Livai x Reader - La mort n'est qu'un jeu

Chapitre 1

Du bruit, toujours de bruit.

Je voudrais juste un peu de calme.

Il faut que je me concentre.

— Tp, la table 6 attend leurs commandes. Et je t'en supplie, dépêche-toi un peu, sinon tu sais ce qui t'attend.

Je prends une bonne inspiration et commence à prendre les bières posées sur le plateau. Une fois que le service de garnison termine leur garde, ils viennent toujours ici. Je connais assez bien ces soldats. J'esquive agilement les ivrognes postés sur les tables à côté et dépose les bières sur la table.

— C'est impressionnant le nombre de bières que tu peux porter, Tp, on se demande comment c'est possible avec tes petits bras.

Ce n'est pas très sympa.

— Arrête un peu, ils ne sont pas si petits que ça. Et avoir des petits bras ne veut pas forcément dire que je n'ai aucune force.

— C'est vrai, on devrait faire un bras de fer afin de prouver tes dires.

Je commence à m'en aller, je suis un peu trop fatiguée pour m'amuser à ça.

— Une prochaine fois peut-être, j'ai trop peur de te faire mal là.

Ils rigolent tous de bon cœur. Dire que c'est ma dernière journée ici. Demain je pars pour le bataillon d'exploration, j'ai trouvé d'autres employés pour aider mon grand-père à tenir le commerce. Des orphelins, ce n'est pas vraiment le meilleur endroit pour des enfants, mais bon, c'est le bar de mon grand-père, et c'est quelqu'un de bien. S'il y a un quelconque problème, il réagira.

La soirée avance rapidement et les clients continuent d'entrer, de boire et de faire du bruit. Mon esprit est ailleurs, pensant à l'aventure qui m'attend. L'idée de quitter ce bar où j'ai grandi et où j'ai passé tant de nuits agitées me rend à la fois excitée et mélancolique.

En fin de soirée, alors que je nettoie les dernières tables, le bruit diminue enfin. Je suis épuisée, mais il y a une certaine satisfaction dans le travail bien fait. Je vois mon grand-père en train de discuter avec les nouveaux employés. Il semble les accueillir chaleureusement, et cela me rassure.

Je me dirige vers lui, essuyant la sueur de mon front. Il me regarde avec un sourire triste, sachant que demain est le jour de mon départ.

— Tu vas nous manquer, Tp. — dit-il en me serrant dans ses bras.

— Toi aussi, vieille branche. Mais je reviendrai, ne t'en fais pas.

— Tp ?

Je relève la tête, intriguée, lui demandant silencieusement de poursuivre.

— Je sais pourquoi tu veux aller te battre, mais es-tu sûr que c'est la bonne solution après tout ce que tu as vécu ? Tu retrouvais un peu de quiétude ici, tu as déjà trop de fois risqué ta vie pour des personnes qui ne le méritaient pas.

Dans le fond, il a peut-être raison. Partir ne ferait que me replonger dans le passé, mais suis-je censée l'oublier comme si de rien ne s'était passé ? Me réduire à fermer les yeux est possible, mais elle me tourmente, de mes rêves jusqu'à mon réveil, de mes matinées à ranger le bar, à des soirées mouvementées.