Chapitre 6 - Les secrets d'Edolas

89 9 15
                                    


Coucou, désolée pour le retard ! J'espère que ce chapitre vous plaira, n'oubliez pas de cocher la petite étoile et à demain ☀️☀️

***

Devant leurs yeux ébahis, le vaste édifice de pierre blanche déchirait la terre pour menacer les cieux du bout de son toit. Il n'avait d'égale que son double d'Earthland, ostentatoire et démesuré, traversant presque les nuées de ses grandeurs prétentieuses. Toute cette excentricité ne permit pas de douter de l'endroit où les trois mages se trouvaient, et des fois qu'ils eurent oublié, le vent prit soin d'agiter la bannière qui portait fièrement l'insigne des Tigres.

— Qu'est-ce qu'on fait à la guilde ? grommela Sting, un peu méfiant.

— Tu devrais rester là, intima-t-elle.

Sting avait eu ouïe du pays des exceeds et de leurs personnalités alternatives d'Edolas. Ils avaient tous beaucoup ri de cette légende, tout en conjecturant des apparences des uns et des autres autour de plusieurs verres, sans jamais imaginer un jour pouvoir en témoigner.

Il quitta la bâtisse des yeux pour jeter un regard à la jeune femme à ses côtés. Il lui fallut dépasser le voile envoûtant de son enveloppe charnelle pour se souvenir de toute la fourberie dont elle était capable. C'était la beauté du Malin qui en faisait tout le danger, la distraction de ses yeux de ciel qui justifiait que l'on prenne garde de ne pas s'y noyer. Alors avant de décider de quoi que ce soit, de se perdre dans sa voix de miel qui caressait ses lèvres encore plus jolies, il prenait soin de toujours s'en rappeler, pour agir en conséquence. Il la devança donc pour pousser les portes de Sabertooth.

Un silence morbide s'ensuivit.

L'expression médusée des Tigres d'Edolas accueillit les deux nouveaux arrivants. Même en s'y étant préparés, Sting et Blanche ne purent cacher leur surprise face aux visages de ceux qu'ils connaissaient déjà d'un autre monde. Pire encore pour leurs hôtes, pas du tout préparés, et qui ne pouvaient plus se défaire de cet air dont on put douter qu'il fut effrayé ou effrayant.

Le parfum âcre d'un profond chagrin serra soudain le cœur du chasseur de dragons. Il reconnut les exhalaisons métalliques et amères de grosses larmes, et comprit bientôt que celles-ci se pâmaient sur son torse inondé de désolation. Il baissa les yeux pour apercevoir une tignasse blanche, qu'il n'avait même pas remarqué s'être écrasée contre lui tant la scène avait été rapide. La jeune femme qui l'enlaçait pleurait de tout son soûl, serrant autour de lui ses bras tremblants, haletant pour respirer entre deux pleurs.

— Je savais que tu reviendrais ! peina-t-elle.

Il reconnut alors la voix de Blanche.

— Je t'avais dit que tu ferais mieux de rester dehors, lui souffla celle avec qui il était venu.

— Blanche ? murmura Sting, encore confus.

Elle leva son visage baigné de larmes vers le chasseur de dragons. Alors il découvrit son teint blême, ses lèvres pâles, et surtout ses yeux : livides, sans âme ni rien qu'un vide immaculé. Les reflets de ciel qu'il connaissait chez Blanche avaient tant pâli qu'on eût cru au regard d'un mort. Ses paupières et ses joues creusées de cicatrices remontaient vers l'inévitable vérité : elle était aveugle, ne voyait plus que les ombres des couleurs qu'elle avait autrefois connues.

Sting Eucliffe x OC : Le Trésor InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant