CHAPITRE ONZE - ANASTASIA

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Deux jours sont passés.

Je n'ai pas revu Dante depuis notre soirée au restaurant et j'ai comme l'impression qu'il m'évite alors que c'est moi qui devrait l'éviter comme la peste après son comportement plus que louche quand Matteo a parlé de l'affaire dont Nico était en train de s'occuper. J'ignore pourquoi mais une partie de moi est persuadée qu'il s'agit de mon père, que Matteo et Dante préparent quelque chose contre lui et que ça ne va pas être joli à voir quand ça se produira. Je déteste le fait d'être dans le flou alors que Dante lui-même m'a promis de toujours me dire les choses et ça même si elles sont difficiles à entendre. Je vais donc devoir trouver les réponses de mon propre chef.

Aujourd'hui, j'ai prévu de passer du temps avec Nico, et je sais déjà comment je vais réussir à le faire venir jusqu'à moi. C'est quand j'entend du bruit que mon plan se met en marche.

"Mince !" Dis-je en soupirant. "Ça fait mal."

Et c'est peu de le dire, je viens littéralement de m'ouvrir la main avec un bout d'assiette que j'ai préalablement cassé. Je pensais que la personne aurait surgi pour venir m'aider mais le contraire s'est produit, il m'a contourné et a continué d'avancer.

"Eh oh," appelle-je en couinant, "J'ai vraiment mal."

Pourquoi est-ce que j'ai fait ça ? J'ai envie de pleurer tellement la douleur est atroce, je crois que j'ai un peu trop appuyé bien plus qu'il aurait fallu. Ce n'est plus une petite entaille, c'est une plaie ouverte.

"Quoi ?" demande-t-il en s'approchant de moi. "Qu'est-ce que tu as fait ?"

Il a fallu que ce soit Matteo et pas Nico, je suis maudite.
Il s'agenouille à côté de moi puis il enferme ma main dans un torchon. Je le regarde faire, les larmes aux yeux et je me rends compte qu'il porte un costume noir avec une chemise blanche que je viens de tâcher de sang.

"Je suis désolée," dis-je en reniflant.
"D'être idiote ?" suppose-t-il.
"Non, d'avoir tâché ta chemise."
"Je ne l'aimais pas vraiment." Dit-il. "Lève-toi, il faut que j'appelle le médecin."

Matteo m'assiste pour me redresser et me guide jusqu'au cAnapé où je m'installe, le torchon toujours enveloppé autour de ma main. La douleur est si intense que je dois détourner le regard pour éviter de m'évanouir et tenter de penser à autre chose. Mes yeux sont embués de larmes et ma respiration est laborieuse. Je n'aurais jamais dû faire ça, je voulais simplement attirer l'attention de Nico et avoir suffisamment de temps avec lui pour lui poser toutes mes questions. Je suis un échec, comme l'a si justement souligné Matteo.

"Marcus arrive," me prévient Matteo. "Il a fallu que tu te blesses le jour où Dante est hors de la ville."
"Est-ce que ça aurait changé quelque chose ?" je demande en reniflant.
"Ça aurait probablement évité qu'il essaie de me tuer," répond-il. "Tiens, mouche-toi."

Il me tend un mouchoir blanc en tissu.

"Je ne peux pas me moucher," dis-je en lui montrant ma deuxième main.
"Tu me proposes de te moucher ?" demande-t-il avec un rictus moqueur.

Je ne sais pas comment nous en sommes arrivés là, Matteo et moi, mais nous y sommes. Matteo me mouche le nez pendant que je pleure comme une enfant. Quand j'ai fini, il se recule et lance le mouchoir à côté de moi.

"Je te le donne."
"Merci," dis-je.
"Comment est-ce que tu as fait ?" demande-t-il.
"J'ai fait tomber une assiette et en ramassant les morceaux de verre, je me suis coupée," mens-je.

C'est un mensonge bâteau, mais j'espère qu'il y croira.

"C'est typique de toi de faire tomber des choses."

THE SONS OF LAS VEGAS TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant