L'épine du bonheur

Chapitre 18

Maina
Avril, 9h50

Bordel. Pourquoi je lui ai répondu comme si j'étais une pucelle en chaleur ? Je déteste être elle. Cette partie de moi qui saute sur le moindre acte d'attention.

Foutue dépendance.

— Maïnaaaaaaa ça te dit d'aller voir les kangourous ? Il y a un parc où on pourrait en voir plein !

Pourquoi j'ai répondu comme ça ? Il ne m'a pas prise pour une folle ? Ou pour une fille trop facile ? Il va peut-être se lasser ou dès qu'il aura ce qu'il veut, il partira en voir une autre ?

— Maïna ? Allooo la terre ici Finn !
— Je suis désolée, j'étais dans mes pensées...
— J'ai vu ça oui. Bon, je proposais une petite virée dans un parc pour voir des kangourous, qu'en penses-tu ?
— Je pen...

Ding !

Je m'interromps en plein milieu de ma phrase et regarde ce que je viens de recevoir.

DE CHIEUR N°1:
Oublie le rendez-vous, c'était de la merde.

À CHIEUR N°1:
Comment ça ?

DE CHIEUR N°1:
Tu as très bien compris Elian à dit de la merde.

À CHIEUR N°1:
Pourtant, c'est que maintenant que tu refuses

DE CHIEUR N°1:
Arrête de faire chier bordel, j'ai dit que j'annulais.

À CHIEUR N°1:
Nan pour une fois dans ta vie, porte tes couilles et viens à ce foutu rendez-vous ce soir.

Je ne reçois pas de réponse. Putain. J'ai encore fait un truc qui fallait pas. J'ai encore merdé.

— Hum hum...

Le raclement de gorge de Finn chasse mes pensées parasite avant qu'il décide de parler, je reprends notre discussion comme si tous étaient normal.

— Je pense que c'est une superbe idée sauf que ce soir, je ne suis pas dispo.

Il me lance un regard interrogatif n'osant surement pas poser la question.

— Oh, j'ai simplement un rendez-vous.
— Un rendez-vous avec qui ? Demanda-t-il avec méfiance et colère ?
— Euuuh avec un homme Finn, pas un canard.
— Je ne sais pas moi ç'aurait pu être une femme ?
— Ok point pour toi, mais nan les femmes sont comment dire, difficile à trouver.

Je n'ai jamais caché ma bisexualité, mais c'est vrai que ça fait longtemps qu'une femme ne m'a pas attiré, pas depuis elle. Pas depuis lui. Pas depuis eux.

— Pourrais-je avoir le nom de cet homme ?
— Non, tu ne serais pas un peu jaloux par hasard ?
— Arrête tes conneries. Je préfère ne pas insister, je ne veux pas l'embêter avec ça...
— Bon alors, on fait ça demain, ça te va ? Proposais-je.
— Ouais si tu veux...

Je finis par le laisser seul dans le petit appart que je partage habituellement avec Tya. J'enfile mes chaussures de courses, lance ma playlist et part me vider la tête pour penser à autre chose cas eux.

***

À SANDWICH DE MAÏNA:
Rencard. Ce soir. J'ai besoin de votre aide !!!!

À SANDWICH DE TYA:
Attends. Attends. ATTENDS. TOI, UN RENCARD ! AVEC QUII ?

À SANDWICH DE JOÂO:
HIIIIIIIIIIIIII LAISSE-MOI DEUX MINUTES ET J'ACCOURS !!!

Un fin sourire étire mes lèvres. Comme je les aime putain. Je n'en serai pas là si le jour de mes 14 ans, je ne les avais pas rencontrés dans ce miteux magasin en bas de l'avenue. Je serais surement enterré six pieds sous terre.