Chapitre 16

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Maïna

Avril, 09h42

Je vais dormir. Je vais m'endormir sur cette table. Je ne me souviens absolument rien de ce qui s'est passé le soir où je me suis saoulée, le seul truc c'est que je me suis réveillée dans mon lit à la coloc. Depuis ce jour, je n'ai pas dormi. Entre les services au Colpo, au Yujarad et mon père complètement ivre mort. Je n'en peux plus. Mes yeux se ferment tous seuls. Ils m'emmènent au pays des rêves.

—.... Votre présence dans cette classe, entendis-je tout doucement. Callis !

Je me réveille en sursaut. Putain ! Ce batard m'a réveillée. Je n'en peux plus. Il m'ignore h24 mais par contre pour me dire de me réveiller quand j'ai besoin de sommeil, il est le premier à venir. Des ricanements se font entendre plus bas, j'en profite pour lui dire.

— Bah là, tu veux ma présence, tout est aléatoire chez toi.

Sa mâchoire se crispe et son regard se fait plus noir. Il ne répond rien et descend les escaliers. Je pensais finir les 2 heures de cours restant en dormant sauf qu'un garçon de quelques rangées devant décide de se mettre à côté de moi.

— C'est libre ?

— Euuh non, oui enfin comme tu veux.

Je suis perdue. Pourquoi vient-il me parler ? Enfin, je suis toujours au fond, je souris à aucun étudiant, je suis très souvent aigrie, pourquoi vient-il à côté de moi ? En plus la présence d'autre être humain m'est difficile quand je ne les connais pas.

— Bon aujourd'hui, on va parler des différentes parties de l'esprit ! Ce travail est à faire seul, dit-il en nous fixant moi et mon voisin, vous devrez faire une dissertation sur une partie spécifique de l'esprit. Je veux que vous développer pour faire minimum une cinquantaine de lignes, si ce devoir n'est pas fini à la fin du cours, il sera à faire en retenu.

Le chien. Il sait très bien que la moitié des étudiants n'arriveront jamais à finir ce putain de devoir à temps. Pour ma part, je ferai tout pour ne pas être une de ses élèves qui finira en retenu, je ne peux pas finir en retenu. Mes heures au Colpo et au yujara sont en jeux. Je ne peux pas perdre l'argent pour mon père. Je me mets directement au travail en sortant, feuilles, stylos et écouteur pour être complètement dans ma bulle. J'écris, j'écris jusqu'à ce que ma main me fasse mal. Jusqu'à je ne la sens plus du tout. Jusqu'à ce que même Taylor Swift dans mes oreilles ne soit qu'un bourdonnement.

***

La sonnerie retentit et je n'ai pas fini, je n'ai pas du tout fini. Je continue à écrire, je ne peux pas aller en retenu. Pas maintenant. Pas en ce moment.

— Callis, c'est fini, entendis-je au loin.

Je ne l'écoute pas, je continue à écrire. Il me manque encore des points essentiels avant de pouvoir lui rende ma copie. Comprenant que je ne vais pas lui donner ma copie, je l'entends monter les escaliers pour venir à côté de moi. Je relève enfin la tête, je peux voir que tous les étudiants ont déjà quitté l'amphithéâtre. Je suis la seule à ne vraiment pas aller en colle ? Ah oui les gens aime voir ce corps de plus près. Je plonge mes yeux dans son regard vert.

— Je te colle demain soir de 18h à 20h, tu n'as...

— Je suis désolée, Monsieur Miler, mais je suis prise un rendez-vous médical que je ne peux pas décaler, inventais-je pour esquiver cette entrevue qui ne m'enchante absolument pas.

— Callis, tu n'as pas le choix.

Alors pour lui faire comprendre que je ne viendrais pas, je me lève, range mes affaires, et lui donne violemment mon devoir.

L'épine du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant