Chapitre XI

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« Putain de merde ! » s'écria le grand blanc à travers l'une de ses vastes chambres monotones.

D'un désintérêt total envers la jeune femme qui se tenait devant lui, il se leva d'un bond, se rhabilla rapidement, puis quitta les lieux sans un regard ni une excuse.

Une fois le couloir franchi, il se téléporta immédiatement vers l'école d'exorcisme. La froideur et le calme d'Ayana lui avaient infligé une douche froide, le ramenant brutalement à la réalité.

À quoi jouait-il ? C'était la question qui tournait dans son esprit, l'absorbant dans un tourbillon de pensées. Le choc d'avoir perdu son ami, ainsi que la face, l'avait complètement déstabilisé. Sa solitude et son entêtement à régler ses problèmes l'avaient enfermé en lui-même. Il savait qu'Anaya était réveillée depuis une semaine, mais il avait choisi de l'ignorer, préférant vivre son propre désespoir en solitaire.

Le son de sa voix avait été un déclic : il avait oublié ses attaches.

Il se tenait devant sa porte depuis un moment, perdu dans ses pensées, tentant de se trouver des excuses. Mais il n'en avait aucune. Tout avait commencé à mal tourner dès son départ de l'école d'exorcisme quelques semaines auparavant, et ses nuits d'évasions pour échapper à son mal-être n'avaient fait qu'aggraver la situation.

Pour la première fois de sa vie, il avait peur de perdre quelqu'un à cause de ses erreurs.

— Gojo, tiens donc, tu es de retour ? interrogea la voix de Shoko, l'étudiante en médecine.

— Putain, Shoko, j'ai complètement merdé.

— Qu'est-ce que tu as encore fait ?

— Rien dont je puisse être fier.

— Ah, à ce niveau-là ? Ça a l'air sérieux, s'écria-t-elle. Tu comptes camper devant une chambre vide encore longtemps ?

— Elle n'est pas ici ? Où est-elle ?

— Elle est partie dans sa famille depuis une semaine. Désolée, je ne peux pas te dire plus.

Il tenta de se souvenir des paroles d'Ayana lors de leur court échange téléphonique. Elle avait besoin d'aide, mais il ne comprenait pas exactement pourquoi... Cela le préoccupait de plus en plus.

— Gojo, tu m'entends ? Tu es devenu encore plus pâle que tes cheveux, tu vas bien ?

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De Saitama à Tokyo, de nuit, c'était un véritable miracle, mais j'y suis arrivé. La gentillesse des Japonais m'a beaucoup aidé durant mon trajet.

Ce voyage m'a laissé le temps de réfléchir à un plan d'action. J'allais directement dans la gueule du loup, même si j'y pensais depuis des années. Entre théorie et pratique, il y avait un fossé.

J'avais amassé pas mal de monnaie d'échange pour racheter mon frère. Après tout, tout avait commencé par l'argent, peut-être que tout pouvait se conclure de la même manière. J'avais envisagé le meilleur comme le pire des scénarios.

Enfin devant le clan, je remarquai la présence massive des gardes. Je n'ai pas cherché à dissimuler ma présence, je voulais qu'ils sachent que j'étais là. Dès qu'ils m'hurlèrent de déguerpir, je touchai leur front et, grâce à mon sort inné, je les plongai tour à tour dans une illusion.

Leur vie n'était pas en danger ; dès que je levais l'illusion, ils reprendraient connaissance. J'avançais ainsi jusqu'à un immense temple où de véritables exorcistes se trouvaient devant moi.

— Bon, on me prend enfin au sérieux ? demandai-je.

— En effet, voir mes gardes tomber comme des mouches a attisé ma curiosité.

Alter-Ego, Satoru Gojo x Anaya ZeninOù les histoires vivent. Découvrez maintenant