CHAPITRE DOUZE - DANTE

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Philadelphie

"Les affaires Dante, tu sais ce que c'est," me dit Lorenzo, l'un des parrains de la Cosa Nostra. "Je comprends ta volonté de venger ton père, mais agir ainsi nous met tous en danger."

Lorenzo est un homme gentil, mais le problème, c'est qu'il est un peu trop conciliant quand les choses deviennent sérieuses. Contrairement à son père qui aurait donné sa vie pour la Cosa Nostra, lui n'est pas du genre à prendre des risques.

"Est-ce que tu essaies de remettre en question mes choix, Lorenzo?"

Un silence pesant s'installe dans le bureau qu'il a hérité de son père. C'est étrange, quand Luciano était à sa place, cette pièce me semblait grandiose et impressionnante, maintenant qu'elle est entre les mains de Lorenzo, elle paraît triste et diminuée.

"Non," s'empresse-t-il de dire. "Je dis simplement que tu aurais peut-être dû consulter le conseil avant de décider de kidnapper la fille d'un parrain russe."

"Je ne me souviens pas de devoir rendre des comptes à qui que ce soit," répondis-je en haussant un sourcil. "Mes décisions me concernent, Lorenzo. Comme je ne me souviens pas t'avoir entendu dire quoi que ce soit quand tu as mis une prostituée enceinte et que tu lui as versé des milliers de dollars pour qu'elle garde le silence et abandonne ses droits parentaux sur Gio."

Lorenzo grimace, il ne devait sûrement pas penser que j'étais au courant de cela. La Cosa Nostra est mon sang, j'ai été élevé dans ses rangs, façonné de A à Z par elle. Personne ne peut rien me cacher, surtout quand cela concerne l'organisation.

"Calme-toi," lui dis-je. "Je ne suis pas venu pour parler de ça."

Il se redresse, prêt à m'écouter.

"Il y a une semaine, ma cargaison s'est faite voler sur la route entre Las Vegas et Philadelphie," expliquai-je en le fixant. "Es-tu au courant de quelque chose?"
"Kirill m'en a parlé," me dit-il. "Qu'est-ce que je peux faire pour toi?"

Kirill est son conseiller, je préfère cent fois traiter avec lui qu'avec Lorenzo.

"J'aimerais que tu contactes Nacho," dis-je en le regardant. "Je sais que tu as des liens avec lui et qu'il y a un accord qui l'empêche de t'attaquer."

Lorenzo avale difficilement sa salive.

"Nacho ne voudra pas me dire quoi que ce soit, surtout si cela te concerne."
"Dans ce cas, tu vas devoir le forcer, car je compte bien découvrir qui est l'enfoiré derrière tout ça."

Il se redresse comme s'il voulait paraître plus sûr de lui.

"Est-ce que tu me menaces, Dante?" demande-t-il, peu convaincu.

Je ne peux m'empêcher de sourire légèrement avant de me lever et de me placer face à lui, mes paumes posées sur le bureau, me penchant légèrement en avant.

"Pourquoi voudrais-je te menacer alors que tu feras ce que je te dis?" répliquai-je.
"Pourquoi devrais-je me mettre en guerre avec Nacho pour toi?" demande-t-il.
"Parce que sinon, tu peux dire adieu à Philadelphie, à ta femme et à ton fils," dis-je en m'éloignant. "Et je suis sûr que tu ne veux pas perdre tout ça."
"Tu ne pourras jamais me priver de Philadelphie," répond-il. "Le contrat signé entre ton père et le mien l'empêche."

Je me redresse et recule jusqu'à la porte.

"En fait," commençai-je, "j'en ai rien à foutre du contrat signé avec ton père et la Cosa Nostra. Si je juge que tu es un obstacle pour la famiglia, je n'hésiterai pas à te tuer après t'avoir tout enlevé," continuai-je en le regardant, alors que des perles de sueur apparaissent sur son front. Satisfaisant. "Contacte Nacho, obtiens des informations. Ne me force pas à revenir ici pour te botter le cul."

THE SONS OF LAS VEGAS TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant