Pour la vie et à jamais

8- Les personnes toxiques

Robin

Ce matin le prof de sport, Mr Connelly m'a demandé de venir le voir pendant la pause de midi.
Je suppose que c'est à cause de la dispute avec Alex hier.
Dispute... C'est ridicule.
En attendant, le proviseur m'a fait parvenir un mot sur lequel il y a inscrit le jours où je suis collé.
Samedi qui arrive, super.
J'espère que ma tante ne va pas être au courant, j'ai tout sauf besoin qu'elle me fasse la morale.

Je n'ai pas entendu mon réveil sonner ce matin alors j'arrive en retard en cours d'art dramatique.
Quand j'arrive, la prof est tellement impliquée dans son exemple de monologue qu'elle ne me voie pas entrer.

Je remarque tout de suite Helena assise au premier rang, totalement absorbé par Mme Kinton, il me semble.
Je décide de m'asseoir au milieu de l'amphithéâtre.
Je compte 15 personnes dispersées un peu partout sur les gradins.
Une fois son discours terminé, la professeure nous demande qui est volontaire pour monter sur scène et improviser un monologue sur le sujet de son choix.

Helena lève la main, se lève de son siège et monte sur la scène. Mme Kinton se décale sur la gauche et lui laisse sa place au milieu de la scène.

"- Bonjour, moi c'est Helena.
Je voudrais parler des personnes toxiques. Vous savez ces personnes qui ne font que détruire votre vie, ces personnes que vous pensiez connaître et qui finissent pas vous planter un couteau dans le dos en le faisant bien tourner pour vous torturer.
On pense parfois pouvoir y échapper, que les personnes qu'on fréquente ne sont pas comme ça.
En réalité, on ne sait jamais avec qui on est amies ou qui on aime.
On croit tout savoir d'eux mais en réalité on ne sait rien. Et puis un beau matin, on se réveille et on se rend que tout n'était qu'une illusion, qu'on a perdu la personne qu'on aimait le plus au monde, qu'elle nous était complètement inconnue et que ce n'était rien d'autre qu'une sale ordure. Et même si on sait que ce n'est qu'une putain d'ordure on ne peux s'empêcher de vouloir lui reparler, de la serrer dans nos bras à nouveau et de tout oublier. Mais c'est trop tard et on est contraint de tout devoir oublier, tout ce qu'on a construit ensemble. On se rend compte que tous ces sourires et tous ces fous rires, tous ces bons moments passés ensemble, tout cela n'était que mirage. En réalité, on s'amusait tout seul, l'autre personne était seulement là pour combler le vide, mais ces sourires et ces rires n'étaient qu'hypocrisie.
Je me demande maintenant si au fond, nous avons de vrais amis ou si se sont seulement des personnes qui portent des masques pour nous satisfaire et qui se lasseront un jour ou l'autre. Ce jour là, nous souffriront et eux partiront les coeur soulagé d'être débarrassé de cette personne encombrante qui leur gâchait la vie.
Ça nous est tous déjà arrivé d'être déçu ou blessé par une personne qu'on aimait et qu'on pensait que c'était réciproque. Je suis sincèrement désolée si ça vous est déjà arrivé, sachez que vous n'êtes pas seuls, qu'il y aura toujours quelqu'un pour vous soutenir et vous aider. Tournez-vous vers cette personne et acceptez son aide, même si vous pensez l'ennuyer avec vos problèmes sachez que s'il s'agit de la bonne personne elle restera et sera la pour vous. Je vous remercie de m'avoir écoutée et je vous souhaite une bonne journée"

Wouahh, je ne pensais pas être un jour plus ému qu'en cet instant précis, je suis de plus en plus intrigué et intéressé par cette fille. J'ai envie de tout savoir d'elle et d'être toujours là pour elle. Je ne pensais plus jamais réussir à faire confiance à une personne mais à elle je pense que je pourrais la lui donner, toute entière, je pourrai la lui confier sans hésiter. J'ai la sensation de pouvoir tout lui confier, de pouvoir lui confier tout ce que j'ai vécu, toute mon histoire et j'espère qu'elle réussira elle aussi un jour à me confier tout ce qu'elle a vécu et à quel point ça l'a affecté. En attendant ce jour, je resterai auprès d'elle qu'elle le veuille ou non mais après ce discours je pense qu'elle le voudra. Je serai là pour retenir ses larmes et pour écouter toutes ses craintes et ses doutes.

Plusieurs personnes passent après elle, un nous parle de voitures, un autre des vêtements de marques que ces parents lui achète et une fille nous parle des différents types de maquillage qui existent.

Je ne sais même pas si Helena sait que je suis aussi ce cours.
Quand la sonnerie retentit, tous les élèves se précipitent vers la porte en haut de la salle.
C'est à ce moment là qu'Helena me remarque. Elle écarquille les yeux, elle ne s'attendait pas à ce que je sois là apparemment.
Elle monte les marches à toute vitesse et sors précipitamment de la salle.

Je ne sais pas si elle voudra me reparler finalement. Je comprend, je suppose que je serais aussi gêné à sa place, elle a quand même ouvert son coeur sur scène et j'ai étais spectateur de ce dévoilement. Elle pensais faire ça devant des inconnus et je pense être la personne qu'elle ne voulait surtout pas voir ici.

À la pause de midi, je vais à reculons dans le bureau de ce cher prof de sport qui a demandé à me voir. Je sais déjà à quoi m'attendre mais je stresse quand même.

Arrivé devant sa porte, je patiente cinq minutes le temps de respirer un bon coup et de me détendre, enfin pas trop quand même.
Je toque, une fois, deux fois, trois fois, puis je vois le prof arriver au bout du couloir, super !

"- Mr Elliot, désolé de vous avoir fait attendre, commence t-il en arrivant à ma hauteur.

- Ce n'est pas grave monsieur, vous vouliez me voir?

- Oui, entrons dans mon bureau.
Sur ces mots ils ouvre la porte en bois sombre de son bureau, j'ai l'impression qu'il met une éternité à tourner les clés dans la serrure.
Il m'ouvre la porte et me fait signe d'entrer, j'entre et attend qu'il s'assoie à son bureau et me fasse signe de faire de même.

Une fois installé, mr Connelly pause ses coudes sur le large bureau en chêne parsemé de feuilles et de dossiers. Je repère une photo de l'équipe de basket dans un cadre posée sur une petite étagère à côté d'un ballon de basket.

- Bon, commençons, je n'ai pas toute la journée. Hier, j'ai remarqué que vous jouiez particulièrement bien au basket.
Il me manque justement une place dans mon équipe alors je me demandais si vous accepteriez de la rejoindre. Bien évidemment, si vous acceptez je passerai outre votre comportement d'hier.

- C'est très gentil de votre part d'avoir pensé à moi monsieur seulement je ne qui pas sûr d'être assez fort pour faire parti de votre équipe, et puis je ne pense pas être fait pour jouer en équipe.

- Je suis sûr que vous vous habituerez, la période de match commence dans deux mois et je n'ai pas le temps de former quelqu'un. Vous êtes mon dernier espoir. Je vous serez reconnaissant d'accepter mon offre.

- Donc si je comprends bien, soit j'accepte de jouer dans votre équipe soit je vous aurai sur le dos tout le reste de l'année.

- Exactement, vous avez tout compris Mr Elliot.

- Donc je n'ai pas le choix.

- C'est à vous de voir, la balle est dans votre camp.

- Alors je suppose que je vais accepter.

- C'est un très bon choix Mr Elliot.

- Je pourrai au moins choisir mon numéro Mr Connelly.

- S'il ne faut que ça pour vous faire accepter bien sûr, s'il n'est pas déjà pris.

- Alors je choisi le numéro neuf, s'il n'est pas déjà pris bien sûr. Je ne voudrais pas déranger vos précieux joueurs Mr Connelly.

- C'est noté, je le vois écrire quelque chose sur un cahier, et bien je suppose que tout est réglé.

- Alors je vais vous laisser, j'ai une tenue de basket à aller acheter.
Juste avant que je franchisse la porte, il me lance,

- Les entraînements ont lieu le lundi soir et le mercredi soir de 17h30 à 20h et le samedi après midi de 14h à 17h. En dehors des matchs bien sûr.

- Au revoir monsieur."
Sur ces mots je sors du bureau et prend la direction de la porte qui mène à l'extérieur avant de me rendre vers les tables de pique-nique, au fond de la cour.