Chapitre 8 - Ne jamais crier victoire trop vite

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Le lendemain matin, le petit-déjeuner se fit dans un silence quasi absolu. Une seconde attaque avait eu lieu durant la nuit. L'élève, né de parents moldus était en troisième année à Poufsouffle. La rumeur de la marque de mort retrouvée sur les avant-bras gauches des deux victimes avait fait le tour de l'école.

Les aurors avaient débarqué aux petites heures du matin et avaient arraché Bellatrix à son lit. L'élite du Ministère avait, sous les yeux horrifiés de la femme, fouillé le moindre recoin de sa chambre, ouvert chaque commode, chaque tiroir. Ils avaient jeté au sol ses vêtements, ses papiers, ses livres, ses souvenirs, absolument tout ce à quoi elle tenait.

Quand Harry Potter était lui-même entré dans ses appartements, elle avait senti sa colère rugir en elle tel un dragon enflammé. Elle aurait voulu lui sauter à la gorge, mettre ses chairs en lambeaux, l'entendre hurler sous la puissance de ses maléfices, le détruire. Pourtant, son visage était resté impassible, dénué de toute émotion. Pas un seul sorcier présent dans la pièce n'aurait pu deviner l'atrocité des pensées qui lui traversaient l'esprit en cet instant.

La mangemort observait Potter sans ciller. Il parlait avec une jeune femme aux mèches roses dont le visage lui semblait étrangement familier. Sentant un regard lourd posé sur elle, la jeune auror se détourna de son collègue pour la voir, juste une fraction de secondes. Un court instant, qui suffit à Bellatrix pour percuter. Cette fille était sa nièce, le résultat de l'union entre sa cadette et son sang-de-bourbe de mari. Elle était donc devenue auror, employée du ministère et apparemment pressée de rencontrer sa tante adorée. Provocatrice, elle lui fit un clin d'œil, ce qui eut pour conséquence de changer la coloration de Tonks, dont les cheveux coupés courts virèrent au rouge vif.

Deux hommes sortirent de la chambre de Bellatrix, conquérants et victorieux, son précieux poignard entre les mains. Toujours décidée à ne pas réagir, elle ne put cependant s'empêcher d'expirer lourdement en fermant les yeux, quelle bande d'idiots.

- Bellatrix Lestrange, vous êtes en état d'arrestation pour les attaques sur les personnes de Millie Swan et de Stewart Dickson. L'auror Potter, le bébé Potter, lui récita la tirade habituelle, non sans cacher sa satisfaction malsaine.

- Black, siffla-t-elle.

- Je vous demande pardon ?

- Je m'appelle Black.

- Si vous voulez, répondit-il en haussant les épaules. Il est 6 h 42, heure à laquelle vous perdez, le temps de votre procès, le droit d'utiliser votre baguette, de demander à une personne de vous en fournir une, sous peine de voir votre précieuse arme irrévocablement détruite. Vous êtes, dès maintenant, privée de l'usage de magie. Si vous essayez de lancer le plus simple des sortilèges, vos liens vous ferons payer votre arrogance. Ai-je été assez clair, Black ?

- Très clair, Potter.

- Veuillez me suivre, lui ordonna-t-il.

Un mouvement de foule près de la porte fit retourner le garçon à lunettes ainsi que ces collègues présents autour de lui.

- Potter ! Puis-je savoir où vous emmenez mon professeur ?

- En cellule, au Ministère, où elle attendra d'être interrogée, répondit l'auror.

- En prison ? Potter, voyons, vous auriez pu l'interroger directement ici, non ? se révolta-t-elle en posant les mains sur ses hanches.

- Professeur, nous venons de retrouver l'arme du crime dans ses affaires, n'est-ce pas une preuve assez parlante pour vous ?

- L'arme du crime ? Bella ?

La vieille femme, abasourdie, se tourna vers sa protégée en demande de réponses. Elle vit sur son visage la mine défaite et en même temps exaspérée qui démontrait à quel point les aurors présents avaient tort.

Bellatrix Black - L'histoire est un avenir du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant