Chapitre 15

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Pov Tp

Je me traîne jusqu'à ma chambre, mais j'ai l'impression d'avoir un trou béant à la place de l'estomac. C'est vrai quoi, avec cette réunion interminable, j'ai complètement zappé de manger.

Si c'est tous les jours la même chose, je vais jamais tenir le rythme.

J'arrive devant la porte des cuisines, qui évidemment, est fermée à clé. Un petit sourire malicieux se dessine sur mon visage.

C'est pas une porte qui va me résister, pas vrai ?

Je sors discrètement ma petite épingle, un petit souvenir de mes jours dans les bas-fonds me reviens. J'ai appris à ouvrir une porte à l'âge de neuf ans, grâce à l'une de mes sœur. Elle est loin d'être une figure de moralité conventionnelle, Yena croyait fermement que savoir "s'inviter poliment", comme elle disait avec son sourire espiègle, était une compétence essentielle pour survivre.

J'entends le doux son du petit clic-ti.

Je m'avance à tâtons dans le noir jusqu'au garde-manger, et l'ouvre, je sens immédiatement l'odeur de pain frais et de fromage. Mes doigts glissent sur les étagères, reconnaissant la forme familière de morceaux de fromage enveloppés dans du tissu et les restes d'un morceau enveloppé dans un linge propre. À côté, des légumes racines stockés dans des paniers en osier semblent prometteurs.

Ça fera l'affaire.

Je m'assoie sur le plan de travail, les jambes se balancent dans le vide, tout en grignotant mon petit encas.Seulement, je n'ai même pas le temps de savouré, que je crois entendre un bruit à l'entrée des cuisines. Mon cœur s'emballe.

Si je reste immobile et silencieuse, peut-être que personne ne me remarquera.

Je retiens mon souffle, tentant de me fondre dans le peu d'ombre. La porte grince légèrement et une faible lumière de bougie pénètre dans la pièce, projetant des ombres dansantes sur les murs. Mon regard suit la source de la lumière qui avance prudemment.

Alors que la lumière se rapproche, je reconnais la silhouette de Livai, son expression sérieuse éclairée par la flamme vacillante de la bougie qu'il tient.

Par tous les saints, pourquoi maintenant, pourquoi lui ?

Je reste figée, presque convaincue qu'en restant parfaitement immobile, je deviendrais invisible. Mon quotient intellectuelle à vraisemblablement baissé plus que ce que je pensais, depuis que je suis au bataillon.

Livai s'arrête soudain, son regard scrutant la pièce. Il fait un pas vers la table où je suis accroupie, complètement immobile. Mon cœur bat si fort que j'ai peur qu'il l'entende. Finalement, il s'arrête juste devant moi, un sourcil levé, un sourire en coin se dessinant sur son visage neutre. Il secoue légèrement la tête et dit d'une voix basse mais amusée :

— Toujours là où il ne faut pas, hein, Tp ? Tu crois que rester immobile te feras disparaitre ?

Mais il est dans ma tête, ou quoi ?

Je soupire, déjà lassé de ma défaite, et laisse échapper un petit rire nerveux.

— Je pourrais dire la même chose de vous. Que fait un Caporal-chef errant dans les cuisines à cette heure ?

Livai place la bougie sur la table et croise les bras, son regard toujours fixé sur moi.

— J'allais me chercher du thé, et contrairement à toi, j'ai un grade qui me permet de venir ici. Alors que toi, non.

Alala, je suis d'humeur taquine.

— Oh mon dieu, vous allez devoir me punir mon Caporal-Chef... — souffle-je sensiblement. — J'ai été une très mauvaise soldate.

Livai x Reader - La mort n'est qu'un jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant