Chapitre 3

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Jisung se retrouvait là, à regarder les trois hommes face à lui qui discutaient, sans vraiment comprendre ce qu'il se passait. La seule chose qu'il percevait était le regard froid et sombre du jeune brun qui avait été proche de lui plus tôt. Il ne savait pas ce qu'ils se disaient, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'observer en détail celui qui semblait être leur chef. Allait-il mourir ? Allait-il être torturé ? L'idée que ce Minho le torture et le séquestre lança dans son corps un frisson presque glacial, mélangé à une sensation de brûlure au niveau de son ventre. 

Alors qu'il commençait à sentir les battements de son cœur ralentir, Minho se baissa à nouveau pour être face à lui. 

"On fait parti d'un groupe, situé un peu plus loin. Minho se rapprocha de Jisung, comprenant rapidement que son charme déstabilisait le plus jeune beaucoup trop rapidement. Et toi ? Tu viens de quel groupe

- Euh.. Jisung laissa son regard divaguer sur les lèvres fines du chef, tentant de reprendre ses moyens. Le château.. Le groupe du château. 

- De la forêt

- Oui."

Il y eut un silence, pesant, lourd, qui sembla durer une éternité, jusqu'à ce que Minho explose de rire. Un rire jouissif, un rire rempli de haine, de libération. Il se releva, tapa dans la main de son ami. 

"Le JACKPOT. Le brun répéta cette phrase, de maniere beaucoup plus enthousiaste."

Chan ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil au jeune homme toujours au sol, le regardant d'un air désolé. A ce moment précis, Jisung  compris. Il compris qu'il était tombé sur un groupe dont au moins le meneur était fou. Il compris qu'il allait sûrement ne jamais revoir ses proches, et qu'en plus de cela, il venait de livrer son groupe à de parfaits inconnus. Le bouclé eu un mouvement de recul en voyant le grand brun sortir son pistolet, pointant le bout de celui-ci vers lui. 

"Bordel Minho ! Changbin lui frappa le bras pour qu'il le baisse. Qu'est ce que tu fous

- Je vais amener sa tête à son connard de père. Il serra sa mâchoire en essayant de libérer son bras.

-Minho tu peux pas faire ça ! Ce gamin a rien demandé ! 

- Et moi tu crois que j'ai demandé quelque chose ? Bordel Changbin lâche moi."

Les deux hommes commencèrent à se disputer, pendant ce temps, Jisung s'était mis à pleurer en regardant autour de lui désespérément, espérant trouver une solution pour s'enfuir. Qui étaient ces malades ? Surtout leur chef ? Il se reconcentra sur les trois inconnus qui étaient en train de crier, le fameux Minho semblait être sur le point d'exploser. Il remarqua un symbole brodé sur leurs pantalons. Il fronça ses sourcils avant de se figer à nouveau. C'était un groupe puissant, il le savait car les plus gros groupes de Séoul avaient crée leurs logos afin de se dissocier les uns des autres. Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire ici, perdus à une dizaine de kilomètres de la capitale ? Il secoua sa tête, essayant de se concentrer à nouveau sur ce qu''il se passait. Les deux noirauds tenant leur chef pour qu'il ne tire pas sur le jeune prince, se disputant au point de ne même plus calculer leur otage. 

Jisung sentit son corps se remplir d'adrénaline, le poussant à se lever et à partir en courant, sautant de la cabane. Il se mit à courir, traversant la forêt. Son cœur battait tellement vite qu'il l'entendait tambouriner dans ses oreilles, le sang pulsant dans ses veines au rythme de ses pas qui écrasent la végétation. 

"BORDEL IL EST PARTI. ON SE SEPARE, RETROUVEZ LE."

Le jeune homme se figea, se mettant derrière un arbre, entouré de buissons et de mauvaises herbes. Il aurait pu jurer sentir son cœur battre tellement fort, que son bruit se fondait avec la flore qui bougeait au rythme du vent.

Qui étaient ces hommes ? Cette question se répétait sans cesse dans la tête du jeune prince. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Avaient-ils besoin de nourriture ? D'un nouvel appât pour une manigance ?

