Chapitre 36

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J'imagine bien "Regret" et "Remord" qui seraient des frères jumeaux dans Vice-Versa 3, pas vous ? Ils seraient grands, fins et gris avec des lunettes de soleil pour mieux se cacher de la réalité.

👀 Héloïse

Je ne suis jamais sereine pendant un match, mais je m'efforce toujours de ne pas le montrer. Ce soir, c'est au-dessus de mes forces. Je n'arrive pas à me concentrer sur quoi que ce soit. Je suis incapable de forcer un sourire, et encore moins d'employer un ton agréable. La colère qui m'anime est encore bien trop vive pour que je ne puisse réussir tout ça.

Léo n'aurait jamais dû venir me parler. Parce que s'il n'était pas venu, je ne l'aurais pas envoyé bouler seulement parce que j'étais énervée. Nous ne nous serions pas disputé sans raison. Il ne m'aurait pas ignoré avant d'entrer sur la glace. Et il ne serait peut-être pas en train de se battre.

– Je me disais aussi que ça faisait longtemps que nous n'avions pas vu Léo provoquer une bagarre ! s'amuse Stan.

Autour de moi, son équipe l'encourage depuis le banc, mais... l'ambiance n'est pas comme d'habitude, et ses coéquipiers le ressentent. Léo est peut-être bagarreur, mais il n'est pas violent, et le match qu'il a joué ce soir ne lui ressemble pas.

J'aimerais lui crier que je suis désolée, qu'il n'a pas à se mettre dans cet état, que j'aimerais qu'il se calme et revienne près de moi, mais il ne m'entendrait pas. Il ne m'écouterait pas.

Plus je l'observe se prendre autant de coups qu'il en donne, plus je regrette notre altercation tout à l'heure. En vérité, je l'ai regretté dès qu'il a quitté mon bureau, mais j'étais encore trop remontée pour lui courir après. Et c'est exactement pour ça qu'on doit éviter de contrarier les joueurs avant un match.

– MAZIER ! s'emporte mon oncle quand notre Rocky Balboa rejoint le banc. Je peux savoir ce qui te prend ce soir ? Si c'est pour jouer comme ça, autant ne pas revenir sur la glace !

– Ne vous inquiétez pas, coach. Les arbitres ne veulent plus de moi sur le terrain. Et quand bien même ils m'autoriseraient à revenir...

Mon visage se décompose quand je vois l'état de son pouce. C'est la merde...

– Les médecins me l'interdiront.

Je suis sous le choc. Le reste de l'équipe aussi d'ailleurs. Léo détale vers les vestiaires sans ajouter un mot. Mon frère essaie de le rattraper, mais notre oncle lui ordonne de retrouver le terrain, puisque le tiers n'est pas encore terminé.

– Gio n'aurait jamais dû parier qu'on irait jusqu'aux playoffs... murmure Stan.

– Il faut que je parle à Léo.

Je ne sais pas si j'ai dit ça à voix haute ou si je ne me le suis dit qu'à moi-même, mais le fait est que je dois le trouver et mettre les choses au clair avec lui. Et accessoirement, lui présenter mes excuses.

Le problème, c'est que chercher un Léo enragé, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de paille. Mon oncle m'apprend que c'est à peine s'il s'est changé avant d'être conduit à l'hôpital pour y passer des examens. Le match se termine sur une défaite -la nôtre-, mais tout ce qui me préoccupe, c'est l'état de Léo.


Héloïse :
Tchoupi, dis-moi que tu vas bien, s'il te plait...

Héloïse :
Tu as pu passer une radio ? Qu'est-ce que les médecins ont dit ?

Héloïse :
Je comprends que tu m'en veuilles pour tout à l'heure, mais laisse-moi t'expliquer... Dis-moi au moins que ça va. S'il te plait.


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