Chapitre 5

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Le soir arriva assez rapidement. Caden avait passé l'après-midi dans le canapé du salon à lire. Ce passe-temps qu'il n'avait pas eu le plaisir d'exercer depuis très longtemps, il avait enfin le temps de s'y adonner pendant plusieurs heures. Lillia, qui était rentrée vers dix-sept heures, aurait bien voulu le déranger après avoir posé son sac dans l'entrée mais le visage paisible de son cousin l'en avait vite dissuadée. Elle avait donc fait le choix de la patience et avait attendu qu'il finisse pour lui parler. La fin de sa séance de lecture ne venant pas, elle avait fini par s'endormir dans le fauteuil qui se tenait en face du canapé. Le réveil de celle-ci ainsi que la sortie de son cousin de sa lecture furent forcés par le bruit que fit la porte d'entrée lorsque Nathaly rentra enfin du travail. Après un soupir de soulagement elle fit un bonjour général. Lillia, lui courut dans les bras et tenta de lui conter sa journée. Sa mère calma très rapidement ses ardeurs et lui dit que ce serait au dîner qu'elle aurait le loisir de tout raconter, lorsque toute la famille sera réunie. Caden, qui avait posé son livre sur la table basse et qui venait de se dresser sur ses jambes, attendit son tour de parler. Quand celui-ci vint, il posa simplement sa question.

- Nathaly, j'aimerais discuter avec toi de quelque chose si ça ne te dérange pas et si tu as le temps.

- Oh oui bien sûr. Tout va bien Caden ? le questionna-t-elle inquiète.

- Oui ne t'inquiète pas ça va ce n'est rien de grave.

- Il reste du temps avant le dîner et c'est Shawn qui cuisine ce soir. On peut aller dans mon bureau en bas pour discuter tranquillement si tu veux.

- Ce n'est pas urgent hein. Si tu as besoin de temps pour te remettre de ta journée on peut faire ça plus tard !

- Non non. Ça m'a l'air important pour toi alors allons y !

Elle prit le chemin de l'escalier qui se situait derrière une porte à côté de la cuisine. Caden lui emboîta le pas. Il ne leur fallut descendre qu'une petite dizaine de marches et marcher deux ou trois mètres pour ensuite franchir la porte du bureau de Nathaly. Quand Caden y entra il fut si agréablement surpris. C'était une pièce qu'il trouva immédiatement très grande avec un grand bureau en bois massif que le vernis à bois faisait briller avec l'aide de la lumière. Tous les murs étaient ornés de bibliothèques qui s'étendaient du sol au plafond. Il voyait tant de livres. Nathaly s'était assise derrière son bureau et lui demanda de s'installer devant elle comme un médecin qui vous accueille après être venu vous chercher en salle d'attente. Il s'exécuta. La discussion débuta ainsi :

- Alors, commença sa tante, explique-moi. De quoi voulais-tu me parler ?

- Comment dire ? Depuis que je vis ici avec vous j'ai le temps de réfléchir à autre chose que « est-ce que j'ai assez d'essence ? » ou « est-ce que je vais pouvoir manger ce soir ? ». Ma vie ici avec vous me plaît énormément. Mais je ne me sens pas à ma place.

- Comment ça ? C'est parce que tu ne te sens pas bien avec nous ? Il y a quelque chose qu'on peut faire de mieux ?

- Non ce n'est pas ça ! s'exclama Caden tout de suite pour rassurer sa tante. Peu importe où je vais-je ne me sens pas à ma place. J'ai sans arrêts cette impression de ne pas être chez moi. J'ai aussi très souvent des migraines et j'ai remarqué qu'à chaque début de migraine c'est comme si j'avais des hallucinations. Ou alors c'est juste que ma vue se trouble mais c'est très étrange. J'avoue que je ne pourrais pas vraiment dire ce que je crois voir, tu trouverais ça trop bizarre.

- C'est vrai que c'est un sentiment très handicapant. Mais je crois voir ce que tu veux me dire.

A ce moment-là, Caden pensa tout de suite qu'elle disait cela par pure connaissance car il avait aperçu des livres qui avaient pour thème la psychologie, les troubles d'ordres psychologique et psychiatriques et même sur la vue. Ces livres lui appartenant, il n'était absolument pas étonnant qu'elle les ait déjà lus.

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