Chapitre 1.8 : Début décembre 2015

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Alors après 4 mois, nous sommes enfin allés chez un spécialiste qui pourrait potentiellement m'aider. Je me rendis avec mes parents à son cabinet, un après-midi. Et qui dit rendez-vous, dit attente! Une bonne heure s'écoula et nous eûmes à peine le temps d'entrée qu'il nous demanda si nous avions des radiographies en notre possession. Quelque peu étonné par la rapidité de sa question, mon père lui expliqua que nous nous étions rendu à plusieurs reprises à l'hôpital, mais que malheureusement tout ce qu'on avait était une simple échographie...

- Madame, monsieur et jeune fille, comment voulez- vous que je vous aide, si je n'ai aucune radio ? Je suis médecin ! Pas divin... Je ne peux rien faire comme ça ! Dit-il, de son accent flamand, tout en s'énervant.

Mon père contrarié par la réaction du médecin, le recadra gentillement:

- Oui, monsieur, mais justement vous êtes médecin et nous ne le sommes pas ! Comment sommes-nous censé savoir quoi faire si on ne nous le dit pas ! Je suis venu pour savoir si vous pouvez aider ma fille ! Je vous ai exposé la situation, quelle solution y aurait-il, si c'est bien une tendinite, pour atténuer sa douleur ?

- Si les radiographies montrent que c'est bien une tendinite, il faudra enlever le liquide de l'inflammation et faire des injections dans son épaule. Je vais t'ausculter.

Il m'ausculta et me fit faire, comme chaque médecin l'avait fait auparavant, des gestes avec mon bras gauche pour évaluer la douleur. Les gestes qui auparavant me faisaient moins mal, étaient devenus durs à réaliser sans que le mal se propage...

- Peux-tu me décrire la douleur, jeune fille ?

Encore et toujours cette même question agaçante... mais à force de l'entendre, j'avais trouvé une parfaite petite phrase explicative qui même si elle ne transmettait pas un millième de ma douleur résumait bien cette souffrance...

- C'est une douleur indescriptible... persistante qui ne s'arrête presque jamais et s'intensifie la nuit.

- Tout ce que tu me dis et les exercices que j'ai réalisés tendent à croire que c'est une tendinite, mais malheureusement, tant que je n'ai pas les radios, je ne peux rien faire... Je vais vous donner un autre rendez-vous dans trois jours, mais il faut que vous alliez les radiographies avec vous.

- C'est gentil, mais nous ne connaissons aucun radiologue et je pense que si je prends rendez-vous dans un hôpital, je ne risque pas d'avoir un rendez-vous avant un mois... Vous n'en connaîtriez pas un ?

Il nous donna le numéro d'une radiologue qui avait son cabinet proche et nous conseilla de lui dire que l'on venait de la part du docteur Meskens. Après avoir réglé les frais et reçu la date et l'heure de la prochaine convocation, nous rentrâmes à la maison en voiture. A l'extérieur, la nuit était tombée, ce qui rendait encore plus lourde l'ambiance dans la voiture. Mon père se plaignait à ma mère du sale caractère du docteur et moi, j'essayais de lui expliquer que même si j'avais été surprise par le ton du docteur, je trouvais que sa réaction était justifiée. C'est comme si tu demandais à un coiffeur de te couper les cheveux sans ciseaux... c'est impossible, n'est-ce pas ?

Avant de rentrer, nous fîmes un détour afin de récupérer mon frère qui était chez sa marraine, puis nous arrivâmes à la maison. Il était trop tard pour téléphoner à la radiologue alors nous décidâmes de le faire demain dans la matinée. Nous mangeâmes le repas du soir et sommes allés nous coucher, même si pour moi dormir n'avait presque plus de signification... Comme vous pouvez l'imaginer, j'ai passé encore une nuit agiter... incapable de me reposer! Ça ne cessera donc jamais...

"La nuit venue, je me perds dans mes pensées... Desquelles, je ne peux me libérer ! Je ne sais plus quoi faire... Bloquée dans cet enfer... Je ne peux plus revenir en arrière... A cette époque où aucunes larmes ne coulaient et où dormir signifiait plaisir. Je suis obligée d'endurer toute cette souffrance sans avoir mon mot à dire.... Plongée dans cette errance qui ne veut pas se finir... Est-ce que viendra le jour où elle cessera ?"

Never Give Up : Une adolescence pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant