𝐎𝐧 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐬 𝐚̂𝐦𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬.
𝐎𝐧 𝐬'𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞́ 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐞𝐮𝐥 𝐞𝐧𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞.
Green Meadows High School, un lycée tout à fait banal de Londres. La pluie au rendez-vous, ambiance pl...
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❦ « Un faux pas peut arriver bien plus vite qu'on ne l'imagine. » ❦
KAÏS
— Désolé pour le retard.
Une main sur le flanc, le visage dissimulé par ce masque terrifiant, je surviens dans le dos de Joy, qui semblait être en train de se lever. Je me sens coupable de l'avoir fait poireauter ici, pour mon incapacité à être ponctuel. Mais la situation oblige...
C'est une grande première, mais j'ai mal calculé mon coup.
Moi Kaïs, j'ai fauté.
Moi Kaïs, j'ai loupé les éléments importants et ai laissé la situation dégénérer.
Normalement je m'assure que tout soit parfait, pour que tout se passe sans encombre.
Son petit corps se raidit, sans doute puisqu'elle s'était convaincue à penser que je ne me montrerais finalement pas et qu'entendre soudainement ma voix, brisant le silence, venait de l'effrayer.
— J'ai pas attendu très longtemps, proclame-t-elle.
Et c'est faux, son expression témoigne du contraire. Cette fille est tout mon contraire, alors que je suis le maître dans l'art du mensonge, elle, ne sait même pas se montrer plus convaincante.
— C'est ça, ton contre-temps ? elle demande innocemment, pointant ma main qui n'avait pas quitté sa place initiale.
Ma camarade reprend place et je fais de même. Rester debout devenait bien trop éprouvant, malgré que je reste de marbre pour ne pas dévoiler cette soudaine vulnérabilité devant elle.
— C'était plus dur que prévu ? Comme quoi, il faut toujours prévoir son coup dans les moindres détails, proclame-t-elle, s'appropriant une intonation prouvant son côté sardonique.
Comme quoi... Elle n'éprouve aucune honte à appuyer là où ça fait mal... Mettre en lumière mon incompétence est pire que de se prendre un putain de couteau dans l'abdomen...
Son regard se porte en même temps sur le lampadaire clignotant et jaunâtre devant le portillon.
— J'aimerais bien t'y voir... l'humain n'est pas parfait...tu devrais le savoir mieux que quiconque, idiote.
Ses yeux s'ouvrent en grands, et témoignent parfaitement sa surprise quand je lui lance un pique avec ce surnom dénigrant, pour la taquiner. ça lui va tout de même vachement bien, idiote.
Mes paupières deviennent lourdes, je peine à garder la face. Me ridiculiser devant Joy n'est pas une option que j'aimerais envisager, alors je prends sur moi ; serrant les dents, remerciant ce masque tâché de sang, pour son efficacité à divulguer le supplice que me fait ressentir cette entaille.
Je laisse ma tête se caler contre la chaîne rouillée de la balançoire, vers son côté, tentant de réguler avec peine ma respiration.
Mon manque de rigueur à réellement eu raison de moi, cette fois-ci...
