Chapitre 46

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Fast and Furious version talon aiguille

Harper — 20 ans

Mon poing s'élance avec détermination avant de rester suspendu en l'air, à quelques centimètres de la grande porte. Après avoir marché une bonne heure, j'hésite à tout abandonner.

Face à la porte d'entrée de chez Greyson, j'ai soudain peur de l'embêter. S'il est là, d'ailleurs. Même si le club n'ouvre pas avant quatre bonnes heures, je ne serai pas étonnée de savoir qu'il soit au Milady, dans son bureau, en train de bosser pour ne pas passer autant de temps seul dans cette grande maison.

Prenant mon courage à deux mains — et parce que je n'ai pas envie de refaire une heure de marche pour rien —, je toque à sa porte de trois petits coups rapides et puissants, espérant qu'il m'entende.

J'attends quelques secondes avant que la porte ne se s'ouvre, dévoilant un Greyson en chemise semi-ouverte avec son inlassable pantalon de costume. La surprise se lit sur son visage ce qui me met assez mal à l'aise, mais il me laisse entrer malgré tout.

-    Salut, désolé de te déranger... Je me doutais que tu travaillais pour un vendredi après-midi mais j'avais besoin de te parler.

-    Pas de souci, Harper, il dit en fermant derrière moi. Tu es toujours la bienvenue chez moi. On va aller s'assoir si tu veux.

J'acquiesce et le suis dans le salon où le canapé me semble à chaque fois plus gros. Il s'installe dessus et je fais de même, m'enfonçant légèrement dans le moelleux du siège. Greyson bouge pour se mettre face à moi, question pratique.

Ses cheveux miels sont en pagailles et légèrement humides, signe qu'il a dû prendre une douche avant ma venue. Ses yeux bleus attendent que je m'explique, ce qui me rend encore plus nerveuse.

Après l'anniversaire d'Eden, je n'ai pas pu arrêter de penser aux paroles d'Henriette, me poussant à faire des études. J'ai été incapable d'en dormir tellement mon esprit se contredisait entre l'envie folle d'avoir un diplôme et l'appréhension que cela implique. J'ai quand même arrêté les cours à seize ans ! Je ne doute pas que Grey ait les capacités de me faire entrer à l'université comme ça le chante, mais est-ce que je ne vais pas être totalement à l'ouest ? Je crois en mes capacités, mais on parle quand même d'études, de diplôme universitaire...

Je souffle doucement pour évacuer mon stress et les tremblements dans ma voix.

-    Henriette m'a parlé hier soir des études, de la possibilité d'aller à l'université, j'explique et ses yeux s'illuminent d'un coup. Je... Elle m'a dit de venir te voir pour les modalités d'inscriptions qui la dépassent, comme elle le dit. Financièrement, elle se charge de tout apparemment, même si ça me gêne un peu. Donc il n'y a que le reste qui coince parce que, pour être honnête, je n'avais jamais envisagé de faire autre chose que mon travail actuel, et encore moins de reprendre mes études.

-    Je te comprends, Harper. Mais sache que c'est une pure idée de tes parents. Ils sont venus me trouver, et je ne pouvais pas refuser. Après tout ce que tu fais pour moi, c'est bien la moindre des choses que de t'aider.

Je lui souris doucement, et le regarde prendre son téléphone qu'il avait posé sur la table basse. Il cherche quelque chose en silence pendant un temps, avant de reprendre quand il a trouvé.

-    J'ai un ami de cette époque qui est maintenant haut placé dans tout ça. Je ne sais pas si tu te souviens des quatre personnes qui ont ramenés Eden un soir de fête ? Ils sont dans cette université qui n'est pas très loin d'ici, j'ai déjà demandé leur aide et ils sont super excités à l'idée de t'intégrer ou de t'aider à te repérer dans le campus.

The Embers -T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant