7 - SPA FRANCORCHAMPS

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- CHAPITRE 7 -

SPA FRANCORCHAMPS






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♪ : Can't Pretend – Tom Odell

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Une chaleur écrasante emplissait l'air, rendant toute inspiration plus difficile qu'à l'accoutumée ; et pourtant, nous n'étions pas en plein désert quelque part au Moyen-Orient, mais bien en Belgique. Les vestiges de la récente canicule ayant frappé le pays de la frite se faisaient encore bien sentir. Un instant, Max eut une pensée pour les milliers de personnes qui siègeraient dans les gradins tout le week-end : ils allaient douiller.

Mais bon, ils l'avaient choisi. Alors finalement, ce n'était pas vraiment son problème.

La paille de sa gourde bien enfoncée au fond du gosier, le néerlandais démarra tranquillement son tour de reconnaissance autour du circuit. Ce n'était pas quelque chose qu'il faisait systématiquement ; mais à Spa, c'était une vraie tradition. Il s'agissait de l'un de ses circuits préférés : rapide, technique, historique ; difficile de lui trouver un défaut. De plus, étant à moitié belge côté maternel, il s'agissait presque d'un second home Grand-Prix pour lui. Ses fans venus du pays voisin étaient en majorité, promettant le soulèvement d'une armée orange à chacun de ses passages. Il en souriait d'avance.

En sortant du premier virage, son regard se posa à l'horizon où se dessinaient plusieurs nuages lenticulaires à l'aspect particulièrement inquiétant, contrastant nettement avec le soleil qui frappait en ce moment même au-dessus de sa tête. Le blond fronça les sourcils, agacé. Si ses calculs étaient corrects, il y avait de grandes chances pour qu'une tempête se déclare le dimanche. Autant le champion du monde ne disait jamais non à une course sous la pluie - après tout, cela ne faisait qu'ajouter du challenge - autant sur ce circuit, il ne préférait pas.

C'était synonyme de danger.

En attestait Pierre Gasly qu'il vit au loin déposer des fleurs au Raidillon, comme chaque année. Si le pilote Redbull s'était suffisamment rapproché, il aurait pu entrapercevoir une larme solitaire glisser le long de la joue du français. À la place, il se stoppa à une distance plus que raisonnable d'une trentaine de mètres, tout comme les autres personnes marchant sur la piste à ce moment-là. Cette scène, ils y assistaient depuis cinq ans et pourtant, elle paraissait toujours posséder quelque chose de sacré, si bien qu'aucun être humain n'aurait été assez fou pour s'y immiscer.

Un corps ne tarda cependant pas à se dégager de la foule pour se diriger vers le pilote Alpine, accroupi au sol, qui semblait en pleine prière. Vêtu de rouge de la tête aux pieds, le numéro seize floqué dans le dos ; il s'agissait évidemment de Charles. Curieux, le néerlandais le suivit du regard.

Le brun, tête baissée, les mains dans les poches, s'approcha lentement de Pierre, et s'arrêta quelques pas derrière lui. D'où il se trouvait, le champion du monde n'avait pas la moindre chance de percevoir une éventuelle conversation ; et pourtant, il tapota son écouteur pour mettre sa musique en pause.

Lorsque le français se releva et plongea dans les bras du monégasque, qui l'accueillit sans se faire prier dans une étreinte chaleureuse respirant l'affection, Max se figea, consterné.

Était il tombé dans un univers parallèle ?

Un mois auparavant, il s'interposait entre eux pour empêcher Pierre de mettre une droite à Charles, et aujourd'hui le pilote Alpine se permettait d'enfouir son nez dans le cou de son monégasque ?

GAME - Charles Leclerc/Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant