Chapitre 7

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Personne ne pouvait s'exprimer sur l'origine de ce bruit pour le moment. Il était aussi impossible de dire si c'était davantage par peur ou par curiosité que Caden et les Reed se dressèrent sur leurs jambes pour sortir et découvrir ce qui avait causé tant de bruit. Shawn menait la marche. Il fut le premier à ouvrir la double porte qui menait à la cour. Lorsqu'ils arrivèrent enfin dehors, un homme grand d'environ un mètre quatre-vingt-dix se tenait au milieu de la cour. Il était habillé d'une longue tunique blanche et beige avec une sorte de manteau qui s'apparentait aux manteaux longs à coupes croisées de couleur grise. Il avait les cheveux gris et brun court coiffés vers l'arrière. Son regard était à demi content et à demi confiant. On ne pouvait deviner s'il était heureux ou s'il était confiant quant à son entrée en scène.

Mais ce n'était pas cela qui surpris le plus. Derrière lui, un dragon doré était allongé. Il semblait être long d'une quinzaine de mètres sans compter la longueur de la queue. Ce dragon était adulte, mais il ne semblait pas non plus être un dragon âgé. La très grande majorité des domestiques était terrorisée à l'idée de voir un dragon et adulte qui plus est. Nombre d'entre eux n'avait jamais quitté la ville.

L'homme tenta de se présenter, mais la grande majorité des personnes présentes avaient déjà vu son visage.

- Je suis Ikniss Iknisson, le père de Caden. Je viens présenter mes hommages et surtout récupérer mon fils, Caden.

- Récupérer ? Pourquoi il dit ça comme si on n'avait été qu'une garderie ? s'énerva Stella.

Caden, qui se tenait à côté de sa cousine, mit le bras devant elle pour lui faire signe que tout allait bien. Elle se calma donc assez rapidement. Il commença ensuite à marcher vers Ikniss d'un pas lent sans qu'aucune parole ne sorte de sa bouche. Il semblait calme et immunisé contre la colère ou toutes formes d'énervement. Il ne souriait pas pour autant, mais le calme et la tranquillité demeurait sur son visage. Il continua son avancée vers son géniteur. Celui-ci le regardait de haut en bas et on devinait aisément la fierté et le bonheur qu'il pouvait ressentir à la vue de son fils après tant d'années. Ces deux émotions étaient comme gravées au fer rouge sur son visage, mais aussi dans ses yeux. Cet homme si puissant et si respecté souriait avec ses yeux. Lorsque son fils arriva enfin à un mètre de lui, on put remarquer que le géniteur était un peu plus grand que son fils. Cela n'empêchait en rien Caden de regarder son père. Son regard était partagé entre le défi et une sorte de tentative de compréhension de l'être qui se tenait devant lui. Il prit ensuite une profonde inspiration comme s'il se préparait à donner une longue tirade et ce fut très honnêtement ce à quoi s'attendait chacun des membres de la maison Reed. Mais aucune parole ne fut prononcée. Ikniss pensa alors automatiquement que c'était à lui de prendre la parole. Il ne fut d'ailleurs pas dans l'erreur lorsqu'il eut cette pensée puisqu'il était celui qui était en tort. C'était lui qui n'était pas revenu ni voir ni chercher son fils. Il eut alors un petit sourire qui laissait tout de même transparaître une grande culpabilité avant de débuter sa phrase. Cependant, il ne put dire que le mot "Fils" puisque Caden organisa une rencontre pleine de violence entre son poing droit et la mâchoire de son père. La colère que Caden mobilisait et dont il s'était servi pour asséner ce coup lui avait permis de façon inconsciente de conférer à sa main une énergie dévastatrice. C'est pourquoi Ikniss fut projeté au sol quelques mètres plus loin sur sa droite. Caden regardait ensuite avec toute la froideur que ses yeux pouvaient posséder en direction de son géniteur et il soupira. Stella et Lillia avaient soufflé très fort après avoir vu ce coup tandis que leurs deux parents ne pouvaient s'empêcher de cacher leur surprise. Il daigna, à l'instant d'après, enfin dire quelque chose.

- Sérieusement ? Tu t'attendais vraiment à ce que je vienne te prendre dans mes bras en disant quelque chose du genre "oh papa, tu m'as tellement manqué. Je ne t'ai vu qu'une fois dans ma vie, mais ce n'est pas grave du tout", il s'avança de nouveau lentement vers son père qui était toujours au sol. Paternel ou pas je vais tellement t'exploser la gueule que même ta mère ne réussirait pas à te remonter avec un plan, espèce d'enfoiré.

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