9- Ce n'est pas possible

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Helena

Je n'ai pas revu Robin depuis que je me suis enfui de l'amphithéâtre.

Je ne m'attendais pas à le croiser ici, il n'a pas la tête de faire de l'art dramatique.
Je n'ai pas non plus revu Jenny depuis ce matin, mais j'avoue que je ne serai pas capable de lui parler.
J'ai besoin d'être seule.
J'ai l'impression que c'est quand tu te rend compte du vrai visage d'une personne de ton entourage que tu vois le vrai visage des autres.
Je n'ai pas aimé son comportement de ce matin et je me demande maintenant si elle est tout le temps comme ça où si ce matin était son mauvais jour.

Je vais chercher mon déjeuner dans mon casier puis me rend dehors. Il fait beau aujourd'hui, j'ai envie d'en profiter.

La plupart des tables sont prises, alors je m'éloigne un peu plus des bâtiments pour arriver dans un coin isolé du lycée, mon endroit préféré quand j'ai envie d'être seule. Jamais personne ne vient ici d'habitude c'est pourquoi je suis étonnée de voir quelqu'un dormir sur la table.

Je ne peux pas savoir de qui il s'agit de là où je suis alors je m'approche. Plus j'avance et plus j'arrive à apercevoir ses habits, son corps. Je n'arrive pas à voir sa tête, elle est recouverte par une capuche et est totalement couchée sur la table.

Je suis désormais à quelque pas de la table et je le reconnais. C'est Robin. Je n'avais pas spécialement envie de le voir ou de lui parler mais maintenant que je le vois je n'ai qu'une envie c'est de rester ici, avec lui.
Alors je m'assoie en face de lui et je l'observe dormir.
Il ne remarque pas que je suis là alors je me penche sur la table pour l'observer de plus près.
Quand je pose ma tête sur mes mains, mon poignet envoie une décharge électrique dans tout mon corps. Je ne peux retenir un cri de douleur.

Je met ma main devant ma bouche en réalisant ce que je viens de faire mais c'est trop tard.
Je l'ai réveiller, il sursaute avant de se redresser aussi vite que l'éclair.

"- Désolé si je t'ai réveillée.

- Non t'inquiètes. Mais ça va? Je t'ai entendu crier.

- Ce n'est pas grave, j'ai juste un peu mal au poignet depuis ce matin mais ça va passer.

- Tu es sûre, si tu as toujours mal ce soir je pense que tu devrais aller à l'hôpital pour vérifier que tout va bien.

- Je ne vais pas dépenser de l'argent juste parce que j'ai un petit peu mal au poignet, ça serait du gâchis. Et puis je ne pense pas que ma belle mère serait d'accord...
J'ai dit cette dernière en murmurant. Je ne suis pas encore prête à lui parler de ma "famille". Même si je ne suis pas sûre d'en avoir encore une.

- Qu'est ce que tu as dit ?

- Rien d'important.

- Au fait, c'était super ton monologue ce matin.

- Ha, tu trouves, j'ai improvisé alors je ne suis pas sûre de la qualité de mes paroles mais au moins ça m'a permis de me libérer.
Je baisse les yeux en prononçant cette phrase. Je suis gênée qu'il l'ai entendu.

- C'était super, on sentait que tu étais très concernée par le sujet, c'est ce qui a rendu ce discours encore plus émouvant.

- Merci... Tu es le premier à me dire ça...

- Et bien je ne comprend pas pourquoi personne ne t'as jamais fait des compliments parce que regarde toi. Tu ne te rend pas compte de la personne fabuleuse que tu es.
Je sent mes joues brûler alors je baisse la tête, je ne veux pas qu'il voit ce que ces parole me font.

- Je vais devoir y aller, j'ai cours dans 10 minutes.
Sur ces mots je me lève précipitamment et ma jambe reste coincée entre le banc et la table ce qui me fait tomber en avant. J'essaie de me retenir avec mon poignet mais celui-ci craque au contact du sol. Je m'effondre au sol et crie de douleur. Je n'arrive pas à me relever, j'ai trop mal. Je ramène mon poignet contre mon ventre.

Pour la vie et à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant