[RÉÉCRITURE DES 1ERS CHAP EN COURS] Hazel à Sonic Ville

Tout déballer

Tails, qui venait d'avoir toute l'explication par Hazel sur le chemin jusqu'à chez Amy, n'arrivait clairement pas à en croire ses oreilles et pensait à une blague ou une histoire inventée pour le fun. Mais le ton d'Hazel n'était pas à la rigolade, et de plus, ça semblait un peu compliqué à inventer.

Quand ils arrivèrent chez Amy, celle-ci était terrifiée. Elle leur expliqua que Twice criait, et qu'elle n'osait pas ouvrir la porte.

Mais maintenant qu'ils étaient tous les trois, ils s'approchèrent de la chambre où il se trouvait, et entrouverent délicatement. Amy zieuta l'intérieur, et quand elle ouvrit un peu plus, les yeux du renard transpirant s'ouvrir presque d'un coup.

Il déglutit et se releva comme piqué par une mouche. Il venait de réaliser que ce qu'il venait de vivre n'était qu'un cauchemar.

C'est alors qu'il fixa son regard dans celui de Tails. De son fameux sosie. Étrangement, son premier sentiment était de la gêne : car il était quand même en caleçon, ruisselant, et au lit. Il se racla la gorge et dit d'une voix tremblante :

- Humhum, excusez moi une petite minute..

Il se releva en titubant pour fermer la porte afin de se changer, mais Amy fit plus rapide, s'excusa et ferma la porte. Le trio n'osa pas bouger et se regarda. Et Tails fut le premier à réagir : il ria nerveusement en mettant la main sur sa tête. Les deux filles le regarderent et sourirent, son rire étant contagieux même s'il n'était pas sincère.

Le renard doré s'éloigna de la porte et fit un petit tour dans l'espace de la cuisine, se grattant la tête.

- Je n'arrive pas à le croire. Je n'arrive pas à le croire...

Murmura-t-il à lui même. Amy et Hazel le regardèrent juste, sans savoir trop quoi faire.

Mais la porte se réouvrit d'un coup, avec un Twice habillé cette fois. Il avait remit son pull et pantalon noirs, et même sa blouse blanche, mais pas ses chaussures ni ses gants. Tails se retourna comme une girouette, et s'approcha d'un pas rapide avant de tendre la main à son sosie.

- Tails Miles Prower, appelle moi Tails, je suis enchanté de te rencontrer... J'ai tellement de questions tu ne peux pas savoir. Enfin peut-être que tu sais ? Sais-tu lire dans mon esprit ? Logiquement non, vu que je ne vois pas le tiens...

Il s'excitait seul, ce qui attendrit le coeur d'Hazel. Elle adorait le voir comme ça.

- Twice... Miles Prower. Tu peux m'appeler Twice.

Il lui serra la main fermement.

Amy leur proposa de s'asseoir sur le canapé à nouveau, ce qu'ils firent tous. Tails complimenta Twice sur sa coupe de cheveux.

- ... Ah ? Merci, je t'avouerais que je n'en prends pas réellement soin. Je coupe juste à l'arrache dès qu'ils me rentrent dans les yeux.

Tails le trouvait très sincèrement beau. Quelque chose dans ce regard fatigué, ces cernes marquées, ces cheveux écorchés le rendait charmant, et le renard doré se demandait s'il lui ressemblait, ou en tout cas si lui aussi pouvait être aussi charismatique. Il réfléchit à se couper les cheveux.

Mais trêve de relooking, il fallait poser les vraies questions sur la vie et l'arrivée et tout simplement le pourquoi du comment de Twice.

Le renard à la blouse se massa les tempes, déjà fatigué par une conversation qui n'avait pas encore commencé.

- Bon.. Par où je peux commencer, hmm. Cela fait 3 ans que je bosse sur ce portail. Tous les jours. Pratiquement. En fait, c'était mon seul espoir, depuis que...

Il déglutit. Cela lui fendrait donc le coeur à chaque fois qu'il en parlerait, se dit il.

- ... Depuis qu'Ameline est tombée malade. Enfin, malade est un grand mot, mais je préfère dire ça que la traiter de folle. Elle a inspiré du crystal, quand elle était au poste de minage. Alors vous ne le savez pas, mais en général, le stade de quelqu'un qui en a inspiré empire en fonction du temps et de son âge. Pour les plus jeunes et vieux, c'est 1 semaine, et pour les autres, comme Ameline, ça varie, parfois des mois, voir une année et demi pour le record, sans que ce soit non plus au stade final.

Les trois ami.e.s fixèrent le renard, les yeux écarquillés. Tout ce qu'il disait était aussi terrifiant que les autres fois où il en parlait. Des frissons parcouraient la nuque de Tails, qui ne pouvait s'empêcher de penser aux bêtises qu'il aurait pu faire avec ce portail inter-dimensionnel.

Twice continua son monologue, se disant qu'il fallait mieux tout déballer et répondre aux questions plus tard.

- Le stade final c'est... Invivable pour la personne atteinte. En gros imaginez tous les pires symptômes : hallucinations auditives et visuelles, insomnies, crises de panique ou colère ou tristesse, cauchemars, anxiété maximale, ect ect... Ça vient par vagues, alors on...

Il marqua une pause, se demandant si pour des gens comme eux trois qui vivaient une vie normale, ce qu'il disait pouvait leur sembler cruel, et s'ils penseraient que lui, Twice  et tous les gens du bunker, étaient des monstres sans empathie ni pitié.

- ... On garde les personnes atteintes le plus longtemps possible, on a juste des salles où on les attache sur leurs lits. Il n'y a pas vraiment le choix, sans quoi ils deviennent dangereux. Pour les autres et pour eux mêmes.

Amy avait envie de vomir. Elle s'imaginait sûrement les scènes pire qu'elles l'étaient dans la réalité.

- Et donc, ça leur permet de quand même voir leurs proches avant d'atteindre le stade final. Et quand ils entament leur dernière crise, celle de laquelle ils ne redescendront jamais... On achève leurs souffrances. J'étais... J'étais consigné à ce poste. Pendant longtemps. C'était difficile, mais Ameline m'aidait à ne pas me laisser abattre par ça. Ça aurait été dur de me remplacer, j'étais à la tête du labo de chimie, je travaillais sur de potentiels remèdes, des calmants, et, euh... Sur les piqures finales aussi.

Ce n'était pas réellement difficile pour lui de raconter tout ça, c'était simplement son travail. Mais dès qu'il devait évoquer Ameline, là son coeur se serrait.

- Mais quand Ameline a été touchée... Je n'ai pas pu retourner au labo. Encore moins dans la salle des malades. Je me suis reclus, on me l'a reproché, et l'état d'Ameline s'empirerait avec le temps, alors j'ai décidé de me mettre à bosser sur ce portail.

Il marqua une autre pause, le silence pesant dans l'atmosphère déjà tellement lourde qu'insoutenable. Il fixa alors la renard rose qui jouait avec ses doigts sur le pouf en face de lui.

- ... Et quand on y repense, tout ça, c'est à cause de toi, Hizzy.