5 mois plus-tard
Seynabou Zeyna Sarr
Ma tête est en feu, mes oreilles bourdonnent, je sens des crampes me saisir le bras, j'en peux plus. Si les cris comme ça continue au delà des six mois, moi je n'en veux décidément pas...
- Mais c'est quelle manière de tenir la petite comme ça toi aussi Zeyna ?
- Tu n'as qu'à faire vite, je fais de mon mieux !!
Malick se précipita et récupéra Raby de mes mains avant de lui donner son biberon et elle se calma et arrêta de pleurer sur le coup. Mon frère me lança un regard noir avant de s'assoir sur le fauteuil en face de moi pour nourrir sa fille.
- J'aurai vraiment pitié de ton enfant Seynabou ...
- Maman !! Tu t'y mets toi aussi, lui dis-je frustrée
- Mais oui, Malick t'as donné la petite 5 minutes le temps de lui préparer son biberon et tu n'as même pas réussi à la calmer
- Elle me déteste, fis-je en m'affalant sur le canapé
- Elle ne te déteste pas voyons toi aussi, me répondit Papa
- Si ! Elle pleure toujours quand je la prends
- Parce que tu ne sais pas bien la tenir, tu la prends toujours comme si tu faisais du karaté avec elle. Elle est pas confortable donc elle pleure, ajouta Malick
- Non elle pleure pas, elle crie !! Je ne sais vraiment pas comment vous faites le soir...
- Tu verras bientôt, me dit Maman avec un large sourire aux lèvres
- Ahiiii Dieu m'en préserve !! Je suis toujours une nouvelle mariée.
- Mais oui !! Une nouvelle mariée depuis 6 mois maintenant, mani nga indil ma seute mane
- Maman, tu as déjà une petite fille, contente toi d'elle jusqu'à d'ici 3 ou 4 ans
- et si je meures entre temps ?, dit-elle avant que Malick, Papa et moi ne lui lancions un de ces regards et elle se mit à rire pour toute réponse
Je ne sais pas pourquoi Maman aime trop parler de mort. Il y a 3 mois, elle m'a appelé pour me faire la leçon. Certes j'étais dorénavant mariée et donc il faut que je diminue me sorties mais cela ne signifie pas que je n'ai plus de famille, "la moindre des choses seraient de venir voir tes parents même une fois dans le mois", avait elle dit mots pour mots, en ajoutant bien sûr qu'elle pouvait mourir d'un moment à l'autre et que je regretterais le pourquoi je ne leur rendais pas souvent visite. Trop dramatique cette femme. Donc depuis ce jour, à chaque fin de semaine, après le diner du vendredi en famille qu'on fait à la maison, avec Bilal on vient leur rendre visite, ce qui lui fait extrêmement plaisir à elle et à papa.
Bien qu'aujourd'hui je suis venue seule directement après avoir fini au bureau, le diner du vendredi habituel sera sans nous. Bilal est à un rendez-vous avec les frères Al Shesshi, toujours pour le projet du casino et on est même pas encore à la moitié des travaux. Normalement, étant le nouveau PDG, il devrait géré maintenant l'administratif et relayé le projet à quelqu'un d'autre mais il a quand même décidé de continuer. "Impossible de commencer mon beau travail et laisser quelqu'un d'autre le terminer et récolter tous les éloges", m'avait-il dit. Ah Bilal !
Papa et Malick avaient été si déçus de me voir franchir seule la porte d'entrée, on se demande si c'est moi leur fille/soeur ou si c'est Bilal qui a plus de place dans la famille que moi. Au moins, il se sent à l'aise avec les miens. Pas comme moi avec les siens... enfin qu'avec Yousra.
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Mélange Hétérogène
RomanceElle, une jeune fille de 23 ans, sénégalaise pure souche, rebelle dès son plus jeune âge Lui, un homme de 33 ans, métisse marocain (70%) et sénégalais (30%) Tous les opposent, mais ne dit-on pas que les opposés s'attirent... Amants d'enfance, les ci...