Chapitre 1.3 : 10 Octobre 2015

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10 Octobre 2015

Les jours s'écoulaient, mais moi, je n'avais pas cette impression. Vous êtes-vous déjà retrouvé dans cette situation ? Le temps passait à une lenteur telle que les secondes semblaient durer une éternité... Et pour moi, cette durée devenait un véritable calvaire, un enfer dont je voulais m'échapper, du moins, je croyais pouvoir m'en échapper.

À mon grand désarroi, la douleur ne désirait pas me laisser tranquille et devenait telle qu'une nuit de début d'octobre, je me suis réveillée en larmes, car je n'en pouvais tout simplement plus ! Je n'ai jamais été une fille qui se plaint facilement. Peut-être une question d'ego, penserez-vous ? Eh bien, je ne pense pas... Cela fait juste partie de ma personnalité. Depuis petite, je n'ai jamais voulu me plaindre, car je n'en voyais tout simplement pas l'intérêt ! Pourquoi déranger les autres avec mes problèmes, si je peux bien prendre sur moi et essayer de les résoudre seule ? Mais cette nuit-là, c'était trop... J'avais fait de mon mieux, et je ne pouvais plus tenir... Surtout avec une douleur qui s'intensifiait la nuit. Je me suis rendue dans la chambre de mes parents qui se trouvait juste à côté de la mienne et j'ai réveillé ma mère qui dormait paisiblement à côté de mon père. Elle se leva précipitamment et me demanda d'une voix tremblante ce qui n'allait pas. Une réaction plutôt raisonnable, vous ne trouvez pas ? En tout cas, je pense que c'est ce qu'aurait fait toute mère qui aurait été réveillée en pleine nuit par sa fille, les larmes aux yeux, et qui se frottait le bras presque à s'en arracher.

- Maman... j'ai... j'ai... très mal... Ça ... ne veut pas s'arrêter... Pourquoi... pourquoi ça ne s'arrête pas, maman ? lui dis-je, les larmes aux yeux tout en me frottant l'épaule gauche.

- Lara, calme-toi ! Explique-moi, comment est la douleur ? requit-elle, toujours inquiète.

- Je... je... ne sais pas... J'ai trop mal, maman. Fais quelque chose ! Aide-moi ! lui répondis-je.

Mon père, qui venait de se réveiller, alarmé par la situation, me demanda :

- Tu as pris un Dafalgan avant d'aller dormir ?

Je frottai les larmes qui coulaient le long de mes joues et lui avouai un peu coupable :

- Non, je n'avais pas mal avant d'aller dormir.. snif... enfin pas beaucoup... snif... C'était supportable... Je me suis dit que ce n'était pas nécessaire.

- Lara, tu sais bien que tu dois prendre l'anti-douleur dès que la douleur commence ! Indiqua-t-elle d'une voix ferme qui n'était pas le signe de colère, mais d'inquiétude.

- Je ... je sais mais...

- Il n'y a pas de mais ! On en a parlé, non ? Tu m'avais promis de me tenir informée si la douleur augmentait ! - Elle se tourna vers mon père et ajouta - On va aux urgences, ce n'est pas normal de souffrir autant !

La phrase que je ne voulais pas entendre venait d'être prononcée... Se rendre à l'hôpital ! Juste ce mot rendait la situation plus réelle et sérieuse, ce qui m'effrayait ! J'étais dans le déni, ou plutôt, je sentais que rien de bon n'allait se passer si je mettais les pieds là-bas. Apeurée, je les ai suppliés de ne pas nous rendre aux urgences. J'ai recherché dix mille excuses pour les convaincre, et j'ai réussi en quelque sorte...

Le reste de la nuit, même si j'avais pris un médicament contre la douleur, je n'ai pas pu fermer l'œil. Bien qu'elle se soit apaisée, elle était toujours belle et bien présente, et l'angoisse du rendez-vous de demain grandissait. Eh bien, oui, même si j'avais réussi à échapper à l'hôpital, je n'avais pas réussi à échapper au médecin. Mes parents, inquiets pour moi, avaient donc décidé que l'on se rendrait chez le médecin demain matin. Et moi, comme vous le savez déjà, je suis quelque peu têtue ! Je ne pouvais pas rater l'école demain, surtout pas après avoir étudié comme une folle pour un test de math super important. Alors, comme vous vous en doutez déjà, on s'est mis d'accord pour y aller juste après les cours.

Never Give Up : Une adolescence pas comme les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant