CHAPITRE TROIS - ANASTASIA

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Après deux jours enfermé dans cette chambre, on est enfin venu me chercher ce matin pour m'emmener je ne sais pas où. Tout ce que je sais, c'est que le monsieur qui me maintient le bras n'est pas très commode. Je me retrouve dans ce qui ressemble à un salon, le molosse m'invite à m'asseoir sur le canapé puis m'observe en restant debout face à moi. J'hésite entre m'échapper en courant ou lui grimper dessus pour lui crever les yeux, évidemment, aucune de mes deux propositions ne s'est produites.

Pendant ces deux jours de solitude intense je n'ai pas revu Dante ou Bruna, aucun des deux n'est venu me rendre visite. Quelque part, je me dis que c'est bien mieux ainsi. Néanmoins, on m'a quand même apporté de quoi me nourrir mais bien sûr je n'arrive pas à avaler quoique ce soit. Mon estomac me fait un mal de chien et m'empêche de manger.

"C'est bon Nico," Dante apparaît dans la pièce vêtu de son costume trois pièce qui le colle comme un gant. "Je m'occupe du reste."
"Bien."

Le dit "Nico" s'éclipse tandis que Dante s'avance. Tout de suite, je me sens mal à l'aise, j'aimerai lui montrer toute ma force et ma détermination mais je n'y parviens pas. Le stresse s'empare de moi et bientôt je dois prendre sur moi pour ne pas m'évanouir et perdre la face.

"Tu vas bien ?"

Est-ce que je vais bien ? Attend-t-il une réponse honnête de ma part ? Parce que non, je ne vais pas bien. Mais je ne lui dirais pas. Mes yeux dans les siens, Dante cherche à m'analyser et je n'aime pas ça. Il me déstabilise et je déteste ressentir cette sensation. Face à mon silence, je l'entend soupirer puis je le vois qui fait de nouveau un pas mais pour s'asseoir sur la table basse juste en face de moi. Je détourne le regard, gênée par notre soudaine proximité qui me permet de sentir son parfum boisé.

"J'étais sincère quand je te disais que je ne te ferai aucun mal, Anastasia." Lâche-t-il d'une voix douce qui me surprend sortant d'un tel gabarit. "Il va falloir que tu t'habitues à être ici."

J'ose enfin le regarder suite à la dernière phrase qu'il vient de prononcer. Qu'est-ce qu'il veut dire par il va falloir que je m'habitue à être ici ?

"Tu n'es pas prête de rentrer à Moscou," poursuit-t-il. "Du moins, pour le moment."
"Qu'est-ce que vous attendez de moi ?" J'ose demander, la gorge sèche. "Je ne suis pas aussi importante aux yeux de mon père que vous semblez le croire."

S'il pense que j'ai une quelconque importance dans le peu de ce qu'il reste du cœur de mon père, il se trompe. Mon père ne m'aime pas et ça ne s'est pas arrangé avec la mort de ma mère. Il me croit responsable de son décès, ce n'est pas pour rien qu'il a accepté de m'envoyer ici. Il voulait me débarrasser de moi.

"Tu as de l'importance." Dit-il après un long moment.
Pour réponse je secoue la tête, n'étant pas d'accord avec lui.
"Tu es sa fille," continue-t-il. "Il demandera à te récupérer, ce n'est qu'une question de temps. Et quand il le fera, c'est toi qui me demandera de rester."

Pourquoi semble-t-il tellement persuadé que je vais vouloir à ce point rester à ses côtés ? Il fait preuve d'une confiance en lui qui me sidère. Je connais les hommes, beaucoup, avec le métier de mon père, j'en ai rencontré des centaines. Les uns plus impressionnants que les autres mais jamais aucun avec la prestance et le charisme de Dante. Sous ses airs de gros dur, je suis prête à parier que ça cache un petit nounours.

"En attendant, j'aimerai que tu essayes de t'intégrer." Je fronce les sourcils tandis qu'il continue. "Ma sœur, Bruna, va t'emmener faire un tour dans les galeries du casino."

J'ouvre la bouche pour la refermer aussitôt, plus que surprise d'apprendre qu'il va me laisser aller et venir comme je veux dans son casino.

"Vous ne craignez pas que quelqu'un essaye de me prendre pour me ramener à Moscou ?"

THE SONS OF LAS VEGAS TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant