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Lou

-Lou je vais pas le répéter 10 fois ! On va finir par être en retard ! Crie mon père en bas des escaliers pour la dixième fois en cinq minutes.

-Je suis là, je suis là ! Dis-je en courant dans les escaliers et manquant de me ramasser sur la dernière marche. Il faut dire qu'entre ma valise pesant sans doute deux fois mon poids, mon sac à dos qui est le plus gros que j'ai pu trouvé pour prendre dans l'avion sans devoir l'envoyer en soute mais quand même pouvoir continuer à mettre mon bazar et mon sac à main, je ne peux pas rien faire pour contre balancer tout ce poids, même du haut de mon mètre soixante-dix.

-Attention tu vas te blesser. Dit papa en courant vers moi pour me décharger de mon attirail. Ce n'est pas le moment de te casser une jambe, jeune fille ! Continue-t-il en rigolant et en jetant mon sac sur son dos.

Lui c'est mon père, Franck. Il est littéralement mon monde. Ma maman ne fait plus partie du paysage pour des raisons que je vous expliquerez plus tard mais là ce n'est pas le moment. Tout ce que je peux vous dire c'est que j'aime mon père de tout mon cœur. Cette séparation risque de faire un peu mal quand même étant donné que nous sommes très fusionnel/

-Aller en voiture Simone ! Dit-il en chopant ma grosse valise avec lui pour la mettre dans le coffre me laissant fermer la porte de la maison. Je jette un dernier coup d'œil à ma maison, souffle un bon coup et ferme à clé. Je ne reviendrai pas de si tôt, enfin si tout se passe bien. Une fois mes valises dans la voiture nous prenons la route direction Toulouse aka l'aéroport international le plus proche de chez nous. La sensation est étrange, à la fois agréable et douloureuse. Mon père voulait absolument que nous prenions de la marge alors nous voilà, 1H30 avant le décollage, bagages enregistrés en train de prendre un café au McDo avec mon père.

-Alors prête ?

-C'est plutôt à toi que je devrais poser la question. Dis-je avec un petit sourire. Je sais que me voir partir et prendre mon envol lui fait peur tandis que je ne veux pas trop le laisser seul à la maison.

-Ma fille adorée va réaliser son rêve alors oui ! Me dit-il en passant son bras autour de mon cou pour me déposer un bisou sur la tempe.

-Les passagers du vol M256, en destination de Londres sont attendus à leur porte d'embarquement. Annonce la voix neutre du haut parleur. D'un mouvement de tête entendu mon père et moi nous levâmes en direction de ma porte d'embarquement. Nous repoussons tant que possible les au revoir mais une fois devant le portique de sécurité il était impossible pour mon père de continuer. Je posa mon sac à dos à nos pieds et me jeta dans ses bras.

-Fait attention hein ?!

-Promis papa, toi aussi ok ! Ma voix serrée par l'émotion, je ne souhaite pas m'étendre plus que ça en grand discours alors je ne dit que l'essentiel. Je t'aime papa, merci.

-Moi aussi je t'aime ma grande fille. Dit-il en s'écartant de moi pour me regarder dans les yeux. Je suis fière de toi. À ces mots, je le repris une dernière fois dans mes bras avant de devoir y aller. Allez file avant que je change d'avis et que je te garde avec moi. Je rigole une seconde aux paroles de mon père avant de récupérer mon sac. Une fois le portique de sécurité passé, je regarde une dernière fois en arrière pour apercevoir mon père, un dernier coucou puis je fais volte face direction de nouvelles aventures, de nouvelles rencontres. Direction une nouvelle vie.

Direction Londres.

***

Je viens de trouver ma place dans l'avion et devinez quoi ?! Ce voyage commence TRÈS bien. Je suis côté hublot ! Je pouvais pas rêver mieux ! Je m'installe, enfonce mes écouteurs sur mes oreilles et attends patiemment le décollage. Une fois l'avion perché au-dessus des nuages et ma musique pulsant dans mes oreilles, je sors mon journal pour écrire tout ce que je n'ai pas eu le temps d'écrire sur le périple qui s'annonce.

Cher Journal,

Alors comment dire ? Comment rappeler à mon moi du futur et aux possibles lecteurs de ce journal qu'est ce que je fais ici, toute seule, dans une avion direction Londres. Il se trouve que je suis en étude de géopolitique et qu'en troisième année nous pouvons aller à l'étranger et j'ai choisi la capitale britannique tout en suivant mon cursus en distanciel. J'avais vraiment besoin de ça, de faire de nouvelles expériences par moi-même. Alors une fois le projet validé par mon père et par mon école, la prochaine mission était où j'allais habiter. Nous avions besoin d'une famille d'accueil. Les recherches étaient longues mais ont payés puisque j'ai trouvé une famille voulant m'accueillir comme jeune fille au pair. Le but ? Je m'occuperai de leurs enfants tout en rangeant un peu et en suivant mes études. Par chance, l'école a accepté la proposition d'une immersion complète et a donc adapté mon emploi du temps. Comme vous vous en doutez sûrement, il y a eu un pépin, que dis-je, c'est une pastèque à ce niveau là ! Il se trouve que la famille qui devait m'accueillir, la famille Wilson avec qui j'avais sympathisé durant ces derniers mois, ne pouvait plus m'accueillir à deux semaines de mon départ. Coup du destin, le père de famille a été muté à Liverpool. M'étant attachée légèrement à eux via les FaceTime que nous avions, j'étais heureuse pour eux. En revanche, j'étais complètement anéantie. Je n'avais plus de famille à deux semaines du grand départ. À ce moment, j'ai bien cru que tout était fini mais l'organisme à qui nous avions fait appel se sentait coupable du "manque de fiabilité des familles" alors leur nouvelle mission était de ne pas décaler mon départ et de me trouver une famille. Une semaine plus tard, BINGO ! Alors lorsque j'ai reçu le mail contenant le nom de ma nouvelle famille, j'ai vu flou, à deux doigts du malaise votre pote. Pourquoi ? Vous allez rire. Je suis fan de sport automobile alors à la vue du " votre famille d'accueil sera donc la famille Norris" j'ai évidemment pensé à un de mes pilotes préférés, Lando Norris. Puis j'ai remis les pieds sur terre et mon esprit dans le doigt chemin. IMPOSSIBLE ! Voilà ce qu'est la situation. Il est littéralement impossible que j'atterrisse dans leur famille puis à qui même ? Ses soeurs n'ont pas d'enfants et son frère et sa belle-soeur ont des emplois modulables si j'ai tout compris en voyant leurs instagram par le passé et à moins que le pilote ai un enfant caché, le scénario est improbable au sens propre du terme. On dirait un mauvais roman ou un mauvais film. Alors j'en suis venu à la conclusion qu'il y a avait sûrement plus d'une famille Norris en Angleterre, ce qui est la possibilité la plus réaliste. Alors me voilà en direction d'une famille que je ne connais, avec qui je n'ai eu aucun contact pour l'instant vu la précipitation de la situation. Alors mes premiers échanges avec eux auront lieux dans un peu plus de 20 minutes quand je serais sortie de l'avion et que j'aurais récupéré mes bagages. Pour l'instant l'avion est sur le point d'atterrir alors à plus cher journal ! (Si je suis toujours vivante)

Tout tenterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant