Chapitre 0

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Dakar Sénégal 📍

Point de vue Désirée

Me voici encore entrain de soigner mes blessures infligées par mon mari.
Aujourd'hui ce n'était pas à cause de la nourriture ( qui n'est soit disante pas bonne), ni le linge pas fait ou encore le fait de pas avoir baisser les yeux quand il me parlait. Non aujourd'hui c'est parce que ma fille est malade, elle pleure. Je voulais qu'il nous emmène à l'hôpital, il s'est énervé et m'a battu comme une chienne en me disant qu'il n'est pas mon chauffeur puis il s'en est allé. Oui ma fille car pour lui Mariam n'est pas sa fille vu qu'elle a le teint trop clair et les yeux bleus et couleurs amandes. Ce que je trouve complètement normal vu que je suis comme ça aussi grâce à ma défunte mère qui était américaine. Il est pourtant le seul homme que j'ai connu dans ma vie. C'est lui qui m'a pris ma fierté et bien évidemment de force mais mon mari ne peut pas le comprendre car selon sa mentalité un enfant doit ressembler à son père. Incroyable n'est ce pas ?

Quatre ans maintenant que je suis mariée à cet homme, quatre ans de souffrances, de peines et de douleurs.  Je ne peux même pas me permettre de respirer le même air que lui car ça l'énerve. À maintes reprises, il a voulu lever la main sur Mariam qui n'a que trois ans . Le motif ? Elle pleure beaucoup. Mais je ne lui permettrai jamais de la toucher quitte à mourir de ses coups. N'en parlons même pas des viols qu'il m'inflige à chaque fois qu'il en a envie. Je ne peux pas quitter mon foyer car je risque de me retrouver à la rue sans rien et éloignée de ma fille. De plus il m'interdit de travailler. Si jamais je le quitte il risque de m'arracher ma fille et elle est tout ce qui me reste dans ce monde. Avant de me marier je vivais chez ma tante Oumou, la sœur de mon  défunt père, avec son mari et ses enfants. Celle-ci me déteste de la même manière qu'elle détestait ma mère.

Je suis orpheline depuis mes seize ans. Mes parents sont morts dans un accident de voiture qu'on a subi ensemble mais par miracle j'ai survécu mais eux ils y sont restés. J'aurais préféré partir avec eux mais c'est la vie.

Deux ans après leurs morts, ma tante m'annonce comme « cadeau d'anniversaire » que j'allais me marier à un homme riche et beau venant d'une famille respectable. Je ne voulais pas me marier je l'ai supplié pour qu'elle ne me fasse pas cela mais elle m'a rappelé que je ne valais plus rien et que je devais m'estimer heureuse que Jules m'épouse.

Flashback (quatre ans plus tôt)
Aujourd'hui c'est mon anniversaire. Je suis enfin majeure mais j'aurais voulu que mon papa et ma maman soient là. Dans ce cas je ne serai pas là en train de laver la vaisselle le jour de mon anniversaire mais bon c'est pas grave je suis sûre qu'ils veillent sur moi de là où ils sont. Je nettoyais les assiettes quand ma tante entre dans la cuisine avec un grand sourire scotché sur ses lèvres. Je me demande ce qui lui prend, elle qui a toujours le visage fermé. En temps normal elle m'aurait sorti une phrase du genre « Fais attention à mes assiettes elles valent plus que ta vie ». Mais c'est tout le contraire aujourd'hui va savoir ce qu'elle a.

Tante Oumou : J'ai une surprise pour toi ma fille. Me dit-elle.

À l'entente de cette phrase je me fige car c'est la première fois qu'elle m'appelle ainsi . Elle m'a toujours répété qu'elle ne me considérera jamais comme sa fille. De plus, je n'ai jamais eu de cadeau de sa part ni de celle de son mari; qui; à de nombreuses reprises a tenté d'abuser de moi mais il n'a jamais réussi et quand je le disais à ma tante ou qu'elle nous surprenait, elle rejetait toujours la faute sur moi en disant que je suis une profiteuse, une allumeuse et elle me battait pour ensuite me faire dormir à la rue jusqu'au lendemain. Mais à ce moment là, j'étais contente car elle m'a appelé « ma fille » mais je ne doutais pas de ce qui m'attendait.

Moi: U...une sur...prise pour moi ? Lui répondis- je sans cacher mon choc.

