Scène IX
Arnolphe, Alain, Georgette.ARNOLPHE
Mes amis, c'est ici que j'implore votre aide.
Je suis édifié de votre affection
Mais il faut qu'elle éclate en cette occasion ;
Et, si vous m'y servez selon ma confiance,
Vous êtes assurés de votre récompense.
L'homme que vous savez, n'en faites point de bruit,
Veut, comme je l'ai su, m'attraper cette nuit,
Dans la chambre d'Agnès entrer par escalade :
Mais il lui faut, nous trois, dresser une embuscade.
Je veux que vous preniez chacun un bon bâton,
Et, quand il sera près du dernier échelon
(Car dans le temps qu'il faut j'ouvrirai la fenêtre),
Que tous deux à l'envi vous me chargiez ce traître,
Mais d'un air dont son dos garde le souvenir,
Et qui lui puisse apprendre à n'y plus revenir ;
Sans me nommer pourtant en aucune manière,
Ni faire aucun semblant que je serai derrière.
Aurez-vous bien l'esprit de servir mon courroux ?ALAIN
S'il ne tient qu'à frapper, monsieur, tout est à nous.
Vous verrez, quand je bats, si j'y vais de main morte.GEORGETTE
La mienne, quoique aux yeux elle n'est pas si forte,
N'en quitte pas sa part à le bien étriller.ARNOLPHE
Rentrez donc ; et surtout gardez de babiller.
(Seul.)
Voilà pour le prochain une leçon utile ;
Et si tous les maris qui sont en cette ville
De leurs femmes ainsi recevaient le galant,
Le nombre des cocus ne serait pas si grand.
FIN DU QUATRIÈME ACTE.
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L'école des femmes - Molière
ComédieEn 1662; Molière crée la surprise avec l'école de femmes . Pourtant le sujet de cette comédie n'est pas neuf : par crainte d'être cocu, un homme, Arnolphe, fait élever une jeune fille , Agnès selon ses principes. Il pense ainsi en faire une femme à...