𝐈𝐈 | 𝐉𝐎𝐘

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❦« Lorsqu'il m'a pris dans ses bras, c'était beau, et surtout malsain

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« Lorsqu'il m'a pris dans ses bras, c'était beau, et surtout malsain. »

JOY

Passé

Papa et maman sont en pleine procédure de divorce, je ne sais même pas comment ça a pu autant dégénérer, on allait si bien pourtant.

Il faut croire que les unions ne durent pas toute la vie, comme l'amour : c'est simplement éphémère. Sur le moment, ça fait rêver, mais au bout d'un certain temps, l'un finit forcément par se lasser, une question de temps avant que ça se finisse dans les larmes et les injures, comme si on ne s'était jamais aimé, devenant des inconnus partageant néanmoins les mêmes souvenirs.

« Je t'aime et je t'aimerais jusqu'à ce que la mort nous sépare », une phrase poétique et mensongère. Ce sont de belles paroles en l'air. Sur le moment ça fait rêver, c'est vrai, mais la vie est faite pour ça, pour nous vendre du rêve, et nous cacher qu'en réalité, on sait très bien comment ça va finir. La destination finale nous amènera tous au même point.

Je n'ai jamais vu maman pleurer autant qu'après toute cette histoire avec papa. Ça doit faire bientôt deux semaines qu'il cherche à quitter la maison mitoyenne à Mayfair ; ce quartier chic à quelques minutes de Buckingham Palace, dans laquelle on était épanouis, comme une famille soudée.

S'ils restent sous le même toit, ça finira dans tous les cas en disputes, des bouts de verres traineraient par terre, que je devrais moi-même ramasser le lendemain, pour que personne ne se blesse et que les vestiges de cette altercation disparaissent, comme si elle n'avait jamais eu lieu.

Enfant, je souhaitais de tout mon cœur qu'on reste tous les trois unis, le temps d'une vie. J'implorais secrètement les étoiles, debout devant ma fenêtre. Mon imagination de petite fille m'en a bien fait croire des âneries. Que les étoiles filantes exaucent nos vœux les plus chers, en était une.

J'en avais oublié la Puissance Divine, alors que Lui seul pouvait me sauver..

C'est facile de revêtir un masque, quand on veut faire croire aux yeux du monde que notre existence n'a rien de misérable.

L'image qu'on renvoie n'est qu'une foutue illusion. Pourquoi sommes-nous si doués pour faire semblant ?

La voisine pose trop de question, dès lors qu'elle perçoit d'une oreille diligente les cris et la verrerie se briser, pendant qu'elle minaude sur son transat, au bord de sa piscine creusée, Papa prétexte toujours que cette agitation est causée par moi, me collant l'étiquette de l'insolente et l'ingérable gamine que je suis. Il est le premier à m'avoir créé une réputation au sain du quartier, si bien que quand je mets un pied dehors, je suis systématiquement pointée du doigt. C'est moi la fille qu'on raille me prenant comme exemple auprès des enfants pour leur dire qu'ils finiront comme moi si jamais ils n'arrêtent pas leurs bêtises.

𝐂𝐎𝐍𝐃𝐄𝐌𝐍𝐄𝐃 𝐒𝐎𝐔𝐋𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant