Jeu dangereux

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Oh. Mon. Dieu. Mais dans quelle situation je me suis fourrée moi encore... Bon, au moins, ça pourrait être pire. Ce prédateur aurait pu m'enfermer dans une cellule, me torturer, m'affamer, voire me tuer. Au lieu de ça je me retrouve dans une salle de bain de luxe pour moi toute seule, sous les ordres d'un chaton pas content que sa petite souris lui tienne tête. Ou trop content, ça dépend du point de vue. Enfin bref, je vais pas trop me plaindre de pouvoir prendre un bon bain chaud et moussant dans une grande baignoire. Je regardais mon environnement tout en me déshabillant. La salle de bain était immaculée et il y avait tout pour le confort : grande baignoire, placards assez grand pour stocker des années de médicaments et cosmétiques, grands miroirs histoire de te voir bien comme il faut... J'en venais presque à être gênée de tout ce luxe, moi qui avait l'habitude d'une simple betite bicoque. Une fois nue, je fis couler de l'eau chaude tout en regardant les bouteilles disposées sur le bord de la baignoire. Il y avait beaucoup de produits pour homme. Tu m'étonnes, vu comme le chaton est gaulé, bien sûr qu'il doit prendre soin de lui. Cependant, il  y avait aussi des produits plus féminins. Un rond de chargement apparu sur mon front ce qui me fit buguer pendant quelques instants. Bong sang, est-ce qu'il avait déjà prévu depuis un moment de m'emmener ici ? Le fumier... Bon bah maintenant que je suis là, je vais pas me priver d'utiliser tout ça. je plaçait quelques boules de bain odeur coco ainsi que du produit moussant. On sait jamais, des fois qu'il débarque dans la salle de bain, j'ai pas envie qu'il me voit sans vêtements. Bien évidemment, j'ai déjà essayer de verouiller la porte, mais il semble que le verrou soit hors service....
Une fois plongée dans l'eau chaude, j'eux l'impression que tous mes soucis s'estompèrent d'un coup, mes courbartures s'envolèrent. Je fermais les yeux. Aaaaa j'étais si bien comme ça... J'étais presque sur le point de m'endormir lorsque l'on frappa à la porte. Je soupirai d'agacemement :
-"Oui?" fis je d'une voix irritée.
La porte s'ouvrit pour laisser apparaître mon kidnappeur. Je ne fis même pas un geste, trop flemmarde pour bouger, sachant que toute la mousse recouvrait bien mon corps.
Il vint poser un tas de linge sur un meuble, à portée de la baignoire et s'assit sur le bord de celle-ci en me regardant.
-"C'est moi ou ton regard paraît déçu chaton ?" lui demandais malicieusement. Je me sentais d'humeur joueuse. Une sorte de façon de me venger de son entrée dans ma zone de confort. Confort que je n'avais eu depuis longtemps.
-"Pense ce que tu veux ma belle. Quoi qu'il en soit je t'ai apporté des vêtements." me fit-il en désignant le tas de tissus qu'il avait apporté quelques instant plus tôt.
-"Trop aimable."
Il ne me répondit rien, se contentant de m'observer.
-"T'as fini de me reluquer chaton ?"
Il se pencha vers moi et prit mon menton entre ses doigts : "J'aurai terminé quand j'en aurai envie."
Je soupira, me libérant de son emprise : "T'es au courant que je suis très vulnérable dans cette position ?"
Il me sourit : "Bien sûr."
Je rit à mon tour : "Ehe, je savais bien que les petits chats aimaient bien jouer avec leur nouveau jouet. Combien de temps ça va durer avant que tu me jettes à la poubelle ?"
Son sourire disparu d'un coup et son emprise sur moi se fit plus ferme : "Ne dis plus jamais ça, chérie. Tu es à moi et je compte bien te garder".
Le ton qui prit me fit avoir un frisson qui me parcourut l'intégralité du corps, ce qui le fit sourire à nouveau, au point de me faire découvrir ses belles dents blanches : "Oh ? Revoilà cet effet que j'aime tant..."
Son visage s'approcha du mien lentement. Il fut à un moment si proche que nos respirations se mêlèrent l'une à l'autre.
Dans un souffle je lui dit : "Tu t'attends à ce que je ferme mes yeux chaton ?"
-"Hm, tu n'es pas le genre de femme à tomber dans ce cliché..."
-"Pourtant on est en plein dedans..."
Il s'éoilgna de moi et se releva : "Je vous laisse finir de mijoter, princesse."
Sans me laisser le temps de répondre, il quitta la pièce, en prenant bien soin de ne pas fermer la porte derrière lui. Je savais que si je lui criais quelue chose, il ne ferait absolument rien pour venir la refermer et me laisser dans mon intimité. Je regrette déjà mon ancien petit navire où au moins personne ne pouvais me déranger. 
Une demie heure plus tard je sortais de mon bain, en prenant bien soin que l'autre prevers ne m'épiait pas et contempla les vêtements qu'il venait de me donner, une serviette autour du corps et une autre entourée dans mes cheveux pour les essorer. Enfin, je dis des vêtements mais en réalité il n'y en avait qu'un seul. Une robe pour être plus précise. Blanche. Courte. Décolletée. Sans autre chose. Je soupira et finis de me sécher. Je n'avais pas vraiment envie de remettre des sous vêtements de la veille mais tant pis, je n'ai que ça. Et s'il croit que je vais rentrer pleinement dans son petit jeu il se trompe lourdement.
