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Mes mains tremblaient, j'entendais ma mère, lointaine, me répéter si j'allais bien à travers le téléphone. Je sentais dans sa voix qu'elle s'inquiétait, et je l'étais tout autant, la personne qui se trouvait derrière la porte avait à nouveau toqué. J'avais raccroché par peur que celle-ci n'entende ma présence chez moi.
Je m'étais rapproché, sur la pointe des pieds, afin de regarder à travers le judas, comme me l'avait conseillé Jisung, qui venait de partir il y a maintenant une dizaine de minutes. Qui que ce soit, elle n'avait pas perdue de temps avant de monter à son tour. Je ne faisais que penser à combien de temps il faudrait à mon ami pour revenir de son rendez-vous et l'angoisse augmentait.
Et celle-ci ne s'était pas calmée en voyant qui se trouvait devant la porte, sa tête était un peu baissée mais je voyais très bien ses traits qui m'étaient malheureusement familier. Ceux tiraillés par je ne sais combien d'émotions quand il m'avait désespérément couru après.
A ce souvenir j'avais serré les dents, il était vraiment prêt à tout. J'étais épuisé d'avoir peur, tout ça parce qu'ils voulaient encore et toujours ruiner ma vie. Alors que j'allais lui dire de dégager, sa voix s'était élevée, celle-ci résonnant dans le couloir mais aussi dans mon crâne.
_ Je ne suis pas journaliste. Je le voyais toujours à travers le judas, il regardait aussi dedans, comme s'il me regardait directement dans les yeux. Je... Je te promet que je peux vraiment t'aider.
_ P-Partez ! j'avais tenté, mais il n'avait pas bougé, seulement soupirer.
_ Je m'appelle Yoon Jooman, j'ai 54 ans et il y de ça 27 ans maintenant j'ai été à ta place.
Je m'étais figé, mon cœur battant la chamade à ces mots, je le voyais tourner la tête vers la porte de la voisine, semblant gêné du fait qu'on devait sûrement l'entendre. Tout ça me paraissait lunaire, j'avais du mal à le croire, si une histoire pareille s'était déroulée en Corée j'en aurais entendu parler, la presse aussi.
_ Je vous crois pas, partez je veux rien avoir à faire avec vous.
_ S'il te plaît...
_ Je vais appeler la police.
C'était faux, après ce qu'il s'était passé après la clôture de l'enquête pour Changbin j'en avais une sacrée peur. Je ne pouvais faire confiance à personne, personne, encore moins à lui. Le quinquagénaire s'était tout de suite figé à ces mots, sa voix se faisant suppliante par la suite.
_ Elle s'appelait Katerina et je n'étais pas en Corée quand s'est arrivé, j'ai essayé de la sauver mais... Il avait baissé la tête, je ne voyais pas l'expression de son visage, mais sa voix me l'avait parfaitement retranscris, il était triste. Elle est décédée là-bas.
