Chapitre 43

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Après un moment de répit dans les toilettes, Gabriel se sentit suffisamment calme pour retourner en classe. Il se leva lentement, éprouvant encore une légère tension dans ses muscles fatigués, mais déterminé à affronter le reste de la journée. Alors qu'il se dirigeait vers sa salle de classe, Gabriel se sentait seul, les événements de la matinée pesant lourdement sur son esprit. Il se glissa silencieusement dans la salle, s'installant à sa place habituelle sans échanger de mots avec ses camarades. Les cours semblaient interminables, chaque minute passant comme une éternité alors que Gabriel luttait pour se concentrer sur les leçons. Son esprit était ailleurs, hanté par les paroles cruelles de Kylian et la trahison de ses anciens amis.

Alors que Gabriel tentait de se concentrer sur les cours, il ne pouvait s'empêcher de remarquer l'attitude de ses anciens amis autour de lui. Bien qu'ils soient physiquement présents dans la salle de classe, ils semblaient mentalement distants, comme s'ils avaient érigé des barrières invisibles autour d'eux.

Cela lui faisait mal de les voir agir comme si rien ne s'était passé, comme s'ils avaient déjà tourné la page sur leur amitié autrefois solide. Chaque regard évité, chaque conversation dans laquelle il était exclu, était comme un coup supplémentaire à son cœur déjà meurtri.

Il se sentait seul, isolé dans une mer de visages familiers qui lui étaient désormais devenus étrangers. L'ironie de la situation le frappait de plein fouet : alors qu'il était entouré de ses camarades, il se sentait plus seul que jamais.

Malgré sa douleur et son sentiment de trahison, une partie de lui désirait ardemment retrouver la complicité et la camaraderie qu'il avait autrefois partagées avec ses amis. Mais il savait que les choses avaient changé, que le lien qui les unissait s'était brisé, irrémédiablement fissuré par les événements de la matinée. Alors, il se replia sur lui-même, tentant de se protéger de la douleur croissante qui menaçait de le submerger.

Durant la pause du midi, Gabriel se sentait encore plus isolé et vulnérable qu'auparavant. L'idée de devoir affronter ses anciens amis, Thomas et Mathieu, lui était insupportable. Il redoutait leurs regards accusateurs et les possibles confrontations qui pourraient en découler.

Au lieu de rejoindre ses camarades dans la cour ou à la cafétéria, Gabriel décida de se réfugier au CDI (Centre de Documentation et d'Information) de l'école. C'était un endroit où il se sentait en sécurité, entouré de livres et de calme, loin des regards scrutateurs et des chuchotements étouffés dans les couloirs.

Une fois installé à une table, Gabriel se plongea dans son travail, cherchant à noyer ses pensées tumultueuses dans les pages des livres et les notes de ses cahiers. Il était déterminé à rester concentré, à ne pas laisser ses émotions prendre le dessus sur lui.

Pendant cette pause solitaire, il avait l'impression d'être à l'abri du monde extérieur, protégé par les murs silencieux du CDI. Mais malgré ses efforts pour se perdre dans le travail, les souvenirs douloureux de la matinée revenaient sans cesse le hanter, comme des ombres furtives dans les recoins de son esprit.

Il ne pouvait s'empêcher de se demander ce que Thomas et Mathieu pouvaient bien penser de lui maintenant, s'ils regrettaient leurs actions ou s'ils étaient simplement soulagés de s'être débarrassés de lui. Mais chaque fois qu'il laissait son esprit vagabonder dans cette direction, il sentait une boule d'angoisse se former dans sa gorge, étouffant ses pensées et son souffle.

Alors, il se concentrait encore plus intensément sur son travail, s'accrochant à cette lueur de normalité dans un océan d'incertitude et de douleur. Il savait que ce n'était qu'une pause temporaire dans le tumulte de sa vie, mais pour l'instant, c'était tout ce dont il avait besoin : un moment de répit dans la tourmente de ses émotions déchaînées.

Vagues D'amitié Et Conflit Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant