...Pour un nouveau commencement

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La première chose que je sentis en me réveillant était le vent sur mon visage, qui était frais mais pas désagréable. Puis mes oreilles parvinrent à perçevoir le gazouillement des oiseaux à l'extérieur. Il y avait probablement une fenêtre ouverte vers l'endroit où j'étais allongé. Avant d'entrouvrir mes paupières, j'essayais tant bien que mal de discerner d'autres sons autour de moi. Au début, il n'y avait rien. Mais après un certain temps de concentration, je pus tout de même perçevoir un bruit de papier régulier, comme les pages d'un livre qu'on tournait. Avec lenteur, j'entrouvrais peu à peu les paupières. Je les refermaient immédiatemment, la lumière était aveuglante. Je grommelais en essayant de bouger mais quelque chose m'en empêcha. J'ouvrais les paupières à nouveau avec difficulté, papillona des yeux avant d'enfin pouvoir réaliser et prendre en compte l'environnement autour de moi. J'étais allongé, une fenêtre était ouverte au dessus de moi à ma droite, donnant sur un ciel bleu pur. Sur le bord de celle-ci, Hattori se lavait les plumes, n'ayant certainement pas remarqué que j'étais réveillé. Je baissa mon regard sur mon corps. Il était entièrement recouvert de bandages sur tout le torse, mais j'avais toujours mon pantalon noir et mes pieds étaient nus mais au moins ils n'avaient pas l'air d'être plus blessés que cela. Voilà pourquoi je n'arrivais pas à me lever.
-"Lucci, tu es enfin réveillé?"
La voix sur ma gauche me fit tourner la tête en sa direction. Mes yeux s'ouvrirent alors tout grand. C'était elle. La jeune femme qui avait accaparé mes derniers souvenirs. Ma proie. J'ouvris la bouche mais aucun son n'en sorti.
Elle se leva de son siège qui était juste à côté de mon lit, posa son livre qu'elle feuilletait sur une petite table et vint s'asseoir sur le bord de mon lit. Elle replaça quelques mèches de cheveux derrière mon oreille et passa ses doigts sur mon cou. Ses yeux fixèrent les miens et elle me demanda de sa voix qui me paraissait encore plus douce qu'avant mais peut être plus fatiguée :
-"Comment tu te sens ?"
Je me racla la gorge : "Hum hum, je...j'ai connu des situations meilleures."
Cela la fit sourire : "Je n'en doute pas. Mais si tu permets, je vais t'examiner et te poser quelques questions." En faisant cela, elle commença à défaire mes bandages : "Alors, quels sont tes derniers souvenirs ?"
Je pris quelques secondes avant de répondre : "Le chapeau de paille... Je me suis battu avec lui."
Elle aquiesca : "Oui, et apparamment tu as perdu. Bruno et moi t'avons retrouvé évanoui sur le champ de bataille avec tout qui s'écroulait autour de toi. Tu as eu beaucoup de chances. Nous t'avons retrouvé gravement blessé mais heureusement que Bruno avait son pouvoir sinon nous n'aurions rien pu faire pour nous enfuir."
-"Bruno ? Tu l'as rencontré ?"
-"Bien sûr. Tu croyais que j'allais rester définitivement dans ta chambre pendant que l'île était en train de se faire raser ?"
-"Bien sûr que non."
-"Tes amis m'ont laissé venir avec vous, et j'ai pu prodiguer les premiers soins à Bruno lorsque nous sommes tombés sur lui. C'est lui qui nous a tous sauvé."
Plusieurs questions trottaient dans me tête en même temps mais il me fallait sélectionner les informations :
-"Tu n'as pas voulu retourner avec l'équipage des chapeaux de paille?"
Elle fit non de la tête : "Ne te méprends pas. Je ne suis dans aucun camp. Je suis médecin, donc peut importe que la personne soit un pirate ou un marine, mon devoir est de soigner le plus de gens possible. Et..."
Elle détourna les yeux un instant, une légère rougeur apparaissant sur ses joues : "J'ai passé moins de temps avec toi, mais j'en ai vraiment aimé chaque seconde. Même si c'était un peu bizarre." Elle marqua une pause : "Et puis, tu étais vraiment dans un état lamentable, je n'avais pas envie de te laisser mourir comme ça. Je ne suis pas vraiment à 100% derrière tes idéaux mais je ne pouvais pas te laisser mourir comme ça."
Elle s'éloigna un instant vers une table au fond de la pièce à côté duquel se trouvait un rideau de couleur crème. Elle avait l'air de préparer une sorte de concoction avant de revenir vers moi, un petit bol entre les mains. Elle se rassit et commença à m'appliquer le contenu du bol sur le corps. C'était une pâte verte. Devant mon air interrogateur et mon incapacité de bouger, elle répondit : "Ne t'inquiètes pas, c'est une petite préparation de mon crue à base de plantes, idéale pour calmer la douleur. Tu as mal quelque part ?"
-"Non ça va aller, merci."
-"Tant mieux." En silence, elle continua à m'appliquer le baume. Une fois terminée, elle retourna poser le bol. Pendant ce petit laps de temps, Hattori, qui avait enfin réalisé que j'étais réveillé vint me faire la fête, ce qui se résumait à des roucoulements bruyants tandis qu'il tournoyait autour de ma tête. Cela la fit rire.
Soudain, du mouvement derrière le rideau attira mon regard. Celui-ci s'écarta pour laisser apparaître le visage tout sourire de Kaku :
-"Lucci, t'es réveillé ? Enfin, ça fait si longtemps !"
Il rentra dans ma chambre et s'approcha de moi en écartant les bras. Mais il fut stoppé assez rapidement par la rousse qui posa une main sur son épaule : "Je ne pense pas qu'il soit encore en état pour reçevoir un câlin."
Il souria et se retourna vers elle : "Dans ce cas là, tu vas en avoir un à sa place." Il la pris dans ses bras et la plaqua contre son torse de manière un peu trop forte à mon goût.
Après cela, elle s'écarta de lui et l'inspecta : "Tu as l'air en forme. Une fois que j'en aurai fini avec Lucci, je viendrai refaire les bandages qu'il te reste."
-"Merci ma belle, t'es un amour." Il s'authorisa un petit bisou sur sa joue avant de resortir de la pièce.
Je fis une moue légère mais reprit mon expression neutre lorsqu'elle se tourna vers moi.
-"Bien, tu as des questions j'imagine." Elle revint vers moi avec des bandages propres qu'elle commença à appliquer sur mon torse couvert de blessures.
Je ne savais pas par laquelle commencer, mais la première qui traversa mes lèvres fut celle-ci :"Tu as été blessée pendant la bataille."
-"Hé, je suis plus forte que j'en ai l'air mon petit chaton." me taquina-t-elle.
-"Je sais. Tu es... vraiment une femme incroyable."
Elle ne fit que rire à ma remarque :"Et bien, après tout ça, tu ne perds pas de temps on dirait."
-"Tu crois que je suis en train de te draguer?"
-"Ce n'est pas le cas?" me répondit-elle avec un air innocent et naïf.
Je n'eux comme seule réponse qu'un soufflement de nez. Cette femme m'irritait, mais dans le bon sens (bien que je ne voulais pas l'admettre à voix haute).
Je la regarda dans ses yeux qui pétillaient. Apparemment elle avait vraiment l'air heureuse que je m'étais enfin réveillé.
-"Au fait, combien de temps je suis resté dans le coma?"
Son sourire disparu : "Et bien, je n'ai rien caché sur ton état, mais tu es resté très longtemps allité et il te faudra certainement encore quelques semaines avant que tu ne puisses remarcher..." Elle essayait de gagner du temps, ce qui ne me plaisait pas.
-"Combien de temps ?" répétais-je d'une voix un peu plus froide et authoritaire.
Elle soupira : "Ca va faire presque neuf mois que tu étais inconscient."
Mince, autant que ça ? Je ne pensais réellement pas...
-"Et que s'est-il passé entre temps ?" demandais-je.
-"Une fois que Bruno et moi avons sauvé tous le monde, nous sommes partis d'Enies Lobby dont il ne reste plus que des des cendres à l'heure actuelle. Nous avons marché pendant plusieurs jours sur les rails du train de la mer avant d'atteindre une station. Là nous avons volé une petite bicoque et queques provisions. Tandis que Bruno nous emmenait vers un île, j'essayais tant bien que mal de soigner tout le monde. Mais tu étais de loin le plus amoché. C'était très difficile de t'amener ici, j'ai cru te perdre plusieurs fois..." Elle marqua une pause. "Mais nous voilà sur cette île. j'ai oublié son nom, mais Bruno m'a fait comprendre que c'était votre île natale ou un truc du genre. Heureusement, j'étais avec eux donc ils n'ont pas eu à chercher de médecin. Mais pour financer les médicaments c'était autre chose. Vous étiez tous dans un état assez grave et les plantes n'étaient clairement pas suffisantes. Alors, une fois qu'ils se sont remis sur pied, ils ont décidé de m'aider en gagnant de l'argent pour pouvoir permettre ton rétablissement."
Je restais un instant muet face à ces révélations. Bien que mon visage ne le montrait pas directement, j'étais touché du fait que mes amis, ma famille, m'aimaient au point de devenir des artistes de rue juste pour gagner de l'argent pour me soigner.
Sans aucun autre mot, je bougeais un peu mes bras histoire de réactiver mes muscles endoloris et j'essayais de m'asseoir.
-"Tu devrais rester allongé, tu récupéreras plus vite."
J'ignorais son conseil et persista.
-"Je dis ça je dis rien hein, mais m'est d'avis qu'un patient aussi endommagé que toi devrais quand même payer attention à son médecin, qui vient, entre autres, de lui sauver sa vie ainsi que la vie de tous les autres membres de son organisation."
Tentant encore une fois de m'asseoir, je me ravisa après ces paroles en retombant mollement sur le matelas avec un soupir d'agacement qui traversait mes lèvres. Je la regarda, l'air de dire que je n'étais pas content de la situation, et elle ne trouva rien d'autre à faire que de sourire. Avec un nouveau soupir, je détourna mon regard pour observer le paysage par la fenêtre. Le ciel n'avait pas changé de couleur et l'air marin embaumait la pièce. C'était plutôt agréable.
Pendant ce temps là, la jeune femme s'était levée et était sortie de la pièce. Quelques minutes plus tard, le rideau bougea à nouveau, laissant apparaître un autre visage que je connaissait bien :
-"Alors, tu es réveillé ? Quel soulgement.", fit Kalifa en venant vers moi et en réhaussant ses lunettes. "Comment te sens tu ?"
-"Tu sais que ça doit être au moins la troisième fois qu'on me dit ça en l'espace de moins d'une heure ?" lui rétorquais je.
-"Ravie de voir que tu es toujours toi même... Enfin, c'est le cas n'est ce pas ?"
-"Que veux tu dire ?"
La blonde retira ses lunettes et les essuya avant de les remettre sur son nez et de me répondre :
-"Tu sais très bien ce que je veux dire."
-"Non."
-"Lucci, ne commence pas à faire l'enfant..."
Je resta silencieux pendant quelques secondes, attendant qu'elle continue le fil de sa pensée.
Elle soupira comme toute réponse avant de reprendre :
-"Bon, s'il faut tout t'expliquer..." Elle vint prendre la chaise que la médecin utilisait plus tôt. Je la suivis du regard.
Une fois assise, elle croisa ses longues jambes et commença une conversation dont je n'étais pas vraiment sûre d'entretenir avec elle en particulier.
-"Bien, alors parlons franchement. Je vais te poser plusieurs questions et tu devras y répondre franchement. En seras tu capable ?"
-"Ca dépend."
-"Première question : qui est cette femme pour toi ?"
-"C'est une coïncidence si elle est là." Moi même je n'étais pas convaincu par ce mensonge grotesque. Je ne savais pas pourquoi c'était la première réponse à m'être tombée sous le nez.
-"Tu sais très bien que non."
Bon, c'est normal qu'après toutes ces années, Kalifa me connaissait aussi bien.
-"Tu es sûre qu'elle ne nous entends pas ?" demandais-je. Je n'avais aucune envie qu'elle puisse espionner ou écouter par hasard cette discussion. Au même moment, un cri rauque retenti dans la pièce d'à côté suivi d'une voie féminine authoritaire :
-"Arrête de bouger je n'ai encore rien fait !"
Kalifa ria à cette remarque : "Vu comme elle est occupée avec Jabra, et tu sais à quel point il peut être précieux parfois, nous avons tout notre temps." Elle croisa ses longs doigts fins sur son ventre. Elle était définitivement toute ouïe envers moi.
-"Tu sais Kalifa.." commençais-je, "Je ne suis pas du tout sûr de ce qu'elle est pour moi."
-"Alors il faut te poser la question et être capable d'y  répondre. Je vais te demander d'autres choses, ça t'aidera certainement à y voir plus clair."
-"Bien. J'écoute."
-"Est ce vrai qu'elle t'a appelé 'chaton' plusieurs fois?"
Mon corps se raidit à cette remarque. Bizarrement, cela m'amusait que ce soit la rousse qui m'appelle comme cela, mais venant de Kalifa, c'était désagréable : "Je n'ai aucune raison de le cacher, oui je l'admets. Mais j'aime bien jouer avec elle alors elle a eu droit à quelques surnoms aussi."
-"Et je peux les connaître ?" demanda-t-elle curieuse.
-"Non. Cela n'a rien à voir avec notre sujet."
-"Vraiment ? Dans ce cas là, laisse moi m'amuser un peu... Mhm..." Kalifa prit une pose de réfléxion : "Lapinou ou autre ce n'est pas ton genre... Par contre, quelque chose comme ma belle ou mon trésor te ressemblerait déjà plus. Je me trompe ?"
Je détournais le regard : "Non, tu as raison" admettais-je, à demi-mot.
-"Bien, question suivante !" fit-elle en tapant dans ses mains : "Elle te plaît depuis le début ?"
Bien que l'atmosphère fut détendue suite à notre précédent échange, cette question me mit mal à l'aise et je pris le temps avant de répondre : "Je ne sais pas. Au début, ce n'était qu'une cliente parmi tant d'autres. Mais après, quelque chose chez elle m'a captivé - et avant que tu me le demandes, non, je ne sais pas ce que c'est - et depuis lors, j'ai eu envie de m'amuser avec elle."
-"Donc c'est ton jouet en quelque sorte ?" répondit Kalifa en inclinant sa tête sur le côté.
-"Oui... et non. C'est mon jouet car j'aime jouer avec elle mais contrairement à des prisonniers ou autres, je n'ai pas envie de la blesser. Ca me fait rire lorsqu'elle est gênée devant moi où qu'elle se met dans des situation embarassantes toute seule."
-"Il s'est passé quelque chose d'intime entre vous ?"
-"On n'a pas couché ensemble si c'est ce que tu te demandes..."
-"Tu aurais aimé ?"
Suite à cette question, quelques souvenirs désagréables me sont revenus en mémoire mais je les chassais rapidmement : "Peut être."
-"C'est une belle femme et elle a tout à envier. Je me suis liée d'amitié avec elle et malgré ses airs un peu brusques ou bourrus, derrière se cache une personnalité plus douce. Et en plus, elle est très jolie."
