GAME - Charles Leclerc/Max Verstappen

9 - KELLY

- CHAPITRE 9 -

KELLY

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♪ : Be Alright – Dean Lewis

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Six jours s'étaient écoulés depuis la défaite de Max à Zandvoort. Si le champion du monde avait été enclin à remonter de la douzième à la quatrième position, il ne s'agissait pas moins d'un échec pour lui ; seule la première place le satisfaisait et ces derniers temps, celle-ci se faisait de plus en plus rare.

Toutefois, la défaite était moins amère chaque fois que c'était Charles qui brandissait fièrement le trophée au sommet du podium qu'il aurait désiré plus que tout partager à ses côtés.

Ainsi, alors que tous les pilotes de la grille profitaient d'un repos bien mérité, le néerlandais s'était rendu quelques jours au siège de son écurie à Milton Keynes afin de travailler le plus possible avant la fermeture obligatoire de quinze jours de l'usine.

Toute la semaine, sa routine avait été la même : séance de sport, simulateur, déjeuner, débrief avec les ingénieurs, simulateur, débrief, simulateur. Et le soir, en rentrant à son appartement : simulateur, dîner, simulateur.

S'entrainer d'arrache-pied, c'était tout ce qu'il pouvait faire pour effacer la culpabilité de ses mauvaises performances. Sa main gauche le faisait parfois souffrir, mais il n'y prêtait pas attention. Les coupures s'étaient presque toutes refermées, et d'ici la prochaine course, elles ne seraient qu'un lointain souvenir. Charles avait fait un excellent travail d'infirmière. Lorsque le néerlandais repensait à ce moment, cela lui arrachait un sourire. Il avait terriblement apprécié la manière dont le monégasque s'était occupé de lui, et malgré le dur rappel à la réalité qui en avait suivi, il ne se décourageait pas.

S'il fallait qu'il parte à la conquête du cœur de Charles Leclerc, il le ferait.

Chaque soir, avant de dormir, seul moment où Max s'autorisait à se laisser aller à ses pensées, celles-ci étaient tournées vers le brun.

Chaque nuit, il le voyait dans ses rêves.

Et chaque matin, c'était lui qu'il désirait trouver à ses côtés.

Mais pour ce faire, il devait à présent régler un souci de taille : mettre fin à son couple. Si sa décision était prise depuis quelques jours et irrévocable, lorsqu'il se trouva devant l'entrée de son propre appartement à Monaco, clés en main, tout en sachant ce qui l'attentait derrière la porte, la détermination du champion du monde faiblit légèrement.

Entre penser et faire, il y avait un monde.

Max était du genre à ne reculer devant rien ; c'était un fonceur, un battant. Et pourtant, à cet instant précis, son cœur s'emballait d'appréhension et ses poumons refusaient catégoriquement de lui fournir tout l'oxygène nécessaire à son bon fonctionnement.

Il savait pertinemment qu'il allait faire du mal à Kelly, et même s'il n'éprouvait plus de sentiments amoureux pour elle, la brésilienne comptait énormément pour lui. Il avait partagé avec elle plus qu'il n'avait partagé avec quiconque sur Terre.

Mais il devait mettre un terme à tout cela.

Les mensonges, les cachotteries, les faux-semblants, cela avait suffisamment duré ; il était plus que temps de tourner la page. Pour lui, pour elle, pour eux, pour avoir une chance avec Charles.