(D'après Pétrarque)

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Rivière toi qui grossis de mes larmes amères,
les oiselets des bois pourraient le narrer
et les bêtes sensibles et les poissons muets
que l'une et l'autre rive de verdure enserrent ;

Val encore murmurant de mille serments brûlants
et lacis de sentiers émaillés d'herbes folles,
blocs d'un amour fort, durcis avant le temps,
fissures de la terre sur les pentes escarpées.

ainsi sans remuer branle l'inébranlable
et je branle de même... tel au coeur du granit
sourd le chagrin, sur fond de joies anciennes

où je cherche les traces du beau et de l'honneur
évanouies, comme le faucon après la mue
abandonne sa dépouille sur la terre nue.


Ossip Mandelstam

anthologie poétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant