discute pas!" Prévint svein, a bout de patience.

"Qu'est ce que je suis, moi?" Questionna Astrid, les mains sur les hanches "parce qu'aux dernières nouvelles, je suis esclave. On demande rarement à un esclave de s'économiser alors j'ai besoin de clarifications...!" S'indigna la jeune femme, en dépit du bon sens.

"Mais enfin! N'importe qui à qui je demanderais de lever le pied le ferait de bon coeur! Pourquoi t'acharner comme ça?!" S'emporta le jarl.

Ils hurlaient tous les deux et les autres vikings et esclaves avaient cessé leur travail pour les regarder - et surtout les écouter - avec intérêt.

"N'importe quel maître serait satisfait de voir son esclave travailler - et en faire plus que ce qu'on lui demande! Alors je repete ma question : quel est le problème ?"

Svein poussa un cri de rage et balança la hache qu'il avait gardé en main tout le temps de leur conversation '

"Tu vas me rendre fou, femme!" Hurla le jarl, en pressant son visage entre ses mains avec force avant de l'embrasser avec fougue.

Lorsqu'il s'écarta, la jeune femme avait un regard de fauve prêt à vous sauter à la gorge.

"Et bien?! Ça ne répond pas à..."

"Je ne veux pas que ma future femme se fatigue. Voilà." Hurla le jarl, avant de se tourner vers l'assemblée qui le fixait bouche ouverte. "On fêtera ça au printemps. Je veux un beau mariage avec du porcelet rôti et des fleurs "

Revenant à la jeune femme, il la trouva bouchée bée.

"Te voilà enfin coite, femme!"

"Je ne suis pas votre future femme! De où ça sort? Vous ne m'avez rien demandé et ..."

"Et tu n'as rien à ajouter, j'ai pris ma décision et je suis ton maître jusque là, tu seras mon épouse au printemps. Et si je te vois toucher autre chose que des branchages et de la corde, il t'en cuira. Vaque a tes occupations maintenant et arrête de discuter!" Gronda le jarl avant de ramasser sa hache et de la frapper dans un tronc avec humeur.