Tante Oumou: Oui ma chérie. Ça fait deux ans que tu vis avec nous maintenant. Tu as dix huit ans maintenant et cela suffit comme ça tu as l'âge de te marier et d'avoir des enfants. À ton âge, j'étais déjà mère de deux enfants. De plus considère cela comme une dette que tu payes. Mon mari et moi nous t'avons accueillis chez nous, on t'a nourri et habillé. Mon amie Aïssatou a un fils millionnaire qui a trente ans. C'est l'occasion pour nous de sortir de la misère avec l'argent de la dote qu'il nous donnera. Me dit-elle.

L'assiette qui se trouvait dans ma main tomba et se brisa. Ma tante s'est tout de suite mise en colère. Elle allait me gifler mais elle s'est arrêtée à la dernière minute et s'est mise à tirer mes cheveux à la place.

Tante Oumou : Regardes ce que tu viens de faire petite idiote. Tu oublies ta place dans cette maison ? Connais -tu au moins le prix de cette assiette?

Moi: S'il te plaît ma tante, je t'en supplie je ne veux pas me marier. Je veux continuer mes études. Je viens d'avoir le bac et je voudrais faire des études pour être médecin psychologue. Ne me fais pas ça. Frappe moi, insulte-moi fais tout ce que tu veux de moi mais pas ça. La suppliais- je en pleurant.

Après mon discours, elle relâcha brusquement mes cheveux et l'attrape le menton pour que je fixe mon regard sur elle car j'étais agenouillée et elle debout. Elle me regarde avec haine et me crache ces paroles que je n'oublierai jamais.

Tante Oumou: Saches que pour les gens comme toi il n'y a pas d'avenir. Tu ne mérites rien. Tu n'es qu'une petite merde comme l'était ta mère. Personne ne veut de toi donc estimes toi heureuse que je te donne à un homme comme Souleymane ( Jules). Ta mère était une salope qui a dû ensorcelé mon frère pour qu'il l'épouse et qu'il reste avec elle dans son pays alors qu'il devait épouser une sénégalaise comme lui et non une américaine qui ne connaît rien de nos valeurs et de nos cultures. Mon idiot de frère s'est même reconverti pour cette chienne. Tu ne vaux rien dans ce monde. Ta place est au sol à supplier les gens et tant que je vivrais, je ferais en sorte que tu sois toujours plus bas que terre. Essuie moi tes larmes de crocodile et va te laver et t'habiller. Ton mariage sera scellé dès ce soir à dix neuf heures. Me cracha-t'elle à la figure.

Fin du flashback

Depuis ce jour, je vis un véritable enfer aux côtés de cet homme qu'on m'a imposé.

Je continue à soigner mes blessures présentes sur mon corps tout en chantant une chanson à Dieu car ma mère m'a toujours dit qu'il faut prier le Seigneur en toute situation. Heureusement pour moi Jules veille toujours à ne pas toucher mon visage quand il me frappe au cas où on sortirait. Il ne voudrait pas avoir la réputation d'un homme violent qui bat sa femme et ce qui me fait encore plus mal c'est qu'il menace de tuer ma fille si jamais je le quitte.

En parlant de celle-ci j'ai réussi à la calmer après que mon mari m'ait frappé. Ses pleures s'étaient accentués quand elle l'a vu me frapper. Elle s'est calmée quand je l'ai pris dans mes bras pour lui montrer que tout va bien. Je sais qu'elle ne comprend pas ce qui se passe mais elle sait qu'il y'a quelque chose qui cloche puisqu'elle sent mon malheur et voit ma détresse dans mes yeux. Elle a très peur de son père. J'aurais voulu lui offrir une vie merveilleuse avec une famille stable et un père qui l'aime plus que tout mais je ne peux pas. Je suis beaucoup trop impuissante. Ça me rassure de voir qu'elle me ressemble et qu'elle n'a rien pris de celui qui est censé être son père. Ce monstre ne mérite pas l'amour de ma princesse ni le mien. Je le hais du plus profond de mon cœur.

J'avais une merveilleuse vie en Amérique avec mes parents mais il a fallu que mon père décide de revenir au Sénégal pour recoler les morceaux avec sa putain de famille qui me déteste et qui n'hésite pas une seconde avant de cracher sur la mémoire de ma mère.

Tout ce que je ne regrette pas dans ma vie c'est ma fille. Ce petit bout de moi qui est sortie de mes entrailles a illuminé ma vie. Elle n'a juste pas eu la chance d'avoir le bon père mais moi je me battrai corps et âme pour elle quitte à y laisser ma vie.

Désirée: ma vie, mon combat Où les histoires vivent. Découvrez maintenant