8.

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Dans la salle d'attente de la psychologue qui m'a été prescrite par mon médecin traitant, mes jambes ne font que bouger et je ronge mes ongles, impatiente d'en finir avec ce processus.

Mon médecin, Monsieur Guillard a estimé que ce n'était plus suffisant de prendre mes cachets en cas d'urgence. Il m'a donc imposé une nouvelle psychologue dans un premier temps au lieu d'une psychiatre étant donné que j'ai formellement refusé cette initiative. Et là, dans la salle d'attente, je n'ai qu'une envie, fuir.

— Mademoiselle De La Tour ?

Je relève le visage et Madame Veune me sourie. Je me relève et entre dans son cabinet, il est plutôt sobre, pas austère étonnamment et elle m'invite à m'asseoir sur le sofa. Je soupire et regarde la décoration, tentant de détendre mon corps mais rien n'y fait. Je n'ai pas la volonté d'être ici et je sais que c'est peine perdue aujourd'hui. Et je m'en veux de ne pas savoir enclencher la vitesse pour combattre ces angoisses, mais je n'ai pas envie de creuser ce que j'ai mis du temps à enterrer profondément. Je tente seulement de recouvrir un peu plus de terre la tombe que j'ai déjà enfouie.

  Épuisée de cette séance digne de la barbarie, j'ai pris un Uber pour rentrer. Ça me semblait juste impossible de faire quarante minutes de trajet entourée d'inconnus pour rentrer. Je n'ai qu'une envie, m'enfouir dans mon lit et prétendre ne pas exister. Néanmoins, ça n'a pas l'air d'être au goût de mes colocataires qui ont apparement improvisé une soirée. La moitié des gens sont des inconnus et je grimace aux traces d'alcool déjà présentes par terre. Amir vient m'accueillir.

— Ça va Loulou ?! Tu veux boire un truc ?

— Non merci, je suis fatiguée je vais dans ma chambre merci.

— Allez ! Tiens une bière.

Il me tend la bouteille dans la main et je lui rends à la seconde.

— J'aime pas l'alcool, non merci.

— Mais quoi ?! Tout le monde aime l'alcool à ton âge ! Vas-y !

— Gros, elle t'a dit qu'elle voulait pas, force pas.

La voix de Mathieu claque contre mon dos et je me retourne. Il n'était pas à l'appartement depuis quelques jours, je suppose qu'il est revenu pour la soirée. Et alors que j'ai cru qu'il allait me calculer, il passe à côté de moi et ne m'adresse rien, même pas un regard.

Je fronce les sourcils lorsque je ressens une pointe de déception, de colère en moi mais rebrousse mon chemin vite vers ma chambre. Je ne saurai pas m'endormir avec ce boucan mais au moins, je serai seule. Alors je m'isole sous la douche et inspire fortement avant de mouiller mes cheveux et les plaquer en arrière. Je mousse mon corps avec ma fleur de douche et tente de faire abstraction des cris au salon. J'enroule une serviette autour de mon corps et me peigne les cheveux avant de revenir à ma chambre.

De là, je sursaute en voyant une silhouette dans le noir et j'allume rapidement la lumière de mon bureau. Paniquée à l'idée que quelqu'un se soit introduit dans ma chambre saoul et inconscient.

Rassurée, enfin presque, il ne s'agit que de Mathieu. Je le regarde, interrogée.

— Tu cherches quoi ?

— Une pote a besoin de tampons, y'en a pas dans les chiottes, j'pense que c'est chez toi du coup.

— Tu peux pas frapper ?

Ceux qui nous lient | PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant