Pire que l'enfer..

16 : Changement de plan

Le silence règne dans la voiture depuis maintenant une heure. Après la discussion enflammée que nous avons partagé, aucun de nous deux n'a osé ouvrir la bouche sous peine de ne plus pouvoir se retenir de tuer l'autre.

Tom tapote ses doigts sur l'écran tactile de la voiture et lance un appel.

" Allo ? " Répond un homme.

" Ouais, c'est Tom. J'ai besoin que tu me soigne et examine la balle que j'ai dans le bras. J'arrive dans dix minutes, sois prêt. "

L'homme au bout du fil n'a pas le temps de répondre que Tom raccroche.

★

Nous arrivons devant une petite maison blanche, bien entretenu. L'herbe est tondue, les haies tallées et la fassade est propre.

" Sors. " M'ordonne Tom avant de le faire lui aussi.

Je m'exécute et le suis. Il appuie sur la sonnette et quelques secondes plus tard un homme vient nous ouvrir.

Les cernes sous ses yeux marrons, ses cheveux bruns en bataille, son T-shirt ample et son jogging froissés, indiquent qu'il vient de se réveiller, sûrement à cause de l'appel de Tom. Malgré tout, le jeune homme sourit devant le meurtrier.

" Tom ! Ça faisait longtemps ! " Dit-il.

" Bouge toi, je suis pressé. " Enchaîne Tom.

" Ouais c'est ce que j'avais compris au téléphone. Toujours aussi poli d'ailleurs. "

" Je ne suis pas venu ici pour la morale, je peux toujours repartir. "

Le brun souffle et s'écarte de la porte.
" C'est bon, entre. "

Nous empruntons un couloir qui donne sur le salon. Le blessé s'assoit sur le canapé et me fait signe de le rejoindre. Mes fesses se posent sur le meuble à une distance résonnable du meurtrier.

" Qu'est-ce qui t'amène ici ? " Commence le brun en attrapant son matériel pour soigner Tom.

" Je te l'ai déjà dit par téléphone. "

" Oui. Mais j'imagine que ce n'est pas toi qui t'ait tiré une balle. "

" Effectivement, mais tu n'as pas besoin d'en savoir plus. " Lance Tom, légèrement piqué.

" Dit surtout que tu ne sais pas qui t'a fait ça, et que c'est pour ça que tu veux que j'examine le ferraille. "

L'homme m'a surpris, il connaît bien Tom, on dirait.

" D'ailleurs tu ne m'avais pas dit que tu aurais de la compagnie. "

Les regards se tournent sur moi.

" C'est pas important. " Dit Tom, me lançant un regard insistant, comme pour me dire de ne pas ouvrir ma bouche.

J'allais répliquer avant que le médecin me devence :
" Si, vu qu'elle est chez moi. C'est normal que j'ai envie de savoir qui elle est. "
Le brun se tourne vers moi et continue, toujours souriant :
" Enchanté, je suis Axel Bis. Et toi ? "

Il a l'air plutôt sympa ce type. Je l'aime bien.

Je m'en fou de Tom et ses ordres. C'est pas mon père, il n'a pas à me dire quoi faire.