Livai x Reader - La mort n'est qu'un jeu

Chapitre 12

Pov Livai

Tp s'est enfuie, c'est vrai qu'au début je prenais un malin plaisir à me foutre d'elle, mais là mon attention n'était pas malveillante. Je ne ressens pas le besoin de la rattraper, j'ai passé l'âge de jouer à ces enfantillages. Il est temps que je parle à Erwin.

Je me dirige vers son bureau. Lorsque j'entre, personne n'est là. Je décide donc d'attendre. Pour patienter, je repense à l'interrogatoire mené par Tp.

Elle a déjà mené des enquêtes, ça se voit dans sa manière d'analyser et de s'adapter à son interlocuteur. Comme Erwin l'avait anticipé, elle a rapidement deviné que Thomas était manipulé, ce que nous avons confirmé lorsqu'il a avoué. Je dois bien l'admettre, elle n'excelle pas en combat mais plutôt dans ses capacités de réflexion et d'action. C'est ce qui la sauve en manœuvre tridimensionnelle ; autrement, elle serait lamentable.

Mes doigts tapotent frénétiquement le bureau en face de moi.

Je ne sais pas ce que prépare Erwin avec elle, mais ça m'intrigue. Elle est vraiment complexe, et je n'aime pas ça. La plupart du temps, elle semble sûre d'elle, toujours en train de réfléchir, elle regarde dans le vide en fixant un point devant elle.

Je l'ai beaucoup observée depuis mon arrivée, d'abord parce qu'Erwin me l'a demandé, mais surtout parce qu'elle a commencé à m'intriguer. Je ne dirais pas que c'est devenu une obsession, mais une curiosité persistante. Plus je la regarde agir, plus je réalise qu'elle est plus transparente que ce que je pensais.

Je pense que j'aurais préféré la voir imperturbable face à toutes les situations, dénuée d'empathie. La fragilité qu'elle essaye de dissimuler la rend plus humaine, plus vulnérable, et infiniment plus captivante.

Mes pensées sont interrompues lorsque l'homme que j'attendais entre dans son bureau.

— Tu as mis du temps. — déclaré-je.

— Tu étais pressé de me voir ?

— Non Erwin, mais j'ai encore beaucoup de paperasse, et j'aimerais aller dormir.

Il s'assoit dans son bureau avant de me répondre.

— Je viens de voir Tp, elle n'avait pas l'air en forme. Il s'est passé quelque chose ?

Une vive lueur d'étonnement traverse mes yeux, je ne pensais pas que notre petite altercation allait la rendre aussi mal. Ça ne l'a pas dérangée que je la frappe, mais soulever sa chemise pour regarder ce qu'elle a, oui.

En fait, dit comme ça, c'est vrai que ça peut être dérangeant.

— Rien de bien grave, un malentendu.

Erwin m'interroge du regard.

— C'est-à-dire ?

— Ça ne te concerne pas. — ajoutai-je.

Erwin s'enfonce dans son siège, son coude sur l'accoudoir et une main sur sa joue.

— Tout ce qu'il se passe entre mes soldats me concerne, et surtout, entre vous deux alors dis-moi.

Je soupire intérieurement, réalisant que je ne pourrai pas échapper à ses questions. Malgré mon inclination naturelle à la réserve, je sais qu'il attend une explication de ma part.

Je choisis mes mots avec précaution, cherchant à minimiser l'importance de l'incident tout en satisfaisant la curiosité d'Erwin.

— C'était juste un désaccord mineur, rien de plus. Tp a eu une réaction excessive...