Damon
— Demain vous avez un déjeuner à treize heures avec un de nos plus gros clients il souhaite s'assurer que la relève de Darryl sera à la hauteur, je vais vous aider à vous préparer, vous n'avez rien à craindre, tout se passera bien. Cet après-midi, il faut que vous vérifiiez et validiez trois nouveaux projets portés par nos directeurs, et la semaine prochaine on doit rendre visite à Eleganza, pour commencer à réfléchir à une publicité pour la sortie de leur prochaine gamme de sacs à main, c'est un de nos plus anciens clients et c'était toujours Darryl qui s'en occupait.
— Aïe, je grogne lorsqu'une épingle pique mon genou.
— Cessez de bouger, râle la tailleuse, des épingles plein la bouche.
Aubrey nous ignore et continue de déblatérer.
— Vendredi soir nous avons un gala de charité, on ne peut pas y couper, et vous devez y faire un discours, ça vous permettra de vous faire connaître auprès de nos principaux actionnaires. Vous avez lu le récap que je vous ai envoyé ?
— Non.
— Lisez-le, c'est important.
Je ne lui dis pas que j'ai bien essayé, mais que j'ai été incapable de me concentrer sur le moindre mot de ce rapport. Aubrey me prend déjà pour un demeurer, pas besoin d'en rajouter. Je grommelle entre mes dents, ça doit bien faire une heure que je subis cette foutue tailleuse, quand j'ai eu le malheur de me plaindre, Aubrey m'a jeté un regard noir. « Vous n'aviez qu'à être là quand Monsieur Martinez est passé, ce matin » a-t-elle dit. Ce qu'elle peut être insupportable. Elle a toujours raison, et c'est très agaçant. Ainsi que sa manière de se tenir, d'avoir un bureau toujours parfaitement rangé, de coiffer ses cheveux et ... même de parler. Tout chez elle est insupportable tant elle est parfaite. J'ai beau me dire que je vais bien me comporter, je sais que je ne résisterais pas longtemps à l'envie de la chiffonner pour voir s'il y a une femme sous ce masque de robot glacial. J'ai ri, plus tôt, quand elle m'a conseillé de ne pas coucher avec mes employées. Je me suis abstenue de lui faire remarquer qu'elle n'était pas mon employée, mais celle de mon grand-père. J'aurais dû, ça l'aurait peut-être fait sortir de ses gondes.
Aubrey est devant moi à lire ses notes sur la tablette qu'elle trimbale partout comme un doudou. Comme elle ne me regarde pas, j'en profite pour la détailler. Elle est belle, et ça m'emmerde, pourquoi mon grand-père ne pouvait pas avoir une vieille secrétaire chiante et lesbienne ? Ou un secrétaire inaccessible, mariée ? Il fallait qu'elle soit belle, intelligente, et chiante. Cela dit, elle est peut-être lesbienne, et ce serait une perte pour la gent masculine.
— Avez-vous organisé le pot de départ de mon grand-père ? je demande pour la couper dans sa diatribe.
Elle s'interrompt et bat plusieurs fois des cils, la faisant ressembler à un robot récupérant des informations dans sa base de données interne. Un magnifique robot.
— Oui, on l'organisera à seize heures jeudi, j'ai commandé un traiteur et Darryl viendra, après ça, il se reposera le plus possible.
— J'ai fini ! s'exclama la tailleuse. Vous pouvez retirer tout ça et vous rhabiller.
Je souffle, soulagée et m'empresse de me débarrasser du patron sur mesure qu'elle vient de me faire. Quand je relève les yeux après avoir retiré mon pantalon, je surprends Aubrey en train de m'observer. Je lui souris, un peu vaniteux, et elle s'empresse de détourner le regard en se grattant un sourcil.
— Dépêchez-vous, on a encore du travail, m'indique-t-elle en s'en allant, faisant claquer ses talons sur le parquet.
— Aubrey, je l'appelle, ne pouvant résister à la taquiner. Passez-moi mes vêtements s'il vous plaît.
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Strictement Professionnel - Merci de ne pas flirter avec la Secrétaire
RomanceAubrey - Ma vie est une symphonie bien orchestrée : un emploi stable, des amitiés parfaitement dosées, et une totale discrétion. Rien ne me ferait sacrifier cet équilibre, du moins jusqu'à ce que la réalité me rattrape. Darryl Specter, mon patron...