11 janvier 2016
Encore un jour de rendez-vous, et cette fois, c'était une IRM qui m'attendait suivie de la consultation avec le docteur. Mais au fait, c'est quoi une IRM ? L'abréviation d'Imagerie par Résonance Magnétique, pas très parlant comme nom... Mais en gros, c'est un examen qui permet de photographier l'intérieur de mon corps, du moins, c'est ce que j'avais lu sur internet.
La matinée, je l'avais passée à l'école en essayant tant bien que mal de suivre les cours. Puis, mon père était venu me chercher, et nous étions dans la voiture en route vers l'hôpital, comme d'habitude. Certains d'entre vous, me prendront certainement pour une folle... Pourquoi continue-t-elle d'aller en cours alors qu'elle souffre autant ? Est-elle masochiste au point de combiner ce combo infernal ? Et bien, je vous répondrais que c'était pour moi un échappatoire. Quand j'étudiais et j'étais en cours, je ne cogitais pas sur les potentiels résultats médicaux que je recevrais, et je me focalisais un peu moins sur la douleur. C'était un moyen pour moi, de moins penser à la situation dans laquelle je me trouvais.
Nous finîmes par arriver, et après avoir effectué l'inscription, nous nous rendîmes dans le service approprié. Pour cet examen, je devais garder uniquement mon soutien-gorge et ma culotte, en retirant tout ce qui était métallique. Je m'exécutai et enlevai donc mes lunettes. Quel plaisir, je ne voyais plus rien, ou plutôt, je voyais très flou... J'avais l'impression que l'on m'avait enlevé les yeux...Je rejoignis la pièce, non sans peine et avec une certaine lenteur, craignant de me cogner. La pièce était peu éclairée, et au centre se trouvait un grand tube avec une table. Décidément, ils aiment bien l'obscurité ici ! Les infirmières présentes m'expliquèrent le déroulement de l'examen médical :
- Tu vas devoir t'allonger et rester immobile pendant 25 minutes.
Super, moi qui n'ai pas du tout de patience, je sens que ça va être une véritable partie de plaisir...Mais bon, je n'avais pas le choix et je me voyais mal protester. Je pris sur moi et m'installai sur cette table. Elle me couvrit d'une couverture et l'une d'elles ajouta :
- Cette machine est très bruyante, je te mets donc ce casque pour diminuer les nuisances. Je te donne aussi ce bouton, en cas de problème ou de malaise, appuie dessus, ça nous préviendra.
Elle plaça mes bras étirés vers le haut et me tendit le bouton. Puis, elle appuya sur un bouton, et la table entra dans le tube. C'était incroyablement étroit... Il n'y avait presque pas de place pour bouger, et je me sentais compressée dans cet espace confiné. À peine avais-je pénétré à l'intérieur que je ressentais déjà cette sensation d'inconfort. J'entendis la porte claquer, et un bruit surprenant apparut sans crier gare. J'ai eu tellement peur que j'ai sursauté. Les battements de mon cœur battaient à toute allure ! Je n'avais jamais entendu quelque chose d'aussi insupportable ! Je ne m'attendais pas à un tel bruit, surtout que je portais un casque qui était censé atténuer le son. Non, mais à quoi servait-il ? À mon humble avis, à rien à part me donner un certain style... Ces bruits étaient comme un mélange de sons forts et réguliers qui pourraient ressembler au martèlement d'un marteau-piqueur ou au bruit d'un tambour. C'était désagréable, le temps passait à une lenteur déconcertante, et soudainement le bruit cessa. Déjà terminé ? Ce fut très rapide... Y a-t- il quelque chose d'anormal ? Les pulsations de mon cœur se remirent à accélérer... J'entendis les voix des infirmières, puis on me sortit de la machine. J'allais me relever lorsque l'infirmière se mit à parler :
- Tu es stressée, Lara ?
- Euh... oui... un peu, répondis-je en bafouillant
- Tu bouges un peu trop... Je vais te donner un peu de relaxant, ça te détendra, et on pourra ensuite reprendre l'examen.
"Ah, super, je vais devoir retourner dedans", pensai-je, dégoûtée. Elle chercha une veine pour me poser un cathéter et m'injecta je ne sais quel produit mystérieux ce qui eut le don de me détendre. La table rentra une nouvelle fois dans l' IRM, et le bruit désagréable se remit à tambouriner. Cette fois-ci, le temps me parut extrêmement long... Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point il est difficile de rester pendant plus de vingt minutes à ne rien faire, surtout pour quelqu'un qui déteste être passive. Je perdis rapidement patience... Au début, je m'étais dit que compter les minutes qui passeraient m'aiderait à faire passer le temps, mais je me suis lassée après seulement dix minutes. Je ne voyais pas la fin de cet examen, ça durait beaucoup trop longtemps et ça m'inquiétait... J'étais même venue à penser que, comme c'était si long, il devait y avoir quelque chose de grave... Non, mais oh, Lara, tu nous fais quoi là ? Tu nous la joues à la parano ? Je pris une grande inspiration et j'essayai de chasser ces pensées obscures de ma tête, ce qui fut facilité par la fin de ces sons horribles et par ma sortie de cette machine infernale. L'infirmière m'invita à me rhabiller et à patienter un peu, le temps qu'ils vérifient si les images étaient lisibles. Manquerait plus que je doive me retaper cet enfer une nouvelle fois... Heureusement pour moi, une fois sortie des vestiaires, la dame m'a dit que je pouvais me rendre au prochain rendez-vous.
L'étape numéro un avait été réalisée avec succès ! Direction la deuxième étape, qui serait un peu moins joyeuse... Nous allions pour la fois rencontrer cette fameuse médecin chargée de mon dossier, et je ne saurais vous dire pourquoi, mais en me dirigeant vers la salle d'attente, un mauvais pressentiment s'était installé en moi. Nous avons attendu assez longtemps dans cette grande pièce, qui à cette heure tardive était quasiment vide. À part mon père et moi, un couple de personnes âgées était assis un peu plus loin. Une heure s'était écoulée, et toujours rien... Ah si, le couple était parti, et nous nous retrouvions seuls, ce qui rendait l'atmosphère encore plus tendue. Le stress pointait le bout de son nez... Je ne savais pas quoi faire... Mon cœur battait la chamade... Pauvre de lui ! J'espère qu'il tiendra le coup. Je me mis à tourner en rond et à faire les cent pas quand tout à coup, une femme franchit le pas de la porte et appela mon nom.
- Madame Balmori, vous pouvez rejoindre la salle 4, le docteur vous y attend.
Dans le couloir, mon cœur se mit à palpiter de plus en plus fort. Nous arrivâmes devant la salle 4, qui était très éclairée. Près de la table, une femme ronde aux cheveux blonds vénitiens était assise. Elle se présenta de sa douce voix et ne perdit pas plus de temps : elle me mesura, me pesa, me demanda d'expliquer la douleur, quand elle avait commencé, et me fit faire les mêmes exercices que mon médecin généraliste. Je fus très étonnée, les gestes que je savais faire auparavant étaient devenus irréalisables... La douleur lançait tout le long de mon bras, me faisant un mal de chien. Nous nous installons à la table et elle commença à parler :
- Je vais aller droit au but !
Quand un docteur commence par ces mots... Croyez-moi, c'est que rien de bon ne va suivre...
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Never Give Up : Une adolescence pas comme les autres
Teen FictionSi il existait un bouton pour retourner dans le passé et le changer ? Pensez-vous que j'appuyerais dessus ? Ah, j'oubliais ! Vous ne savez pas ce qui m'est arrivée... Ça vous dirait d'embarquer dans mon histoire ? Celle d'une jeune ado qui ne rêvait...