Chapitre 12

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Caden inclina sa jambe droite comme jambe d'appui vers l'arrière afin de se donner une impulsion. Celle-ci lui donna davantage de vitesse encore puisqu'il avait utilisé la magie pour se propulser plus vite encore. Ikniss forma une croix devant lui avec ses bras, deux énormes racines jaillirent du sol et s'entrelacèrent pour le protéger puisque Caden avait lancé l'un de ses trois cercles directement sur lui. Les racines étaient faites de magie, on pouvait observer des étincelles, mais aucune entaille ne furent formées sur les racines. N'importe qui pouvait le voir d'un simple coup d'œil. Ikniss avait une maîtrise de sa magie pleine de maturité. Il ne faisait aucun mouvement superflu, chacun de ses gestes étaient à la fois parfaitement calculés et à la fois si naturels. Vu de l'extérieur cela ressemblait davantage à une danse qu'à des mouvements pour se défendre et attaquer. Il pouvait contrôler les mouvements de sa magie par la pensée mais il utilisait tout de même ses mains.

A l'inverse, son fils maniait sa magie de façon si puérile. On pouvait dire que la raison de cela était qu'il venait tout juste d'obtenir sa magie. Mais la raison était toute autre. En effet, Caden venait d'obtenir sa magie. Mais il s'agissait là de sa magie naturelle. En d'autres termes, c'était une magie innée. Il n'avait donc pas à apprendre à la manier. Il savait déjà comment faire. Sa maîtrise était puérile car il faisait nombre de mouvements inutile. Il se laissait aller aux aléas de la puissance et de ses émotions. Eldrin avait une expression toute faites pour ceci. Ce fut la première chose qu'il dit à Baëllia lorsqu'elle arriva pour observer cet entraînement à ses côtés.

- Comment mon petit frère s'en sort-il ?

- Le jeune maître a, comme vous pouvez aisément le constater, succombé à l'ivresse de son propre pouvoir.

- C'était à prévoir.

- Vous avez raison. Mais il lui faudra apprendre à contrôler tout cela...

- Ne t'en fais pas pour cela. C'est un Iknisson après tout.

Sous le regard d'Eldrin et de sa sœur, Caden continuait à se déchaîner autant qu'il le pouvait. Plus le combat durait et plus il avait l'air de tester les limites de cette magie. Tout en bougeant autour de son père, il ne cessait de lancer ses disques dans tous les sens pour espérer le toucher mais en vain. Le comte semblait avoir des yeux derrière la tête ou bien possédait-il un sixième sens. Aucune des attaques du jeune héritier ne faisait mouche. Le combat durait depuis bien une vingtaine de minutes et il n'avait encore ni réussit à effleurer son père ni-même à le faire bouger. Les pieds d'Ikniss étaient toujours planté au même endroit. Mais le fils avait remarqué une chose. Son père ne pouvait maintenir continuellement les racines qu'il faisait apparaitre hors de terre. Elles devaient retourner sous terre pour garder leurs forces et leur rapidité. Quand vint enfin le moment où elles retournèrent dans le sol sous Ikniss, Caden s'empressa de lancer vers lui et parallèles au sol deux de ses trois disques, l'un au-dessus de l'autre avec seulement une quinzaine de centimètre entre les deux. Il en avait gardé un autour de lui au cas où il devait se défendre d'une attaque. Son père l'avait déjà touché plusieurs fois et il sentait que des bleus apparaitrait sur ses jambes et ses bras dès le lendemain. Le vieux ne pourra pas éviter et il ne devrait pas avoir le temps d'ériger une autre défense avec ses racines, pensait-il. Il attendait l'impact tout en restant sur ses gardes. 

Cependant, Ikniss n'était pas uniquement fort et puissant. Il n'était pas de ceux qui se défendait uniquement et attaquait en utilisant leur magie. Il était aussi rapide et agile malgré sa quarantaine d'année passée. Il sauta et se plaça parallèlement au sol pour passer entre les deux disques de son fils. Ces disques ne déchirèrent que de petits bout de tissus qui dépassaient de la tenue d'entrainement du Comte. Il se réceptionna ensuite avec ses mains puis son genoux droit et son pied gauche. Il adressa un sourire à son fils avant de l'emprisonner entre des racines qui le maintenait à présent comme un serpent immobilise une proie en s'enroulant autour d'elle. Tous remarquèrent la déception du fils. Personne n'aimait perdre mais c'était inévitable dans ces circonstances. Ikniss le relâcha et s'avança vers lui.

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