𝐎𝐧 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐞𝐬 𝐚̂𝐦𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬.
𝐎𝐧 𝐬'𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞́ 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐞𝐮𝐥 𝐞𝐧𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞.
Green Meadows High School, un lycée tout à fait banal de Londres. La pluie au rendez-vous, ambiance pl...
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❦ « Nul part signifie peut-être partout. » ❦
KAÏS
Nous sommes dans un état extrêmement lamentable, mais nous arrivons au sommet après tant d'efforts, et lorsque je regarde les environs, je ne vois nulle part notre classe.
— Des insectes.
Je dis simplement, confirmant l'idée que j'avais eu dans ma tête hier, alors que la pluie me tombait dessus. Ils fuient tous la pluie comme la peste.
— Bah oui, on est en forêt, c'est évident.
Je souffle un peu du nez quand je l'entends me dire que nous sommes dans la forêt. Cette idiote à la curiosité sacrément mal placée, n'a pas compris ma métaphore sur les insectes... je continue le chemin, nous sommes trempés jusqu'aux os, mais cette fois-ci ça n'a rien d'agréable. C'est dérangeant et la tempête l'est également.
Joy en profite pour faire une petite pause, avant qu'on ne reprenne la route. Elle grelotte, frigorifiée. La pluie et le vent n'arrangent rien à la situation, mais elle peut au moins se rassurer en se rappelant qu'elle n'est pas la seule à être dans cette merde...
— Tu as une facilité fantasmagorique à concevoir des mensonges qui tiennent la route, en peu de temps.
Désorienté par ce baratin sans queue ni tête. Mon front se plisse, en même temps que mes sourcils se courbent vers le bas.
— Qu'est-ce que... ? Une facilité quoi... ?
— Fantasmagorique ? Ça vient du mot fantasmagorie. En général, ça concerne des spectacles qui ont l'air irréel. Et out bien réfléchi, je l'ai utilisé juste pour me donner bonne figure.
— C'est parce que je dois en inventer tous les soirs des nouveaux, j'annonce sereinement.
Je sais qu'elle ne va à nouveau pas me prendre au sérieux. C'est bien ça qui m'amuse, le fait qu'elle ne croit pas la vérité. Je cherche encore à savoir si elle ne me croit parce qu'elle se dit que c'est impossible, ou parce qu'elle n'a pas envie d'admettre les propos que je lui débite.
Quand nous reprenons notre progression, afin d'arriver à destination avant que nous soyons enregistrés comme disparu, dans le journal local, je l'entends soupirer d'épuisement dans mon dos.
— On est bientôt arrivés ?
Elle ose se plaindre comme une gamine, à ses parents, durant un Road trip interminable et c'est lancinant, sachant que Madame Joy s'est mise toute seule dans cette situation. Si elle m'avait écouté plus tôt, elle serait à l'abri depuis un bon moment, et dans une condition moins pitoyable. Mais il faut croire qu'elle aime ça, lécher les bottes de la première personne disparate qu'elle rencontre. Elle doit être masochiste.
Je me tourne et la remarque à une dizaine de mètres derrière moi. On dirait qu'elle va s'effondrer à tout instant, sur le moment, ça m'excède, parce qu'en plus d'être la fouinarde par excellence, elle nous fait perdre un temps énorme. Je marche dans sa direction et m'agenouille, dos à elle.
