Ceux qui nous lient | PLK

33.

J'ouvre la porte de l'appartement à l'aide de mon trousseau que j'ai jamais rendu à mamie et invite Lou à passer devant.

— Ah non, tu rentres en premier, elle va rien comprendre sinon.

Je pouffe et entre avant de retirer mes chaussures et Lou fait de même en fermant la porte.

— Mamie, c'est moi, je dis à voix haute.

— Cuisine, elle crie à son tour.

J'entends Lou soupirer et je me tourne vers elle. Je caresse sa joue, elle a clairement le visage de quelqu'un qui vient de chialer mais je la trouve toujours aussi belle. J'ai aucune honte de la présenter à ma grand mère, et encore moins comme ça. Parce que c'est un peu la Lou dont je suis fou, celle-ci.

On avance vers la cuisine et je vois Lou observer l'appartement en détail, elle fixe les photos au mur, tente sûrement de me reconnaître dans l'une d'entre elle. Mamie sort au même moment de la cuisine. Elle me sourie et aperçoit la silhouette derrière moi, ses sourcils se haussent et elle me regarde avec un sourire encore plus grand.

— Bonjour, elle dit doucement.

Lou tourne sa tête et devient vite rouge. Elle sourie timidement à ma grand mère et c'est à mon tour de sourire comme un con. Putain qu'elle est belle quand elle a cet air là. Je crois que je kiffe encore plus que quand elle est aigrie.

— Bonjour, enchantée, Lou-Anne.

— Brigitte, enchantée, la mamie de Mathieu. Tu veux quelque chose à boire ou à manger ?

— Non merci, c'est gentil, elle répond.

— Moi oui, je dis.

Mamie se met à rire et me tapote le torse avant de retourner à la cuisine.

— Installez vous, je reviens.

Je prends la main de Lou et l'amène au salon. On s'installe sur le canapé et j'allume la télé. Lou joue avec ses doigts d'un réflexe anxieux et je prends sa main dans la mienne avant de l'embrasser en fixant les yeux de la blonde. Elle déglutit.

— Ça va, j'affirme.

Elle hoche la tête. Mamie revient avec un plateau rempli et elle s'installe à nos côtés.

— Servez-vous.

Je me sers sans attendre et propose un verre à Lou. Elle refuse poliment mais j'insiste et verse du jus dans son verre. Elle pouffe et me remercie.

— Le temps me déprime, la météo prévoit pas de soleil avant une semaine, déclare mamie.

— Ouais, je soupire. Ça me casse les couilles il pleut trop à Paris.

— Alors Lou-Anne, la colocation se passe bien ?

— Oui, tout va bien. C'est mieux que ce que je pensais au début, elle rit.

— Tu m'étonnes, je dis.

Elle écarquille les yeux et devient rouge tandis que mamie ricane.

— Arrête de mettre mal à l'aise les gens Mathieu.

— Je mets pas mal à l'aise, j'ai rien dit hein, je dis en souriant.

Lou roule ses yeux avant de les lever au ciel.

— Vous dormez ici ce soir ? Demande mamie.

J'hoche la tête tandis que Lou se pince les lèvres.

— Je suis désolé, je m'impose un peu, je ve-mamie la coupe.

Elle pose sa main contre celle de Lou, cette dernière se crispe un peu mais regarde ma grand mère. Mamie sait ce qu'a vécu Lou-Anne. Je lui ai raconté. Je dis tout à Mamie, alors elle sait pourquoi Lou est ici, pourquoi elle a le visage aussi fermé et triste.