仕事
Shigoto, poste______________________
CHAPITRE IV
Lettre quatrième
______________________Perle transparente se laissant aller le long de la vitre, son regard brun la suivant depuis son apparition face à lui. Un déluge, le mot juste pour décrire ce torrent se déversant sur la ville. Elle, petite goutte, dans ce torrent, faible. Rayure déchirant le ciel, son cœur en recevait le ressenti. Dispute précédente au sujet de son avenir, sa mère ne l'avait une fois de plus pas raté. Perdu sous le rideau de gouttes, l'envie de sortir le prenait.
Quel avenir ? Tu ne sais rien faire.
Ses poèmes ne constituaient donc pas un certain talent ? Le sport ne servait donc à rien ? Pourquoi étudier si après tout il ne savait rien faire ? Ridicule.
Enfant inutile, tu me coûtes cher pour quoi ? Tu ne fais rien de tes journées !
Coûter cher ? Une vie n'a pas de prix, une vie ne s'achète pas. Ne rien faire de ses journées ? Faux. Il a des activités sportives en club telles que la natation et le basketball, il sort parfois avec des amis afin de s'amuser voir se détendre, il lit beaucoup contrairement à ce que l'on pourrait penser, il écrit des poèmes quand l'envie lui vient bien que cela se fasse plus rare ces derniers temps, et il y a cet échange avec Makoto qu'il ne compte pas regretter. Lui consacrer du temps n'en était pas une perte. Sa mère ne sait rien, elle ne le connaît pas.
Les disputes matinales savaient laisser un goût amer, une journée accompagnée d'un mauvais début. Contrairement à une autre, cette prise de tête n'avait pas grand-chose de tranchant. Hazuki n'avait pas évoqué Isamu.
De toute façon si ton père est parti c'est de ta faute.
Son cœur se sert, un souvenir douloureux dans une situation délicate. Un très mauvais mélange. Il a mal, très mal. Son père, il l'aimait beaucoup. Secouant vivement la tête de gauche à droite, souhaitant évaporer ses pensées sombres, son regard retrouve les nuages pleurant sur Matsuyama. Un paysage triste, pourtant d'un grand calme. Puis le ciel gronde une nouvelle fois, sans rayure, d'un bruit assourdissant, effrayant. Tristesse amenait colère.
Ses yeux se ferment, ses oreilles écoutent. Le bruit sourd de chaque goutte mourant fait écho à ses souffrances passées. Le sol, elle ne choisissait guère de s'y écraser. Un destin cruel qu'est celui d'un grain d'eau trouvant la mort sur Terre quelques secondes suite à sa naissance du coton gris. Deux métaphores, une réalité. Peut-être qu'en réalité ces quelques secondes représentent une vie pour cette futile goutte aux yeux d'un banal humain. Pensant à son ami, Kaoru devait être heureux en ce jour de pluie. Ses fleurs seront-elles belles ? Oui, d'une beauté colorée.
Sonnerie, voix féminine. Soupir, rejoignant l'entrée de l'appartement. Hanabi venait d'ouvrir au facteur tenant une lettre. Le lycéen vient la récupérer un brin de lumière passant dans son regard, Makoto lui a répondu. La hâte de découvrir ses mots le prend, sa petite-sœur n'est pas de cet avis désirant jouer avec lui. Caresse sur la tête, passant ses doigts dans sa douce chevelure brune, en cet instant une promesse se fait. Ils joueront ensemble cet après-midi.
De retour dans sa chambre, s'affalant sur son lit, lettre bien présente. Takeshi ouvre soigneusement l'enveloppe ne souhaitant cette fois pas l'abîmer. Papier à la main, tête sur l'oreiller, allongé sur le ventre, calme, silencieux, en pleine découverte d'une nouvelle facette de son correspondant.
« Cet échange me plaît »
Moi aussi songe-t-il poursuivant sa lecture un large sourire aux lèvres.
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𝗨𝗡 𝗝𝗢𝗨𝗥, 𝗨𝗡𝗘 𝗟𝗘𝗧𝗧𝗥𝗘
Romance𝐑𝐎𝐌𝐀𝐍𝐂𝐄 | D'un simple ennui, une journée d'été, la poste de campagne avait attirée la curiosité du jeune Makoto. Lettre envoyée, lettre reçue. Un échange postal s'installe entre deux lycéens vivant leur propre univers. ©️𝐇𝐀𝐑𝐔, 𝟐𝟎𝟐𝟑.