21.

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Alors que j'étends le linge au balcon, un documentaire Arte sur la mafia à la télé, on frappe à la porte. Je fronce les sourcils, c'est soit les voisins qui viennent encore se plaindre, soit un gars qui n'a pas ses clés. Je traîne jusqu'à la porte en ne faisant même pas l'effort de lever mes pieds et ouvre.

Mais c'est une chevelure blonde au carré, des lunettes, un trench et des talons qui se postent devant moi. C'est Sarah. Je n'ai aucune idée de ce qu'elle fait ici, enfin j'ai un doute. Mais pourquoi ?

— Salut, je peux rentrer ?

— Pourquoi ? Je claque.

— J'attends Mathieu, on doit se rejoindre mais il est au studio.

Je fronce une nouvelle fois les sourcils, je ne saisis pas son discours. Tellement décontenancée, je lui ouvre la porte et elle me remercie avant de rentrer.

— Les chaussures, je préviens.

Elle soupire.

— C'est bon je marche pas dans la merde.

— Pas mon dos, si chez toi t'as décidé d'être mimi cracra c'est ton choix. Ici c'est chez moi.

— Putain mais t'es désagréable comme ça avec tout le monde ? Elle râle.

Je ne prends pas une seconde de mon temps pour lui répondre et repars étendre mon linge. Non sans avoir les battements de mon cœur qui deviennent plus rapides à mesure que mon adrénaline se répand dans mon corps. Je suis énervée, c'est un fait.

— T'as pas de mecs toi ?

Je souffle, elle m'agace, elle est stupide de croire que je veux lui parler. Pourtant, j'ai l'impression de lui montrer que je n'ai pas envie de partager quelconque banalité avec elle.

— Ça te regarde pas.

— Bon, ok, t'es définitivement chiante, Mathieu avait raison.

Je dépose mon linge brutalement contre le séchoir et relève la tête. Soit je la frappe, soit je la jette du balcon. Néanmoins, une silhouette fait son entrée dans l'appartement et c'est Mathieu. Il est sur son téléphone et ne nous a pas vus encore. Il retire ses chaussures et alors que je le fixe encore, il relève la tête.

Son visage devient blanc, il regarde Sarah, puis moi. Tandis que je le fusille du regard, furieuse contre sa dulcinée et lui même, Sarah se relève et s'approche de lui avant de l'embrasser. Je ferme les yeux.

— T'es chiant à être en retard, je me tape ta coloc désagréable.

— Pitié, t'es conne ou tu sais pas te taire ? Je suis là, t'es chez moi.

Elle roule des yeux, je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi con qu'elle. Enfin, peut être si, son amant finalement.

— Sarah pourquoi t'es venue à l'appart ? Il claque.

— Bah on a dit qu'on se rejoignait ?

Il soupire et me regarde désormais. Je lui confie toute ma colère à travers un dernier regard et ravale ma haine avant de récupérer ma panière vide de linge et repartir du salon. Je boue, je ne resterai pas une seconde de plus dans le même lieu qu'eux à moins de céder à mes pulsions.

Alors, j'enfile ma tenue de sport et récupère mes affaires. Mon casque sur les oreilles, j'active ma musique à fond et me dirige à l'entrée. Là, je constate que Sarah et Mathieu sont en train de discuter. En vue des gestes de chacun, ça ne doit pas être une belle discussion et malgré ma musique, j'entends qu'ils haussent le ton.
Néanmoins, peu intéressée par les déboires d'autrui, je claque la porte et fonce en direction de la salle.

Ceux qui nous lient | PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant