6

38 7 0
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.




✵ ✵




Quelques jours étaient passés depuis l'altercation avec le journaliste, et sa voix, ses mots, résonnaient encore dans ma tête. Je peux t'aider ! Je ne cessais de me demander comment. Comment le pourrait-il ? Personne ne me croyait ou ne me prenait au sérieux. Qu'avait-il de si différent des autres ? N'avait-il aucun scrupule à se jouer de moi ? J'étais tant que ça risible à leurs yeux ? Bête à ce point ?

A force, je savais que j'allais commencer à le croire, à mon tour.

Ça commençait, petit à petit, à s'immiscer dans mon esprit. Tellement, que chez moi, je n'osais plus me regarder dans les miroirs, l'idée même de regarder à quoi pouvait ressembler mon reflet m'angoissait. J'avais peur d'y découvrir mes cernes, le résultat de mes maux, de mes faiblesses, là, droit devant moi. C'était comme faire face à tout ce que j'essayais vainement de camoufler, laborieusement, au monde, à mes amis.

C'était comme avoir pour but d'affronter mes démons mais sans aucun moyen de défense, et où le seul objectif serait ma défaite. Ainsi mes démons pourraient me dévorer, tout entier même si dans le fond, j'avais déjà l'impression d'avoir perdu, qu'ils me grignotaient, petit à petit.

Il m'arrivait parfois, d'entendre sa voix, partout dans la maison, dans le salon, d'autres fois dans la chambre. Je devenais fou, je commençais même à croire qu'il était mort. Que son esprit était toujours là auprès de moi, qu'il me regardait, se manifestait, essayait de communiquer par tous les moyens possibles et imaginables. Les bruits qui s'y mêlaient me rendaient parano, à tel point que je n'en fermais pas l'œil de la nuit.

J'étais juste capable de penser, sans arrêt.

Mon cerveau m'envoyait les souvenirs de plusieurs moments passés avec lui, ça n'arrêtait pas de se bousculer dans ma tête, tel un disque rayé. Je ressassais tout, sans même pouvoir le contrôler, je subissais ces images plus que ce qu'elles me faisaient du bien. Pourtant, c'était si opposé en rêve, si agréable, tant réel, que le réveil était toujours brutal, douloureux.

Dans mes songes, je ressentais ses touchés, son rire résonnait, et ses yeux ne cessaient de me regarder. Alors que dans la réalité, la triste, la dure, il n'était plus et n'avait jamais été, j'étais tout seul maintenant. Je me devais d'affronter ce monde qui ne m'aimait pas, sans lui et ça me paraissait lunaire, inenvisageable, je savais au fond de moi que j'en étais incapable.

Et pourtant, je n'en avais pas vraiment le choix. J'étais impuissant, chez moi, face à la disparition de Changbin. J'avais supplié mes amis de me laisser tranquille pour qu'ils puissent se reposer, et voilà que maintenant isolé, je commençais à regretter. Je savais que Jisung viendrait sûrement très tôt le matin car il m'avait forcé pour que je lui donne le double de mes clés, par précaution s'était-il justifié.

ɹıoɹıW - ​ᵇⁱⁿᶜʰᵃⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant