Chapitre 8

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La fontaine était assez grande pour un petit domaine comme celui des Reed. Ikniss n'était pas surpris de cela. Caden, après avoir remarqué l'absence de surprise face à ce détail chez son père, déduisit que les nobles d'envergure plus modeste que celle de son père pouvaient posséder des terrains à la taille disproportionnée par rapport à celle de leur château.

 L'eau de la fontaine était très claire. Elle était si claire qu'il apercevait le fond sans difficulté aucune même si la profondeur de cette fontaine-ci était bien plus importante que celles de l'autre monde. Caden y aperçut même de petits poissons bleu et gris qui nageait dans tous les sens à l'intérieur. En les regardant nager, il ressentit une telle harmonie qu'il regagna enfin son calme. Cela faisait un long moment qu'il n'avait connu pareille colère. C'était d'ailleurs ce qui pouvait expliquer ses difficultés à y résister. Mais c'était fini maintenant. Cela ne servait à rien d'y réfléchir maintenant. C'était arrivé. Et cela ne pouvait être si négatif puisqu'il avait enfin pu décocher cette magnifique droite à son paternel. Cette droite qu'il rêvait de lui offrir depuis tant d'années. Cette simple pensée lui donna un rictus qui se transforma assez rapidement en un petit sourire.

Ikniss son père lui fit signe de s'asseoir devant lui à une petite table en métal blanc. Caden prit place et il défigura son père en attendant de savoir ce qu'il avait à dire. Celui-ci prit place à son tour et il fut le premier à prendre la parole.

- Mon fils, avant toute chose sache que je suis infiniment heureux de te voir.

- Plaisir non partagé, fit Caden en forçant un sourire plein de sarcasme.

- Je me doutais que tu serais en colère contre moi. Mais j'avoue que je n'avais pas prévu que tu frapperais si fort.

- Et encore, je juge que j'y suis allé assez gentiment pour cette fois.

- Tu tiens de ta mère alors.

- Comment tu peux ne serait-ce qu'oser parler d'elle ?

- Que veux-tu dire par là ?

Ikniss ne comprenait pas très bien ce que voulait insinuer son fils. Il comprenait sa colère, mais ce qu'il avait du mal à assimiler était le fait que son fils, lui, était persuadé depuis toujours d'avoir été abandonné.

- Tu parles d'elle, tu la mentionnes comme si tu ne nous avais pas abandonnés. Pourtant, c'est ce que tu as fait. Tu n'as aucun droit de parler d'elle. Et je ne crois pas t'avoir encore reconnu comme étant mon père d'un point de vue autre que génétique. Alors cesse de m'appeler fils et commence par dire mon prénom avant toute chose ou je t'explose l'autre côté de la mâchoire.

- Ce n'est pas du tout ce que je voulais. J'avais prévu de te ramener ici, depuis le début !

- Oh c'est vrai ? Quel plan absolument génial dis-moi. C'est vrai qu'attendre vingt ans c'est bien plus efficace que venir me chercher toi-même.

- Je ne pouvais pas venir te chercher. J'avais, et j'ai toujours, des obligations ici.

- Et tu as des obligations en tant que père aussi ! Mais on dirait qu'elle passe après visiblement.

- Ne dis pas n'importe quoi. Elle ne passe absolument pas après mais je veux te dire que j'ai fait tout mon possible pour te mener vers les Reeds pour qu'il puisse ensuite te ramener ici afin que je puisse te récupérer à mon tour.

- Ecoute, paternel, je me fiche de tes raisons honnêtement. Peu m'importe. Maman est morte. J'aime beaucoup mes cousines, mon oncle et ma tante. Mais je ne peux me détacher de ce sentiment qui me dit que je les empêche de vivre leurs vies. Alors je vais te suivre. Tu es la seule famille qu'il me reste, que cela me plaise ou non. J'ai eu ce qu'on pourrait qualifier d'introduction à la magie par Tante Nathaly. Apparemment c'est toi qui dois m'apprendre la magie. Alors fais-le.

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