D'un coup, le sang de Jisung ne fit qu'un tour. Il comprit, en l'espace de quelques secondes, le lien à faire avec lui et ces hommes.

Son père.

Il se rappela de cette histoire, de cette vengeance, de ce père et chef de groupe, décédé, dont le patriarche de Jisung était nommé comme responsable. 

Il avait l'impression de suffoquer en essayant de reprendre ses esprits. Bordel. Il avait littéralement des hommes qui étaient prêts à le tuer, afin de venger la mort d'un de leur proche. Pour la première fois de sa vie, il se sentit en danger de mort, et il ne savait pas du tout comment faire pour trouver une porte de secours. 

Au moment où il se décida à bouger à nouveau pour se perdre un peu plus loin dans les hautes herbes, un grand brun arriva devant lui, lui attrapant le bras. Il reconnu celui qui semblait être Chan. Il tomba à genoux devant lui, le suppliant en murmurant.

"Je vous en supplie.. Je vous en supplie.. Laissez moi partir.. Je ne dirais rien.. Je ne parlerais jamais de vous.. De ce soir... S'il vous plait.. Je resterais silencieux.. S'il vous plait.."

Jisung suppliait cet homme, les yeux remplis de larmes, les mains tremblantes, levées vers le brun, qui, d'un regard désolé, mordillait sa lèvre sous l'angoisse. Pendant quelques secondes, Chan se montra hésitant, si oui ou non, il devait le laisser partir, mais il fut vite rattraper par la réalité. À cet instant, le prince comprit. Il comprit que c'était foutu, et que la peine dans le regard de cet ennemi signifiait tout ce qu'il craignait. 

Chan brisa le silence qui semblait durer depuis une éternité. Une éternité tout de même beaucoup trop courte pour Jisung. 

"Les gars.. Il est là."

****

Jisung se mit à gémir en relevant sa tête, collée contre le sol froid en pierre d'une salle sombre. Les yeux légèrement encore embués, il tenta de se redresser, posant une de ses mains sur sa tempe qui le faisait extrêmement souffrir. Où était-il ? La seule chose dont il se rappelait, était le coup qu'il s'était pris par Minho, le chef du trio qui l'avait trouvé dans la cabane, puis, trou noir. 

"Il y a quelqu'un ?"

Il grommela, se posant contre le mur froid et humide qui était derrière lui. Cela ne faisait aucun doute, Jisung était prisonnier. Il regardait autour de lui, une grille en métal se trouvait en face, décorée d'un rideau brun et de guirlandes qui projetait une lumière douce et légèrement orangée. En fond, une musique se faisait entendre, comme un air mélancolique joué au piano. Avec le peu de force qu'il put trouver, il réussit à se lever pour s'approcher de la grille, titubant. 

Il regarda au loin, à travers un trou qui se trouvait dans le rideau épais, afin de voir ce qu'il se passait. Apparemment, il se trouvait dans une chambre, du moins, c'est ce qu'il pensait, il y avait un lit, assez grand, recouvert de draps sombres. Plus loin, il vit des machines d'entrainements sportifs, avec une grande baie vitrée qui venait baigner la salle de la lumière extérieure. Malgré le fait qu'il fasse nuit, Jisung put jurer voir d'autres bâtiments illuminés. Il se concentra sur la musique, et son cœur se mit à battre encore plus vite en voyant un homme, face à lui, en train de jouer du piano. Il reconnu rapidement le chef du trio. Ses yeux étaient fermés, ses doigts effleuraient les touches, laissant un son mélodieux envahir la pièce. Le jeune prince se laissa bercer par cette douce cadence que le plus vieux jouait, le détaillant. Pour le coup, Jisung partait du principe qu'il allait sûrement mourir, mais il essayait aussi de comprendre pourquoi cet homme ne l'avait pas encore assassiné. Il se retrouvait enfermé dans cette cage, sans possibilité de sortir, peut être que cela faisait partie d'un plan de torture ? Il frissonna à nouveau à cette idée, avant de se figer lorsque la musique se stoppa. Il jeta un coup d'œil vers l'homme qui s'était redressé. 

"Tu es enfin réveillé.

War of HeartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant