Sting Eucliffe x OC : Le Trésor Interdit

Chapitre 13 - La déchirure du cosmos

Rogue et Yukino s'étaient rendus à l'Ouest, où ils faisaient leur possible pour contenir les dégâts qui ruinaient les villages. La violence, le chagrin et les flammes arrivaient en vagues soudaines, noyant dans leurs eaux pourpres les corps chétifs en proie aux forces suprêmes. Et quand elles repartaient, tout redevenait calme et paisible, si ce n'est que l'on restait dans l'angoisse de la prochaine vague, sans jamais savoir quand elle s'abattrait. D'abord rares, les deux mages accompagnés de l'exceed s'inquiétaient de ce qu'elles se fissent plus nombreuses et plus soudaines à chaque fois.

Le chasseur de dragons remarqua que la jeune femme s'était arrêtée. Elle regardait la terre avec inquiétude, avant de lever ses yeux tristes vers le ciel, comme si elle voyait quelque chose entre les deux.

— Yukino ? appela Rogue. Tout va bien ?

— Oui, je... Ce n'est rien. J'ai simplement un étrange pressentiment.

***

Sting lui séchait les cheveux avec maladresse. Il y avait, dans ce geste insouciant, une part de tendresse qui les apaisait tous les deux. Quand il souleva la serviette, il découvrit le visage de Blanche, enfoui sous les mèches qui lui tombaient dessus comme une jungle de lierre blanc. Derrière ces cascades amusantes, ses yeux confus, que les cils encore mouillés faisaient briller, le regardaient d'un air timide. Ces grands yeux bleus le firent doucement rire. Elle n'en comprit pas la raison, mais s'en félicita d'un sourire discret. Lorsqu'il libéra finalement son visage de la fontaine blanche, alors elle en profita pour demander :

— Ça veut dire que tu ne m'en veux plus ?

Il lui tourna le dos, enfila un tee-shirt, et répondit dans un soufflement de nez :

— J'ai pas encore décidé.

Et quand il lui refit face, il ne fut presque pas surpris de découvrir qu'elle portait aussi l'un de ses tee-shirt. Comme il commençait à avoir l'habitude de ses tours, il ne prit pas la peine de demander quand elle avait pu le prendre, et se contenta de se frotter le front avec lassitude.

— Sors d'ici, j'ai pas envie que tu me voles toutes mes affaires dans la nuit.

— Tu ne trouves pas que ça me va bien ? interrogea-t-elle en feignant d'être déçue.

— Pas plus qu'à moi.

— Ah... Peut-être que je devrais l'enlever, alors ? fit-elle en se saisissant déjà du bas du tee-shirt.

Comme il se souvint de la faiblesse qui l'avait gagné lorsqu'il l'avait tenue nue contre lui quelques instants plus tôt, il s'empressa de rétorquer :

— J'ai vu assez de toi pour aujourd'hui.

Pourtant, il lui trouvait tout autant de charme à porter l'un de ses vêtements dans lequel elle se perdait, et que ses cheveux encore humides rendaient tout collant par endroit.

— Tu ne vas même pas me faire un bisou de bonne nuit ?

— Tu veux que je te chante une berceuse, aussi ?

— Si tu le proposes...

— Sors avant que je te fasse manger les pissenlits par la racine.

— Que de violence ! s'indigna Blanche d'un air dramatique. Moi qui voulais juste un peu de compagnie.

— Tu sais bien que je ne te ferai pas de mal, soupira-t-il.

— Dommage...

Les joues roses, il leva les yeux au ciel pour se cacher de sa pudeur et la fit se tourner vers la porte.