Bienvenue en Magnus

Chapitre 5

Tout ce qu'on retient de ce chapitre, c'est qu'on dit "pain au chocolat" et pas "chocolatine".

🎶 Until I found you (Acoustic Guitar) - Iqbal Gumilar

👀 Léo

J'ai rencontré Héloïse il y a environ vingt ans, quand elle a commencé à venir voir son frère au hockey. Son cousin et moi sommes devenus amis à la maternelle, et c'est lui qui m'a fait découvrir ce sport auquel je n'étais pas du tout destiné.

Avec un père musicien, et une mère statisticienne, le sport était loin d'être une activité familiale. Pourtant, j'avais à peine enfilé un patin que j'ai su que je passerai le reste de ma vie sur la glace.

Gérer un enfant hyperactif n'était pas une chose facile pour mes parents qui sont dotés d'un calme olympien, et le hockey me permettait facilement de dépenser mon trop-plein d'énergie. C'est toujours le cas d'ailleurs.

La patinoire est vite devenue ma deuxième maison. J'y passais tous mes mercredis après-midi avec Gauthier, et c'est là que j'ai rencontré Nathan. Avec toute sa famille dans ce sport, ma rencontre avec Héloïse était inévitable.

Je la connais depuis près de vingt ans, et pourtant, elle a raison. Je ne la connais pas réellement. Je ne sais pas qui elle est, ce qu'elle fait de son temps libre, ni ce qu'elle aime en dehors de ses livres et des pâtes à la carbonara.

Avec ce que Nathan et Gauthier m'ont dit sur elle, et de ce que j'ai pu apercevoir, je sais juste qu'elle a toujours été adorable, souriante et qu'elle a toujours eu un cœur immense.

En dehors de la patinoire, je passais très peu de temps avec les gars. Jusqu'au lycée du moins, puisque Nathan est devenu mon binôme de classe de la seconde à la terminale. Mais même à cette époque, j'allais rarement chez lui, et quand j'y étais, Héloïse était souvent enfermée dans sa chambre en train de lire un livre.

Elle n'était pas le genre de petite sœur collante qui cherchait à passer du temps avec son frère et ses potes, et je n'étais pas le genre de mec qui s'intéresse à la sœur de son pote. Jusqu'à aujourd'hui. Et maintenant, je le regrette.

Je regrette qu'elle soit dans les bras de Stan, là, maintenant, et pas dans les miens. Je regrette de ne pas la connaître assez, et de ne pas avoir su que mes mots, bien que prononcés maladroitement pour plaisanter, puissent la heurter.

Je ne peux pas expliquer cette subite attirance que j'ai pour elle, parce que je ne la comprends pas moi-même. C'est la première fois que je ressens ce genre d'attraction pour quelqu'un.

Je me sens comme Harry Potter avant son entrée à Poudlard : j'aurai beau ignorer toutes les chouettes qu'on m'enverra, ça ne changera rien à l'avenir qui m'attend. Héloïse me plaît, et je ne sais pas comment me comporter avec elle. Vingt-sept ans et t'agis comme un ado, bravo Léo !

Je me sens stupide, parce que je ne la connais pas, mais elle me plait quand même. C'est comme si rien ne pouvait m'empêcher de l'apprécier, peu importe ce que je pourrais apprendre à son sujet. Et putain, j'ai pas apprécié de me faire brotherzonner.

Stan a raison, ce truc est encore pire que la friendzone. Je veux bien commencer par être son ami à la limite, mais son frère ? Hors de question. Il va falloir que je réfléchisse à un plan d'attaque pour changer de camp.

Le pire du pire dans cette histoire ? C'est qu'elle avait ENCORE raison. Stan et elle viennent de nous foutre la raclée du siècle, et ce n'est pas grâce au talent de blond. On a à peine réussi six tirs qu'elle vise et marque dans le dernier gobelet.