Une fois sèche et habillée, je pris le temps de me natter les cheveux en grosses tresses avant de sortir de la salle de bain. Maintenant en pleine possession de mes moyens, j'étais enfin capable de discerner avec exactitude mon environnement. Mais il manquait quelque chose dans cette pièce : mon kidnappeur.
"Il m'a laissée seule alors que je suis techniquement sa prisonnière ? Il a pas froid aux yeux le petit chaton..."pensais-je avant de m'installer confortablement dans un des canapés.
Oui je sais, je devrais essayer de m'enfuir mais bon, dans une base remplie de marines en plus des agents du CP9, en plus sur cette île, comment dire que je n'ai clairement aucune chance de m'en sortir. Donc pour l'instant, je reste ici. Ma condition pourrait être bien pire.
Au bout de quelques minutes à ne rien faire, je commençais à m'ennuyer. J'eus l'espace d'un instant l'idée de jeter un coup d'oeil dehors mais me ravisa très vite. Au lieu de ça, je me dirigeais vers une petite bibliothèque remplie de livres et en pris un au hasard, qui portait sur les architectures historiques de la Marine. Ma foi, pendant que je suis là, autant acquérir autant de connaissance que je le peux. Ca pourrait m'être utile plus tard... Ou pas. Dans tous les cas, je me rassis sur le canapé et commença ma lecture.
Pendant près d'une heure, mes yeux parcourèrent les lignes du livre, tout en changeant de position, me mettant allongée et les jambes repliée. Au bout d'un moment, mon oeil capta un léger mouvement sur ma droite. Je levais les yeux. Rien. Je repris ma lecture, étant sûre d'avoir rêvée. Mais un autre mouvement capta mon attention et je tournais la tête encore une fois pour tenter de voir de quoi il s'agissait. Toujours rien. Je reposais le livre entamé sur la table basse à côté de moi et me rassis afin de regarder autour de moi. Ce n'est qu'après vraiment quelques minutes de scan intensif que je découvris, en plus juste à côté de moi, qu'une.... queue s'étais elle aussi posée sur le canapé, mais l'accoudoir en face de moi. Elle gigotais légèrèrement.
De nature un peu curieuse tout de même, je tendis la main vers cette queue touffue et commença à la caresser. Elle tressailli lorsque mes doigts l'éffleurèrent, mais ne s'enleva pas. Elle avait même l'air d'apprécier ce que je lui faisait. Accompagnée de cela j'entendis maintenant une autre respiration que la mienne, derrière cette queue. Je m'approchais doucement et silencieusement du bord du meuble confortable Je vis avec stupeur que cette queue appartenait à un gros chat. Un gros gros chat. Jaune et noir. Un bon gros léopard tout doux, tout touffu et tout calme. Il avait l'air endormi mais sa queue n'arrêtait pas de bouger.
"Vu que Luccipeut se transformer en léopard, il en a peut être prit un vrai comme animal de compagnie ?" me demandais intérieurement et innocement. L'animal était toujours calme tandis que naturellement ma main continuait à caresser sa queue. Après une courte réfléxion, je me levais et vint m'agenouiller aux côtés de l'animal. Les yeux clos, seules ses oreilles et sa queue bougeaient encore. Je remarquais des cicatrices sur son dos, mais je n'y prêtais pas une grande attention. Avec un peu de retenue, je posais délicatement ma main sur son pelage, en évitant la cicatrice où il n'y avait plus de poils. Il était vraiment doux. Sa queue vint s'enrouler autour de ma taille et me tira avec douceur contre lui. Euh, c'était vraiment normal ? M'enfin, il n'avait pas l'air dangereux alors en continuant de le poupouter, je m'approchais de lui et m'allongea à ses côté afin de pouvoir poser ma tête sur son corps. Ooo, c'était vraiment tout chaud et tout doux. Je continais à faire des cercles avec ma main sur son pelage et fermais les yeux. En confiance, je le sentais ronronner sous mon oreille. Sans trop faire attention à ce que je faisais, je chuchotais :
-"Tu sais que t'es trop mingon toi." fis-je avec un sourire.
Cependant, mes paroles ont eu l'air de vraiment atteindre l'animal qui cessa de ronronner et se redressa, assez sec, ce qui me fit m'écarter rapidement et un peu en stress.
Le léoprad ouvrit ses grands yeux noirs et les porta sur moi. Puis d'un coup, il se leva et s'étira avant de se diriger vers le lit et de se coucher dessus. Je me relevais avec appréhension, le regard fixé sur le gros chat, tandis que lui aussi me regardais avec son regard qui, je devais le dire, était assez expressif. Le félin se releva et se coucha dans une position plus appropriée. Il prit avec ses crocs une couverture moumoute qui traînait derrière lui et la plaça devant lui. Il me fit un signe de tête afin de me signifier que je pouvais revenir.
Ma foi, il n'avais vraiment pas l'air méchant, alors en douceur, je me rapprochais du lit et vint me blottir contre ce corps chaud et musclé. Je m'enroulais dans la couverture et soupira d'apaisement. Je fis craquer mon coup et m'étira le corps avant de replonger mes mains dans cette fourrure si confortable. Le gros chat eus l'air d'apprécier et se permis même de venir poser sa tête aux côtés de la mienne.
Je sentis bientôt mon corps tomber dans une sorte de léthargie. Je chuchotais au léopard :
-"Au moins, toi tu es plus gentil que ton maître..." Mes yeux se fermaient tous seuls, mais avant de complètement m'endormir, j'entendis une voix très proche me murmurer à l'oreille : "Ravie que ça te plaise, trésor". 

Rob Lucci x Reader Où les histoires vivent. Découvrez maintenant