-"Et même plus que toi." Et hop, une petite pique de lancée qui n'avait pas l'air d'avoir atteint sa cible... du moins en surface. Mais je savais que Kalifa était trop... elle-même pour tenir compte de ce genre de remarque. Elle se contenta d'esquiver par une autre question :
-"Tu l'aimes ?"
-"D'amour ? Je ne sais pas, mais être en sa compagnie ne me déplaît pas autant qu'au début."
-"Jusqu'où irais tu pour elle ?"
-"Ca..." fis en regardant de nouveau par la fenêtre "Je n'en ai aucune idée..."

Kalifa s'apprêta à rebondir sur une autre de ses questions interminables mais nous furent interrompus par l'entrée de Kaku, qui glissa juste sa tête par le rideau : "Oï Kalifa, viens voir deux secondes s'il te plaît." Il disparu aussitôt.
La femme soupira et se leva. Avant de quitter la pièce elle se tourna une dernière fois vers moi :
-"On n'en a pas fini tous les deux." Elle tourna les talons, souleva le pan du rideau afin de passer en dessous et avant de quitter définitivement la chambre, elle dit sans se retourner : "Apprends à la connaître. C'est une femme incroyable." Puis elle me planta là.

Quelques jours plus tard

Bon je pouvais enfin m'asseoir plus ou moins tout seul maintenant. Mon torse et mes jambes étaient toujours endoloris mais au moins je pouvais bouger mes bras et utiliser mes mains.
C'était le soir. Par la fenêtre, le paysage en contre bas me laissait voir la ville portuaire qui se dessinait devant le soleil du crépuscule.
Mespensées furent interrompues par la médecin qui entra dans ma chambre, une grande bassine d'eau entre les mains, qu'elle vint poser à côté du lit.
-"En quel honneur ?" lui demandais. J'étais d'humeur taquine, alors j'avais envie de m'amuser un peu. J'avais l'impression que cela faisait une éternité que je ne l'avais pas embêtée.
Au lieu de me répondre tout de suite, elle me sourit et parti chercher quelques serviettes propres avant de les ramener et de les poser aux côté de la bassine.
-"Oh non..."
-"Et si mon chaton !" fit-elle en posant les mains sur les hanches. "Je sais que les chats n'aiment pas l'eau, mais tu pues donc on va te laver. Et par on, je veux bien sûr dire moi. Et de toute façon tu ne peux pas t'échapper."
-"Aah, je ne suis pas un chat à 100%. Je dois bien me doucher de temps en temps..."
Elle m'ignora : "En plus, tu es un utilisateur de fruit du démon donc c'est normal de ne pas aimer l'eau mais ca va être un moment obligatoire mon cher chaton."
Elle trempa un linge dans la bassine et se releva : "Bon, soit c'est toi qui te déshabille tout seul, soit c'est moi. Choisi ce que tu veux."
Ne perdant pas une miette pour l'embêter je rétorqua : "Tu sais très bien que rien ne me ferait plus plaisir que de se faire déshabiller par une femme aussi belle que toi." lui fis avec un grand sourire.
Elle sourit en retour : "Oh, je vois que mon petit chat veut jouer.. Très bien, je ferai donc ce que son altesse poilue désire." Sans perdre une autre seconde, elle s'agenouilla sur le lit et déboutonna ma chemise.
-"Ravie de ce que tu vois ?"
En faisant une moue qui n'en était pas vraiment une elle me réponda : "Tu sais, une fois qu'on a vu un homme..." elle planta son regard de braise dans le mien "...on les a tous vus."
Avec un grand sourire, elle fit voler ma chemise et vint appliquer une serviettes humide sur mon torse. La serviette en question était, bien évidemment, gelée.

Rob Lucci x Reader Où les histoires vivent. Découvrez maintenant