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Svein soupira et fit descendre la jeune femme de ses cuisses. Il fit glisser la couverture de ses épaules et l'enveloppe dedans.

"Sers toi un peu de soupe, femme" gronda t'il avant de se diriger vers la porte.

Quelques hommes avinés se pressaient devant la porte du hof.
"Que voulez vous?" Demanda le jarl, en se dressant de toute sa taille face à eux, torse nu.

Ses hommes lui adressèrent un sourire plein de sous-entendus en regardant par le fond de la pièce. Il se tourna et avisa Astrid, agenouillée devant son siège, enveloppée dans une couverture, les yeux baissés et les joues rouges.

"On venait fêter ton retour, jarl, mais on voit que tu as déjà commencé ta propre fête!"
Les hommes eurent un rire gras qui irrita le jarl.

"On aimerait bien être de la partie auss..." L'homme n'eut pas le temps de finir sa phrase que le jarl avait déjà allongé son bras et frappé son menton avec une telle violence qu'il tomba à la renverse dans la neige.

" Il y aura une fête demain" gronda le jarl en claquant la porte avec brusquerie, aux nez des ivrognes.

La jeune femme attendait, les yeux ronds et la bouche en coeur.
Il reprit sa place et claqua sa cuisse.

La jeune femme grimpa timidement, en gardant les yeux baissés.
"Je veux bien faire des baumes mais si vous vous amusez à frapper tous les malheureux qui frappent à notre porte..." Tenta t elle pour amorcer une conversation.

"Tu sais pourquoi je l'ai estourbi, femme. Ils ont de la chance que je me sois contenté d'un seul quand j'aurai pu les assommer un par un"

La jeune femme releva les yeux, juste le temps de se plonger dans les siens, puis elle embrassa sa mâchoire avant de reprendre une attitude plus modeste, en se dandinant sur ses genoux.

"Je suis fatigué" murmura le jarl contre sa tempe et la jeune femme murmura "allons nous coucher". Elle sauta de ses genoux et se dirigea vers l'échelle. Elle grimpa la première et svein en profita pour admirer le paysage à la dérobée.

Il se glissa immédiatement dans le lit mais la jeune femme portait encore ses vêtements du jour. Elle s'approcha d'un coffre et fit glisser le poignard le long de son poignet.

"Que fais tu avec une lame dans ta manche, esclave?"

"Je..." Astrid cherchait ses mots. Allait-il la prendre pour une folle?

"Parle!"gronda t'il, impatient.

"Quelqu'un est venu pendant votre absence. Je n'ai pas répondu mais je suis allée me cacher" dit elle en désignant le coffre au pied du lit, couvert d'un drap "et ces gens..."

"Ces gens?" S'exclama t il en insistant sur le pluriel.

"Ils étaient au moins deux... Ils ont fouillé la maison et sont partis sans rien prendre... J'ai eu très peur ..." Murmura la jeune femme, des larmes dans la voix, et elle se laissa tomber sur les genoux.
"Ne me punissez pas maître... J'ai eu tellement peur... Et ils n'ont rien pris... Et je.." dit elle dans un sanglot

Svein se pencha vers elle et la souleva pour l'installer contre son torse.
"Tu ne seras pas punie" dit-il en essuyant ses larmes. "Sais tu qui est venu?"

Elle fit non de la tête.

"Tu t'es vraiment cachée dans le coffre? "

Elle fit signe que oui, incapable de parler car son corps était encore soulevé de spasmes de peur.
Elle finit par coasser: "et après ça j'ai barré la porte et j'ai gardé votre lame sur moi tout le temps ..."

"C'est bien" murmura l'homme. Doucement. " Tu as bien fait"
Il lui caressa doucement le dos, comme on apaiserait un enfant.
"Je questionnerais mes hommes et punirais ceux qui t'ont fait peur. On verra comment te protéger lors de ma prochaine absence... En attendant... Tu ne crains plus rien..."

"J'ai cru... J'ai cru... Que... Comme..."

L'homme continuait de la bercer doucement

"comme ce jour là, ... dans les écuries..."

"Quel jour?" Demanda svein, alerté par le regain de larmes dans la voix de la jeune femme.

"Celui... Celui où vous m'avait prise! Har... Haraldson... Il ... Il... Il a levé... Levé mes jupes et..."

"Haraldson a utilisé ton corps?" S'exclama svein, revolté.

Elle pleurait et tournait la tête de gauche à droite.
"Il... Il voulait... Il voulait... Me ..." Elle se tut, incapable de prononcer ce qui aurait pu lui arriver. " et après, il avait promis aux chevaliers que eux aussi ils..."

"Chut..." Murmura svein. "Je vais prendre soin de toi ma petite Astrid... Calme toi... Dis moi... Est ce qu'ils t'ont touchée?"

Elle hoquetait et eu du mal à répondre.

"Ils m'ont attachée et ... Ils ont relevé mes jupes... je me débattais... je me débattais.. mais... Ils ont vu... Ils ont vu..."

"Ton intimité?" Demanda svein, le corps tout entier contracté, écoutant les misères subies par Astrid, en la serrant contre lui.

La jeune femme ferma les yeux, comme si elle replongeait dans ce cauchemar. Elle mit un peu de temps avant de répondre:

"Ils n'ont pas eu le temps... A cause du tocsin..." D'une voix lasse, pleine d'humiliation contenue.

Svein posa les lèvres sur sa tempe et fit glisser les couvertures pour envelopper la jeune femme dans la chaleur du lit. Une voix en lui lui disait que cette attaque dont il se félicitait déjà à cause du butin accumulé et de la capture de la jeune femme était vraiment un jour béni car il avait empêché que la jeune femme soit violée par des porcs.

"Repose toi, ma douce. Je vais éliminer les menaces qui pèsent sur toi..."

Série HISTORIQUE. Tome 1. Prisonnière Du VikingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant